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Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Clôture

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CLOTURE, s. f. Coulture, chancel, canchel, chaingle. Obstacle de pierre ou de bois entourant des champs, des constructions publiques ou particulières, ou encore certaine partie d’un édifice. Nous diviserons cet article en : 1o clôtures extérieures de villes ou bourgs ; 2o clôtures de propriétés particulières ; 3o clôtures du chœur des églises.

clôtures de villes. — Pendant le moyen âge, la construction, l’entretien et la garde des clôtures des cités étaient habituellement à la charge des habitants ; mais cependant, lorsqu’un seigneur prétendait avoir des droits féodaux sur une ville ou portion de ville, il faisait établir une clôture à ses dépens ; alors tout l’espace compris dans cette clôture était sous sa juridiction : Guillaume le Breton et Rigord assurent que Philippe-Auguste acheta tous les terrains dont il avait besoin pour élever la clôture de Paris ; aussi, dans les chartes de son temps, ces clôtures sont-elles appelées Muri Regis. « Outre cela, dit Sauval[1], dans un arrêt de 1261, le Parlement nomme les murailles de la porte Saint-Marceau Muri Regis. En un mot, c’est le nom que les murs de Paris prennent en 1273, 1280 et 1299, dans deux accords entre le roi et saint Merry, l’autre entre Philippe le Hardy et saint Éloi ; et dans la permission donnée aux Templiers de bâtir à la porte du Chaume. Au reste, ajoute-t-il, après que Philippe-Auguste eut achevé ses murailles, il prétendit être seigneur des terres et des lieux qu’elles embrassoient, et pour cela, dans l’Université, il voulut d’abord ôter à l’abbé et aux religieux de Saint-Germain la justice des lieux et leur juridiction qu’il venoit de renfermer ; il en usa de même dans la ville à l’égard de l’évêque de Paris pour la seigneurie tant du bourg vieux et nouveau de Saint-Germain que de la coulture nouvelle et vieille, c’est-à-dire des quartiers de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Honoré et de Saint-Eustache, qu’il avoit encore compris dans ses murs… Depuis Philippe-Auguste, les murailles et les fortifications se sont toujours faites aux dépens des Parisiens. Les successeurs de ce prince les ont données au prévôt des marchands et échevins ; ils leur en ont confié la garde, la visite, la conduite, et le soin de les réparer, rétablir et changer… »

Les seigneurs laïques, les évêques et les abbés, réunis souvent dans une même ville, avaient chacun des droits féodaux s’étendant sur certaines portions de la cité ; ces droits étaient circonscrits dans des enceintes particulières, désignées sous les noms de « coulture de l’évêque, coulture du comte, coulture de l’abbaye ». Les habitants possédant des propriétés en dehors de ces clôtures avaient aussi leur clôture, les remparts de la ville élevés et entretenus à leurs dépens. On comprend combien une pareille division devait amener de conflits. À Reims, par exemple, dans l’enceinte de la ville, il y avait la clôture du seigneur séculier qui tenait le château, la clôture de l’archevêque, celle du chapitre de la cathédrale et celle de l’abbaye de Saint-Remy. Quelquefois une rue étroite séparait deux clôtures, et on se battait de muraille à muraille, à quelques mètres de distance.

En campagne, les armées entouraient leurs campements de clôtures, conformément à la tradition romaine :

« Entour son ost fist li Rois faire
Fossés parfons jusqu’à deus paire,
Et i fist faire quatre entrées
De barbacanes bien fremées ;
A cascune mist de ses gens
Pour bien garder dusqu’à deus cens[2] »

Quelquefois les clôtures en bois étaient mobiles, pouvaient être démontées par parties, et transportées avec l’armée lorsqu’elle changeait de campement.

clôtures de propriétés. — Grégoire de Tours rapporte[3] qu’un homme avait élevé un oratoire à saint Martin avec des branches entrelacées, et qu’il s’était établi avec sa femme dans cet asile, qui n’était réellement qu’une clôture faite de claies.

