Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Citerne

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CITERNE, s. f. Cave destinée à recueillir et conserver les eaux pluviales. Les abbayes et les châteaux du moyen âge, situés souvent sur des collines élevées, étaient dépourvus de sources naturelles ; on suppléait à ce manque d’eau par des citernes creusées dans le roc ou maçonnées, dans lesquelles venaient se réunir, par des conduites, les eaux pluviales tombant sur les combles des bâtiments et sur l’aire des cours.

Le cloître de l’abbaye de Vézelay possède une belle citerne, du XIIe siècle, qui se compose de deux nefs voûtées soutenues par une rangée de petits piliers carrés. Cette citerne n’était pas la seule que possédât l’abbaye ; elles étaient toutes creusées dans le rocher et soigneusement enduites à l’intérieur. Presque toutes les citernes du moyen âge sont pourvues d’un citerneau, destiné à recevoir tout d’abord les eaux et à les rejeter, clarifiées, dans la citerne. À cet effet, le citerneau est placé à un niveau supérieur à celui du fond de la citerne, et se compose d’une auge percée de trous latéraux, ainsi que l’indique la fig. 1. Le citerneau était rempli de gravier et de charbon. On tirait l’eau de la citerne par un orifice percé dans la voûte, garni d’une margelle et d’une manivelle munie de seaux. Les citernes possèdent toujours un canal de trop plein et quelquefois un canal de vidange. Nous avons remarqué que, dans les citernes du moyen âge, le canal de trop plein est placé de façon à ce que le niveau de l’eau ne dépasse pas la naissance des voûtes.