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Discussion Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/38

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Edition antérieure:

Un des rapprochements, qui ne sera pas le moins bizarre de ma vie, revint peu après à mon souvenir ; vingt ans auparavant, durant mon émigration en Angleterre, ne possédant rien au monde, j’avais refusé d’aller chercher une fortune assurée dans l’Inde, parce que c’était trop loin, me disais-je, et que je me trouvais trop âgé. Aujourd’hui, avec vingt ans de plus, j’allais quitter ma famille, mes amis, ma fortune, mes plus douces jouissances, pour aller à deux mille lieues me reléguer volontairement sur un rocher au milieu de l’Océan, pour rien. Mais non, je me trompe ! Le sentiment qui m’y conduisait était bien supérieur aux richesses que je dédaignai d’aller chercher alors ; je suivais, j’accompagnais celui qui gouverna le monde, et remplira la postérité !