Pendant le moyen âge, comme de nos jours, on entourait les jardins, les vergers, les prairies, de clayonnages ou de palissades :

« ........
Sa meson sist joste un plessié (bois taillis)
Qui estoit richement garnie
De tot le bien que terre crie,

Si con de vaches et de bués (bœufs),
De brebiz et de lait et d’ués (œufs),
D’unes et d’autres norriçons
De gelines et de chapons,
De ce i avoit à plenté.
Or aura-il sa volenté
Renart s’il puet entrer dedenz ;
Mès je cuit et croi par mes dens
Qu’il fera par de fors sejor,
Que clos estoit trestot entor
Et li jardins et la mesons
Di pïex agus et gros et lons[4]. »

Les palissades se composaient, si l’on s’en rapporte aux vignettes des manuscrits, de pieux aigus enfoncés en terre, à claire-voie, reliés entre eux par des branches souples à leur pied et près du sommet, ainsi que l’indique la fig. 1.

Les clayonnages souvent figurés dans les manuscrits des XIVe et XVe siècles paraissent être exécutés avec un soin particulier, formés souvent de bois refendu (mairrain) et de branches d’arbres s’entrelaçant en lozanges (2).
De distance en distance, des branches A, prenant pied à une certaine distance du clayonnage et s’y reliant, l’étayent et le maintiennent dans son plan vertical. D’autres clôtures, plus simples, se composent de perches posées horizontalement sur de petits chevalets rustiques très-adroitement combinés, ainsi que l’indique la fig. 2 bis.
Ces sortes de clôtures étaient surtout employées pour parquer les troupeaux ; en enlevant les perches horizontales, les bêtes se trouvaient libres. On trouve encore dans les pays de montagne, et particulièrement dans le Tyrol qui a conservé la plupart des usages du moyen âge, des clôtures de champs très-industrieusement travaillées, solides à l’aide des combinaisons les plus simples.

Les rois, de riches seigneurs ou des abbés, les prieurs faisaient quelquefois clore leurs jardins et leurs vergers de murs en pierre. Philippe-Auguste fit « clorre, dit Corrozet[5], le parc du bois de Vincennes de hautes murailles, et y mit la sauvagine que le roy d’Angleterre luy envoya. » Il nous est resté des fragments de belles clôtures de jardins d’abbayes. Ces clôtures sont bâties en pierre de taille, avec échauguettes aux angles pour surveiller les flancs des murailles ; quelquefois même elles sont crénelées à leur sommet. L’usage d’entourer les monastères et leurs dépendances par des clôtures est fort ancien. Frodoard rapporte que Séulphe, archevêque de Reims, « fit entourer d’un mur le monastère de Saint-Remi avec les églises et les maisons adjacentes, et y établit un château-fort[6]. » Il existe encore des portions de la clôture du parc de l’abbaye de Marmoustier près Tours qui sont fort belles et bien construites. Cette clôture se composait d’un mur renforcé de distance en distance de contre-forts intérieurs et extérieurs donnant en plan la fig. 3 et en élévation perspective la fig. 4.


Elle était élevée de cinq à six mètres au-dessus du sol ; mais ici le crénelage ne pouvait être utilisé qu’autant qu’on eût établi à l’intérieur un chemin de ronde en bois, ce qu’en temps de guerre on pouvait faire. La clôture du prieuré de Sainte-Marie d’Argenteuil nous est conservée dans une gravure du dernier siècle[7]. Nous en reproduisons ici une portion (5) donnant un angle et le milieu d’un des côtés avec échauguettes flanquantes.
À l’intérieur, ces clôtures abritaient des arbres fruitiers disposés en espaliers, et beaucoup de maisons religieuses étaient renommées pour la bonté de leurs fruits dont elles tiraient un profit assez considérable. Autour des manoirs ou des maisons de campagne de simples bourgeois, des haies vives servaient seules de clôtures, et elles étaient entretenues avec grand soin. La culture et l’élagage des haies des maisons seigneuriales étaient à la charge des bordiers.

clôtures disposées dans l’intérieur des églises monastiques. Il ne reste aujourd’hui nulle trace des clôtures nombreuses qui divisaient à l’intérieur les églises monastiques. Pendant les premiers siècles du moyen âge, des clôtures étaient disposées autour de chaque autel. Frodoard[8] parle de l’autel que l’archevêque de Reims Hérivée « éleva et consacra au milieu du chœur de la cathédrale en l’honneur de la sainte Trinité, et qu’il entoura de tables revêtues de lames d’argent ». Dès le XIIe siècle, il paraîtrait que les nombreuses clôtures qui divisaient l’intérieur des églises furent supprimées pour laisser, probablement, plus de place aux fidèles ; car, à dater de cette époque, les textes et les monuments n’indiquent plus guère que les clôtures des chœurs et celles des sanctuaires.

