Discussion:Indiana
Informations sur l’édition de Indiana |
Édition : Texte établi par Pierre Salomon. Paris, Garnier, 1985 (Classiques Garnier) Source : Gallica Texte Contributeur(s) : Enmerkar 25 avril 2007 à 07:49 (UTC) Remarques : Relu et corrigé par : |
Éditions en ligne (mode image)[modifier]
- Liste chronologique des premières éditions d'Indiana, contrefaçons incluses
- Édition Originale : G. Sand; "Indiana"; Paris; J.P. Roret, Henri Dupuy; 1832; 2 vol. in-8°
- J.-P. Roret (Paris) 1832 Tome 1. Tome 2 - non disponible au jour de la modif…
- Œuvres de George Sand…, Soc. belge de Librairie, Hauman et Cie, Bruxelles, 1842 [1]
- Hetzel - Levy - Paris - 1856 Google books
- Michel Levy frères 1861 [2]
Autres sources[modifier]
Critiques, résumés, …[modifier]
- 1837 : Gazette des salons : journal des modes et de musique, artistique, littéraire et théâtral [3]
Indiana, sa première héroïne, née créole, formée par une éducation presque nulle dans son développement moral, est mise en lutte avec notre société, représentée par son mari, vieil officier de l’empire, devenu industriel, et par un jeune amant, type spirituellement ébauché des dandys de la restauration. Indiana n’a pour son époux que de l’estime ; entre ces deux âmes, l’une glacée par l’âge et le positivisme des calculs, l’autre jeune et ardente comme le ciel des tropiques, il ne peut exister d’autres rapports intimes que celui de la position sociale. Un homme dont la vie à été aventureuse comme celle du colonel Delmare, qui ne possède que des notions très imparfaites de toutes les lignes de démarcation conventionnelle qu’il a franchies ; qui a grandi, homme de victoires, à travers les classes et les rangs de la société, en foulant aux pieds les préjugés qu’elle consacre ; un tel homme pouvait épouser Indiana, et la guider avec lui, pas à pas, dans les voies d’une civilisation plus raffinée. Mais elle n’aurait pu devenir la femme de M. de Ramières, homme du monde et d’esprit, sur qui toutes les opinions influent, qui joue avec le vice pour tuer le temps, et sans être vicieux au fond ; — Ramières rencontre Indiana, et se prend à l’aimer frivolement, comme pour expier le regret de s’être oublié tout à l’heure à une intrigue de camériste. Indiana résiste : le caprice de Ramières se change en exaltation, puis s’éteint avec les obstacles qui l’avaient enflammé. La pauvre femme qui a osé l’aimer au sérieux, oublie tout à coup ses devoirs, son époux, son avenir, pour venir de l’île Bourbon mendier en France à son séducteur un peu de cet amour qu’elle a rêvé. Mais elle le trouve marié à Mlle de Nangis, et ne reçoit de lui que le blâme de s’être exposée à une scène conjugale qui peut le livrer lui-même à de périlleuses représailles. Et que dire de Mlle de Nangis ? C’est une femme qui sait le monde et la vie, leurs exigences, les transactions qu’ils acceptent, et qui évite les scandales : n’est-ce pas là tout l’essentiel ? Au milieu du drame se jette un être à demi-mystérieux, dont l’intervention soulage un peu de cette mordante ironie distillée sur les autres rôles. Ralph aime aussi, lui, et il rêve le suicide dans la passion ; il se charge de protéger Indiana, fût-ce malgré elle-même, contre les atteintes du monde. Mais on regrette de ne le voir dévoué que par passion, quand il devrait apprendre à cette femme que l’accomplissement du devoir, si pénible qu’il paraisse quelquefois, est son unique talisman contre les séductions extérieures.
- 1839 Revue des Romans