LAVATOIRE, s. m. Auge placée dans une salle près du cloître des monastères, et servant à déposer et laver les morts avant leur ensevelissement.
L’usage de laver les morts avant de les enterrer est une pratique qui remonte à l’antiquité[1] et qui s’est conservée jusqu’à la fin du dernier siècle dans quelques provinces, comme le pays basque, par exemple, les environs d’Avranches et le Vivarais. Le sieur de Moléon[2] décrit ainsi le lavatoire de l’abbaye de Cluny : « Au milieu d’une chapelle fort spacieuse et fort longue, où l’on entre du cloître dans le chapitre, est le lavatoire, qui est une pierre longue de six ou sept pieds, creusée environ de sept ou huit pouces de profondeur, avec un oreiller de pierre qui est d’une même pièce que l’auge ; et un trou au bout du côté des pieds, par où s’écoulait l’eau après qu’on avait lavé le mort. » L’auteur donne un figuré de ce lavatoire que nous présentons ici (1) ; il ajoute qu’il y avait des pierres semblables dans l’hôpital de la ville de Cluny, dans le chapitre de l’église cathédrale de Lyon, dans le revestiaire de celle de Rouen et dans presque tous les monastères des ordres de Cluny et de Cîteaux.