Le plan de l’abbaye de Saint-Gall[9], si curieux à consulter lorsque l’on veut prendre une idée de ce qu’était, au IXe siècle, un grand établissement monastique, nous fait voir dans l’église un grand nombre de clôtures disposées de telle façon que l’espace réservé aux fidèles devait être fort restreint, à moins que ceux-ci ne fussent appelés dans l’église à l’occasion d’une cérémonie particulière, auquel cas ils devaient être admis à l’intérieur de plusieurs de ces clôtures. Les mœurs religieuses se sont évidemment successivement modifiées depuis cette époque reculée. Alors les diverses parties des églises n’étaient point ouvertes tout le jour comme elles le sont aujourd’hui en France, et les fidèles qui voulaient faire une prière dans la maison du Seigneur ne pouvaient circuler partout ; ils se tenaient près de l’entrée dans un espace assez restreint. Déjà, au XIIe siècle, les religieux réguliers avaient senti le besoin de modifier cet état de choses au milieu de populations dont la dévotion moins ardente avait besoin d’être soutenue par le spectacle de grandes pompes religieuses. Vers le milieu de ce siècle, les évêques, voulant reprendre l’importance que les grandes abbayes leur avaient fait perdre, élevèrent, sur presque toute la surface de la France, de vastes cathédrales dont les dispositions intérieures contrastaient avec celles des églises monastiques en ce qu’elles laissaient au contraire des espaces considérables à la foule, et que les cérémonies du culte, faites à un autel unique, découvert de toutes parts, pouvaient être vues par un grand nombre d’assistants (voy. Cathédrale, Chœur). Cette observation, qui nous est suggérée par une étude attentive des dispositions intérieures des églises du moyen âge, et à laquelle nous attachons une certaine importance puisqu’elle nous explique en partie le mouvement prodigieux qui fit reconstruire les cathédrales sur de vastes plans, à la fin du XIIe siècle et au commencement du XIIIe, ne saurait s’appuyer sur un monument plus ancien et plus authentique que celui dont nous venons de parler, le plan manuscrit de l’abbaye de Saint-Gall. L’église comprise dans ce plan est, comme les églises rhénanes, à deux absides, l’une à l’occident, l’autre à l’orient.

