Discussion Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/115

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Mes occupations et mes travaux continuaient de la manière la plus uniforme.

L’Anti-Gallican, le premier des ouvrages dont j’avais entrepris la lecture, était un volume de cinq cents pages, où l’on avait recueilli tout ce qui avait été composé en Angleterre au moment où l’on s’y trouvait menacé de l’invasion des Français. Il s’agissait alors de nationaliser cet évènement, d’exciter tous les esprits, de soulever la nation entière contre sa dangereuse ennemie ; ce sont donc des discours publics, des exhortations, des appels de citoyens zélés, des chansons satiriques, des pièces mordantes, des articles exagérés de journaux, versant à pleines mains l’odieux ou le ridicule sur les Français et leur Premier Consul, dont l’audace, le génie et le pouvoir inspiraient de vives alarmes. Rien d’ailleurs de plus naturel, de plus légitime : toutes ces productions ne sont autre chose que la nuée de traits qu’on se lançait avant de combattre corps à corps ; autant en emportait le vent, si l’on n’en était pas atteint ; aussi aucune de ces pièces ne pouvait former un témoignage pour l’homme sensé et ne mérite de contradiction