Discussion Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/472

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Déclaration. – « Je, soussigné, réitère la déclaration que j’ai déjà faite en rade de Plymouth vouloir m’attacher à la destinée de l’empereur Napoléon, l’accompagner, le suivre, et diminuer autant qu’il est en mon pouvoir l’injuste traitement qu’il éprouve par la violation la plus inouïe du droit des gens, laquelle m’est d’autant plus sensible personnellement, que c’est moi qui lui ai transmis l’offre et l’assurance du capitaine Maitland du Bellérophon, comme quoi il avait les ordres de recevoir l’Empereur et sa suite sous la protection du pavillon britannique, si cela lui était agréable, et de le conduire en Angleterre.

La lettre de l’empereur Napoléon (que connaît toute l’Angleterre) au prince régent, laquelle j’ai communiquée d’avance au capitaine Maitland, sans qu’il m’ait fait la moindre observation, démontre au monde, bien mieux que ne pourraient le faire toutes mes paroles, comment l’Empereur vint librement au-devant de cette offre d’hospitalité, et combien, par conséquent, on l’a rendu la dupe de sa confiance et de sa bonne foi.

Aujourd’hui, malgré l’expérience que j’ai de l’horrible séjour de l’île de Sainte-Hélène, si contraire à la santé de l’Empereur et à celle de tout Européen, et quoique, depuis six mois que nous sommes dans l’île, j’aie éprouvé toute espèce de privations, lesquelles je multiplie journellement moi-même pour m’exposer le moins possible au manque d’égards que réclament mon rang et mes habitudes ; toutefois, constant dans les mêmes sentiments, et résolu désormais à ce que la crainte d’aucun mal, l’espoir d’aucun bien, ne pussent me séparer de l’empereur Napoléon, je réitère mon désir de vouloir demeurer auprès de lui, en me soumettant aux restrictions qui seraient arbitrairement imposées. »