En voici (6) une copie réduite. Les fidèles entrent par l’abside occidentale, pourvue d’un double bas-côté AA. Ils sont arrêtés par la clôture qui entoure l’autel dédié à saint Pierre et par des barrières B, B donnant entrée dans les deux ailes de la nef C, C. Un exèdre, ou banc circulaire pour les religieux, entoure l’autel de Saint-Pierre E, élevé de deux degrés. Un premier chœur clôturé est établi en F ; puis on trouve une seconde clôture entourant les fonts baptismaux G, à l’orient desquels est un autel dédié à saint Jean l’Évangéliste. Vers le milieu de la nef s’élève en H un troisième autel dédié au saint Sauveur et surmonté d’un grand crucifix ; cet autel est clôturé. Puis vient le grand chœur divisé en plusieurs parties[10] ; la première contient l’ambon I pour la lecture des évangiles. Deux autres petits ambons K précèdent la seconde clôture du chœur réservée aux offices de nuit. Dans l’axe, à l’extrémité orientale de cette seconde clôture, est la descente à la Confession ou crypte, contenant les restes du saint ; deux petits autels sont disposés en LL des deux côtés de cette descente. Sept marches M montent au sanctuaire à droite et à gauche de l’entrée de la crypte. Deux autres descentes donnent accès dans cette crypte en NN. L’autel principal O, dédié à la Vierge et à Saint-Gall, est entouré d’une galerie désignée sur le dessin par ces mots « Involutio arcuum ». Cette galerie paraît être une clôture double, derrière laquelle s’ouvre l’abside orientale, dont l’autel P est dédié à saint Paul et est entouré d’un exèdre et par conséquent d’une clôture. Dans les deux transsepts RR sont deux autels dédiés à saint André et à saint Jacques et saint Philippe, autels qui ont leur clôture. Chaque travée des bas-côtés est pourvue d’un autel orienté avec clôtures divisant ces travées en chapelles. Il est facile de se rendre compte, en examinant ce plan, pourquoi le peuple ne pouvait circuler librement à travers tous ces obstacles, et comment l’église était tout entière réservée aux divers services religieux, c’est-à-dire presque uniquement occupée par les moines. Ce sont ces dispositions que les abbés cherchèrent à modifier plus tard, ainsi qu’il apparaît en étudiant les plans des églises des ordres de Cluny et de Cîteaux, et que les évêques français des XIIe et XIIIe siècles abandonnèrent absolument dans la construction de leurs nouvelles cathédrales par les motifs déduits ci-dessus. Ce mouvement du haut clergé français ne fut pas suivi également dans tout l’Occident, et les cathédrales allemandes ou rhénanes conservent encore certaines dispositions qui rappellent les clôtures des édifices monastiques carlovingiens. C’est ainsi que les cathédrales de Bamberg et de Trèves, pourvues de deux absides opposées comme toutes les cathédrales rhénanes, ont conservé encore des clôtures des XIe et XIIe siècles, en pierre, richement sculptées ; elles nous indiquent quelle était la forme et la décoration des clôtures d’églises abbatiales. À défaut de monuments analogues existant en France, on peut recourir aux monuments que nous venons de citer. Celle du chœur oriental de Bamberg se compose, entre chaque pile du sanctuaire, d’un mur élevé, dans le soubassement duquel sont percés des arcs qui éclairent la crypte. Une arcature forme la décoration principale à l’extérieur, et sous chaque arcade sont sculptées deux figures d’apôtres de 1m,10 de hauteur environ, d’un grand style quoique déjà maniéré. Ces apôtres semblent discuter entre eux ; ils ont tous un phylactère déroulé dans la main. Toute cette décoration était peinte et les colonnes dorées. Il est regrettable que nous n’ayons conservé en France aucune clôture de cette époque, car il n’est pas douteux que ces monuments intérieurs dussent être fort beaux et traités avec un grand soin. Il ne nous reste plus, dans quelques églises monastiques, que des clôtures en fer d’une époque plus récente, c’est-à-dire exécutées lorsque les abbés voulurent laisser voir le chœur de leurs églises. Il y avait, dans l’église de Saint-Denis de l’abbé Suger, de très-belles clôtures en fer forgé dont il existe encore quelques fragments, et nous voyons encore autour du sanctuaire de l’église abbatiale de Saint-Germer en Beauvoisis les grilles qui servaient de clôture et qui datent du commencement du XIIIe siècle. Jusque pendant le dernier siècle, les églises monastiques supprimèrent autant qu’elles le purent les clôtures pleines pour les remplacer par des claires-voies en pierre, en bois ou en fer ; cependant on trouve, dans quelques pauvres églises, des restes de clôtures fermées autour des chœurs. L’église abbatiale de Saint-Seine en Bourgogne a conservé sa clôture en grossière maçonnerie, couverte, du côté extérieur, de peintures du commencement du XVIe siècle représentant l’histoire de saint Seine.

clôtures des chœurs des cathédrales. En France, des clôtures de chœur existaient dans les églises cathédrales primitives ; mais, lorsqu’au XIIe siècle les évêques français reconstruisirent ces monuments sur des plans beaucoup plus vastes et d’après des programmes nouveaux, il ne paraît pas qu’ils aient songé à fermer les chœurs par des clôtures fixes (voy. Chœur). Ce n’est que vers la fin du XIIIe siècle que nous voyons en France élever des clôtures en pierre autour des chœurs des cathédrales. L’une des plus anciennes est celle dont il reste des fragments derrière les stalles de la cathédrale de Paris ; elle fut commencée pendant les dernières années du XIIIe siècle, et achevée en 1351 par Jean le Bouteillier[11]. Cette clôture représente l’histoire de Notre-Seigneur disposée par travées, formant une suite de scènes ronde-bosse entre les piliers du chœur. Ces scènes, derrière les stalles, n’étaient vues que des bas-côtés ; mais, autour du sanctuaire, elles se trouvaient complètement ajourées de manière à être vues de l’intérieur du chœur comme des collatéraux (voy. Chœur, fig. 1). Un riche soubassement décoré d’arcatures les supporte. Suivant l’usage, l’architecture et la statuaire de la clôture du chœur de Notre-Dame de Paris étaient peintes et dorées. Le chœur de la cathédrale de Bourges fut clos vers la même époque ; il ne reste que des fragments fort beaux de cette clôture, déposés aujourd’hui dans la crypte. Les chœurs des cathédrales de Limoges et de Narbonne sont encore clos en partie par des tombeaux d’évêques. Il en était de même à Amiens. À Narbonne, outre les tombeaux, on voit encore les restes d’une clôture architectonique du XIVe siècle, dont nous donnons (7) une travée. Ce fragment de clôture, placé dans l’axe du sanctuaire, est complétement peint.

