Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Chape

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CHAPE, s. f. Crouste. Vieux mot employé pour voûte, lieu voûté. Aujourd’hui on entend par chape l’enduit que l’on pose sur l’extrados d’une voûte pour le protéger. Toutes les voûtes ogivales étaient couvertes d’une chape en mortier ou en plâtre. En cas d’incendie, cette précaution suffit pour empêcher la braise de calciner l’extrados des voûtes, surtout si la chape est en plâtre. Nous avons vu aussi des chapes de voûtes faites en ciment de brique dans les édifices du Languedoc. La chape a cet avantage encore de garantir les voûtes des filtrations d’eau pluviale, lorsque les couvertures sont en mauvais état ou lorsqu’on fait des réparations aux toitures. Sur les voûtes ogivales, les chapes sont faites avec soin ; elles étaient surtout destinées à les garantir pendant le laps de temps qui s’écoulait entre leur achèvement et le montage des charpentes. À cet effet, dans les reins des voûtes, sont ménagées des cuillers en pierre avec gargouille extérieure, qui ne servaient que pendant cet intervalle de temps et aussi dans le cas de dégradations à la couverture[1] (v. Gargouille, Voûte).

  1. Ces gargouilles existent encore à la Sainte-Chapelle du Palais sous les pignons des fenêtres, et à Amiens ; dans ce dernier édifice, ce sont des baies assez grandes pour qu’un homme puisse y passer ; ces baies correspondent aux gargouilles qui desservent les chéneaux à l’arrivée des arcs-boutants.