E. D. – Le marbre animé/12

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Aux dépens de la compagnie (Bruxelles) (p. 106-109).

CHAPITRE XII



DÉNOUEMENT




Le soir, un succulent dîner nous attendait ; mais plus impatiente de plaisir que de bonne chère, Nijni voulut commencer par l’amour. Je viens donc, après la fessée nécessaire, lui servir en levrette, l’apéritif qu’elle demande. Puis nous nous mettons à table, devant des mets savoureux, savamment relevés, par une main experte, qui viennent nous réconforter, et nous disposer aux épanchements. Leà s’en vint après le dîner, nous retrouver dans la chambre, mais ses blessures trop récentes, n’étant pas cicatrisées, la mignonne nous aida une fois de son doux velours, puis elle regagna sa chambre, pour y prendre une bonne nuit de repos. Une partie de la nuit se passa en jeux variés ; puis nous prîmes, enlacés, un long repos jusqu’au matin. Quand nous nous réveillons, dans une aimable causerie, nous prenons nos dispositions pour nous arranger une existence agréable, et après le coup de l’étrier, je prends congé de mon adorable maîtresse.

Outre toutes mes nuits que je lui consacre, souvent agrémentées de la présence de sa bien-aimée soubrette, l’aimable princesse, dans une toilette exquise, vient de temps en temps me surprendre chez moi, et jamais nous ne nous séparons sans avoir échangé les plus douces caresses. Tantôt je viens sous ses jupes, elle debout, moi agenouillé, le nez perdu dans les dentelles, embrasser dans le nid des amours, le cher petit bouton, jusqu’à ce que la belle se torde pâmée, fléchissant sur les jambes, ployant les genoux sous le poids du plaisir, et pressant ma tête pour faire coller mes lèvres aux siennes ; tantôt la recevant sur une chaise, à cheval sur Jacques, les jupes relevées ; tantôt culbutée sur le bord du lit, ses jambes autour de mon cou, me faisant un collier, ou bien la fouillant en levrette, l’ayant toujours au préalable disposée au plaisir par une verte fessée. Parfois, étendus sur un tapis moelleux, moi dessous, elle dessus, la princesse relève ses jupes, fripant sans regret les dentelles du plus grand prix et descendant son cul sur mon nez, elle vient m’offrir dans la grotte entrebâillée, le clitoris énamouré. La tête entre mes cuisses, elle prend mon priape dans sa bouche, et le suce amoureusement ; et quand la liqueur coûle brûlante, aspirée comme par une pompe pneumatique, en même temps, sous ma lèvre ardente, pleure le clitoris ravi, par la suavité du bonheur partagé.

Depuis six mois notre félicité est sans nuage, et je bénis ma colère d’un jour, qui m’inspira l’heureuse idée d’un châtiment, auquel je dois mon bonheur aujourd’hui enviable, puisque ma belle maîtresse le partage.

J’ai changé le nom de Nijni en celui de Galathée ; plus heureux que Pygmalion, je n’ai pas en vain animé ma statue.



FIN.