Plus tard, ces clôtures furent quelquefois exécutées en bois. Les XVe et XVIe siècles en élevèrent de fort riches. La clôture du chœur de la cathédrale de Chartres fut presque entièrement exécutée au commencement du XVIe siècle, et c’est une des plus remarquables. Mutilée par le Chapitre pendant le dernier siècle, pour garnir le chœur à l’intérieur de la plus lourde décoration qui se puisse imaginer, la face extérieure seule est conservée. Elle représente, comme à la cathédrale de Paris, l’histoire de Jésus-Christ divisée par travées, dans lesquelles sont sculptées des scènes ronde-bosse. Cette clôture est en pierre, exécutée avec une finesse et une richesse de détails prodigieuses. À Amiens, on voit encore, derrière les belles stalles du commencement du XVIe siècle, une clôture en pierres peintes, de la même époque, représentant du côté sud l’histoire de saint Firmin, et du côté nord l’histoire de saint Jean-Baptiste. Cette clôture, d’un assez mauvais style, est cependant fort curieuse à cause de la quantité de costumes que l’on y trouve, costumes qui sont fidèlement copiés sur ceux du temps auquel appartiennent ces sculptures. Il n’est personne qui ne connaisse la belle clôture du chœur de la cathédrale d’Alby, qui date des premières années du XVIe siècle (voy. Jubé). Les XVIIe et XVIIIe siècles virent détruire dans nos cathédrales la plupart de ces clôtures en pierre, au moins autour des sanctuaires ; elles furent remplacées par des grilles plus ou moins riches, enlevées à la fin du dernier siècle. De sorte qu’aujourd’hui ces sanctuaires sont clos d’une manière peu convenable par des boiseries sans valeur ou des grilles d’un aspect misérable.

  1. Histoire et Antiq. de la ville de Paris. T. 1, p. 85.
  2. Le Roman du Renart, vers 5 725 et suiv.
  3. Hist. Franc., lib. VIII.
  4. Le Roman du Renart, vers 4 943 et suiv.
  5. Antiq. de Paris, p. 67.
  6. Frodoard, chap. XIX.
  7. Plans d’abbayes, Bib. Sainte-Geneviève.
  8. Chap. XIII.
  9. Voy. Architecture Monastique, fig. 1.
  10. Il est souvent question de sanctuaires à doubles clôtures dans les églises des premiers temps du moyen âge ; Galbert, dans la Vie de Charles le Bon, écrite en 1130, chap. IV, s’exprime ainsi : « Dans le premier sanctuaire, Baudoin, chapelain et prêtre, et Robert, clerc du comte, se tenaient cachés auprès de l’autel ;… dans le second sanctuaire s’étaient réfugiés Oger, clerc, et Frumold le jeune, syndic,… et avec eux Arnoul… Oger et Arnoul s’étaient couverts d’un tapis, et Frumold s’était fait une cache sous des faisceaux de branches… Alors les serviteurs qui avaient été introduits dans le sanctuaire, cherchant et retournant tous les rideaux, les manteaux, les livres, les tapis et les branches que les moines avaient coutume d’apporter tous les ans au dimanche des Rameaux… »
  11. Voy. Corrozet, Du Breul, et la Description de Notre-Dame de Paris par MM. de Guilhermy et Viollet-le-Duc. Bance, 1856.