Discussion Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/258

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Le docteur O’Méara fut chargé d’accompagner cette réponse écrite d’additions verbales les plus révoltantes ; de demander, par exemple, si l’Empereur désirait que l’amiral lui envoyât des libelles et des lettres anonymes atroces qu’il avait reçus à son adresse, etc., etc…

Je travaillais avec l’Empereur quand on lui rendit compte de cette réponse. Je ne pus cacher l’étonnement et l’indignation que me causaient certaines expressions. Toutefois la philosophie seule devait nous tenir lieu de ressentiment : il fallait bien se dire que toute satisfaction était hors de notre pouvoir ; car adresser une plainte directe au prince régent, c’eût été ménager peut-être une jouissance à ce prince, et à celui qui nous offensait un titre méritoire ; et puis d’ailleurs il ne pouvait exister de plaintes de l’Empereur adressées à qui que ce fût sur la terre ; il n’était plus pour lui, à cet égard, d’autre tribunal que Dieu, les nations et la postérité.