Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Orléans (ferdinand-philippe-louis-charles-henri, duc d’)

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ORLÉANS (Ferdinand, duc d’), prince royal, né en 1810 à Palerme, fils aîné de Louis-Philippe, alors duc d’Orléans, porta d’abord le titre de duc de Chartres. Il reçut une éducation toute nationale et suivit les cours du collège Henri IV, où il fit de fortes études et se concilia l’affection de, ses camarades ainsi que de ses maîtres. Colonel au 1er régiment de hussards dès 1825, il était en 1830 à Joigny avec son corps quand éclata la révolution de Juillet ; il vint aussitôt rejoindre son père à la tête de son régiment, auquel il avait fait prendre la cocarde tricolore, et fut accueilli avec enthousiasme. En 1831, il se rendit à Lyon afin de cicatriser par des bienfaits les plaies de cette malheureuse cité. En 1832, il prit la part la plus active au siège d’Anvers et commanda l’avant-garde. Envoyé en Algérie en 1835, il livra aux Arabes plusieurs brillants combats, notamment sur les bords de l’Habrah, ou il fut blessé, et entra avec l’armée triomphante à Mascara ; en 1839, il franchit avec le maréchal Valée les fameuses Portes de fer (Bibans), réputées infranchissables ; l’année suivante, il força, malgré la plus vive résistance, le col de Mouzaïa, défilé dont l’entrée était défendue par Abd-el-Kader, puis enleva Médéah et Milianah. Il avait créé et organisé en 1836 à Vincennes les Chasseurs à pied, qui furent d’abord appelés de son nom Chasseurs d’Orléans, et qui ont rendu depuis de si grands services. Il périt de la manière la plus déplorable, le 13 juillet 1842, près du château de Neuilly, en s’élançant de sa voiture dont les chevaux s’étaient emportés. Affable, généreux, brave, instruit et ami des idées libérales, protecteur des arts, doué en outre d’avantages extérieurs, ce prince avait conquis une immense, popularité ; sa mort fut un deuil universel. On lui fit de magnifiques obsèques. Une chapelle fut érigée, sous le vocable de St-Ferdinand, au lieu même où il avait péri. Une ville de l’Algérie a reçu en mémoire de ce prince le nom d’Orléans-ville. Le duc d’Orléans avait épousé en 1837 la princesse Hélène de Mecklembourg (qui suit), qui lui donna deux fils, le comte de Paris (né en 1838), et le duc de Chartres (1842).