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Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/AUVERS-SOUS-MONTFAUCON

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AUVERS-SOUS-MONTFAUCON ; Alverso-suprà-Montem-Fulgonis, Averso, Alvernum. Voir l’étymologie du premier nom, à l’article précèdent ; son surnom lui vient du château de Montfaucon, qui y était situé, et signifie éclat, splendeur, éclair, de sa position élevée, probablement.

Commune du canton et à 6 kilom. 6 hectom. E. N. E. de Loué ; de l’arrondiss. et à 20 k. 5 h. O. du Mans : jadis du doyenné de Vallon, de l’archid. de Sablé, du diocèse et de l’élection du Mans. — Distances légales, 7 et 23 kilom.

descript. Bornée au N. par Longne ; au N. E. et à l’E. par Brains ; au S. par Crannes et Tassillé ; à l’O. par Loué et Chassillé : son diamètre est d’environ 4 k. dans l’un et dans l’autre sens.

Le bourg, situé dans une plaine, presque sur la lisière N. de la commune, se compose de deux rues en T, à l’extrémité E. de l’une desquelles se trouve l’église. Cette église, peu remarquable, a toutes ses ouvertures et les arcades intérieures de ses chapelles latérales, cintrées ; sa porte à l’O. y également cintrée, est ornée de sculptures en zigzag, ce qui la range dans le genre roman, et en fait remonter la construction au-delà du 10.e siècle ; clocher en flèche. On remarque dans ce bourg, peu agréable, et qui paraît fort ancien, des maisons à fenêtres partagées par des croix en pierre, ou des pilastres droits, aussi en pierre, le tout orné de moulures à filets. Le cimetière entoure l’église à l’O., au S. et à l’E.

populat. De 87 feux anciennement, aujourd’hui de 121, comprenant 204 indiv. mâl., 216 fem. ; total 420, dont 130 dans le bourg.

Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclus. : mar., 30 ; naiss., 106 ; déc., 89. — De 1813 à 1822 : mar., 34 ; naiss., 129 ; déc., 73.

hist. eccl. La cure était un prieuré conventuel des chanoines réguliers de S. Augustin de Beaulieu, à la présentation de l’abbé. La chapelle du château de Montfaucon était à la présentation du seigneur.

S. Pierre patron de l’église ; assemblée le dimanche le plus prochain du 30 avril.

hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la terre et au château de Montfaucon, appartenant à la maison d’Assé, l’une des plus anciennes en noblesse de la province.

La branche de cette maison, surnommée de Montfaucon, était issue à ce qu’on croit d’Aubris Riboule, l’aîné des trois seigneurs de ce nom, qui allèrent à la Terre-Sainte, sous les ordres de Geoffroi de Bouillon. Voir les articles assé, qui précédent.

Jean II d’Assé, seigneur de l’Epinai et de Montfaucon, chevalier du Croissant, dont les armoiries étaient placées dans l’église cathédrale d’Angers, servit le roi de Sicile Charles VIII, après la mort du roi René, duc d’Anjou, surnommé le Bon : Charles le fit capitaine de quarante lances. Il épousa Agnès, fille unique de Robin de la Motte, seigneur de Montfaucon, ce qui fit passer la terre de ce nom et la seigneurie d’Auvers dans la maison d’Assé. Il paraît que ce Jean d’Assé était un arrière-petit-fils d’Aubris Riboule ; il eût en partage la terre de Changé et celle de l’Epinai, en S.-Marceau. Son père, Geoffroi, fils de Hubert II d’Assé, épousa, en 1340, Agnès Duguesclin. Il s’attacha avec la meilleure partie de la Noblesse de l’Anjou et du Maine, à Louis II, duc d’Anjou, comte du Maine, roi de Naples et de Sicile, dont la fortune ne fut pas heureuse, comme on sait.

Hubert, fils de Jean II, qui mourut dans le 13.e siècle, fut créé chevalier de l’ordre de la Genète, que S. Louis institua.

Geoffroi d’Assé, évêque du Mans, de 1274 a 1277, était petit-fils et arrière-petit-fils d’Hubert et de Jean II d’Assé. Charles II d’Assé, qui vivait à la fin du 17.e siècle, est le premier de cette branche à qui l’on voit prendre le titre de marquis de Montfaucon.

hydrogr. La commune est arrosée à l’E. par le ruisseau le Gé, qui coule du N. au S., et passe à 1 k. à l’E. du bourg. Moulin de l’Etang, sur ce ruisseau, près de son confluent dans la Gée ou le Géax.

géolog. Terrain secondaire ; calcaire jurassique, sur les deux rives du Géax ; plat au N., montueux et peu boisé à l’E., au S. et à l’O.

cultur. Orge, froment, en majeure partie ; avoine, méteil ; peu de trèfle ; point d’arbres à fruits, plus de vignes ; peu d’élèves de bestiaux. Il ne reste qu’une très-petite partie des bois de Beaulieu, qui étaient près et à l’O. du bourg.

Assolement quadrienn. ; 7 fermes principales, 22 charrues.

contrib. Foncier, 3,521 fr. ; pers. et mobil., 206 fr. ; port. et fen., 68 fr ; 10 patentés : dr. fix., 47 fr. ; dr. proport. , 12 fr. ; Total 3,854 fr. — Perception de Chassillé.

comm. agric. Exportation de 3 à 400 hectolitres de grains.

march. fréq. Loué, Vallon.

rout. et chem. Passablement bons sur les hauteurs, les chemins vicinaux sont de difficile exploitation dans la plaine, où ils ont peu de fond. La route de Loué à Conlie, et celle de Loué à Coulans, qui passent à l’O. et au N. O, d’Auvers ; celle du Mans à Mareil par Crannes, au S. ; sont plus ou moins en état.

habit. et lieux remarq. Il ne reste plus que les pavillons et les écuries du château de Montfaucon, situé sur une élévation au S. du bourg, et dont le propriétaire actuel a fait deux fermes. Ce château, vendu en 1810, avait été reparé par M. de Médavi : construit dans une position charmante, de belles avenues l’entouraient et conduisaient dans le bourg et dans le bois de Beaulieu. Le Conseil, la Chevalerie, la Cassine, noms qui indiquent d’anciens établissemens féodaux, convertis en fermes actuellement ; Beaulieu, ancien prieuré, est aujourd’hui un hameau.

établ. publ. Mairie, succursale. Bureau de poste aux lettres au Mans.