E. D. – Le marbre animé/9

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Aux dépens de la compagnie (Bruxelles) (p. 63-75).

CHAPITRE IX



RÉCAPITULATION




Le soir, ma belle amie, qui guettait mon arrivée, vint m’ouvrir la porte, et se précipita dans mes bras. Ses yeux, brillants de fièvre amoureuse, disaient avec quelle impatience elle attendait ma venue. Sans me laisser le temps de me déshabiller, elle fouillait déjà dans ma braguette, et en retirait mon priape, qu’elle eut bientôt mis en état ; je me déshabillai d’un tour de main, et je m’élançai sur le lit, où elle sauta après moi, légère comme une biche. „Ami, me dit-elle, recommence la série de tes exploits, comme lorsque tu vins entreprendre ma conquête ; je veux que tu répètes cette nuit toutes les aimables manœuvres de ces huit jours, pour que je puisse rattraper le temps perdu.”

Je consens volontiers à tout ce qu’elle veut, et pour commencer, je m’étends sur son corps, lui faisant relever les jambes, pour bien entrer dans le temple d’amour ; et dès que je suis dedans, j’inaugure les doux jeux. Mais après quelques coups de cul, elle me repousse, en me disant : „Ôte-toi, mon ami, ôte-toi ; je ne suis pas en état de te seconder ; et je ne veux pas rester en chemin ; il faut que tu me fouettes, mon ami.” Et, comme je m’écartais pour lui obéir, elle saute du lit, et prenant dans un tiroir un paquet de verges de bouleau, elle me les porte en me disant : „Ne me ménage pas, mon ami, fustige-moi, fais-moi saigner le cul, s’il le faut, mais ne m’épargne pas, fouette-moi, fustige-moi, échauffe-moi !” Parbleu, pensé-je, il serait plaisant de fustiger la mignonne, tout en prenant nos ébats ; mais je craindrais d’abîmer cette jolie peau, avec ces verges, et il vaut mieux que je me serve de la main, qui a si bien réussi ce matin. Je m’étends sur le dos, et je lui indique la posture dans laquelle je veux la mettre. Elle se couche sur moi, la tête vers mes pieds, puis je lui fais mettre ma verge dans le vagin, lui recommandant de faire les mêmes mouvements que la nuit où elle faisait l’homme. De cette façon, je vois manœuvrer la belle mappemonde, qui m’offre dans ses plaisants mouvements, une belle surface à claquer. Je prends les verges, et au fur et à mesure que le cul monte ou descend, je les laisse retomber en cadence sur la peau, faiblement pour ne pas gâter le doux satin ; puis, laissant les verges, je continue la fessée, en cinglant vigoureusement le cul, d’une main ferme et dure, et quand le derrière fume et me brûle les doigts, cessant de fustiger, j’enfonce l’index dans la chair palpitante. La mignonne précipite le mouvement, étalant larges et gras, ses deux beaux hémisphères, et bientôt, quand je jouis, mon doigt, serré comme dans un étau, et ma verge, prise comme dans une pince, me prouvent que mon ardente compagne prend cette fois sa bonne part de ces tendres états.

À peine s’est-elle dégagée et remise en ordre, qu’elle revient se jeter à mon cou, me suppliant de reprendre la première manière, si bonne, me dit-elle, parce qu’on peut se joindre par les lèvres, en même temps qu’on est uni par le centre des amours. Elle me serre contre sa poitrine, prend ma langue dans sa bouche, et pendant que mes mains tripotent ses fesses, et chatouillent le cul, elle se pâme, me faisant partager son ivresse.

Bientôt elle veut reprendre la lutte pour la troisième fois. Moins infatigable que son clitoris, mon priape a besoin de repos, pour rependre haleine. Heureusement que je sais un moyen infaillible de soulager Jacques, et ne voulant pas désenchanter une aussi aimable apprentie, en lui laissant quelque chose à désirer, je l’installe sur moi dans la plaisante posture de 69, sa tête entre mes jambes, son conin sur mes lèvres. Après d’ineffables caresses dans le ravin qui sépare les hémisphères, je viens trouver le joli bouton d’amour dans la grotte de Cypris, où ma langue fait merveille. En effet, le clitoris charmé se trémousse, manifestant à sa manière, le plaisir qu’il ressent. La mignonne soupire, ses fesses se crispent, bondissent, s’écartent, ma bouche se colle à ses petites lèvres, sur le bouton qui fuit sous ma langue, et mille baisers brûlants mettent dans le temple une ineffable volupté… Quand je recommence, Jacques, que la belle a pris dans sa bouche, veut avoir part à la fête, et la mignonne qui le devine, le mange, le lèche, l’avale, et lui tire en le suçant, tout ce qui lui reste de moelle, lui faisant goûter la plus délicieuse sensation qu’il ait jamais ressentie. Trois fois encore je recommence ce jeu béni, mais Jacques, rendu, harassé, n’est plus de la fête, et trois fois la mignonne se tord dans les spasmes, demandant grâce à la fin, après une heure d’une ivresse délirante.

Après un moment de repos, mon priape a repris son air conquérant ; Nijni, qui lui faisait des mamours intéressés, s’en aperçoit et le provoque aussitôt en champ clos ; et, s’élançant du lit, elle m’invite à occuper la chaise qu’elle a choisie pour champ de bataille. J’eus tôt fait de l’y rejoindre, et de m’y installer la queue en l’air. Elle m’enjambe aussitôt, se fourre Jacques entre les cuisses, l’y fait disparaître vivement, et jetant ses bras autour de mon cou, ses lèvres sur mes lèvres, elle chevauche avec fureur, je crains qu’elle ne soit désarçonnée, mais chez elle, l’ardeur supplée au talent de l’écuyère, et en quelques temps d’un galop désordonné, elle me fait presque oublier Victoire, qui n’a cependant pas de rivale dans ce genre d’équitation.

À minuit, après une réfection nécessaire de nos forces, la belle vient me présenter ses fesses, que je cingle de quelques claques bien senties, et quand j’y ai mis le feu, elle se jette sur le lit, s’agenouille, la tête penchée en avant, s’appuyant sur les mains, m’indiquant ainsi ce qu’elle désire. La seule vue de cette croupe magnifique allume mes désirs, et je viens me coller à ce beau monument, faisant glisser avec mes doigts ma verge dans le vagin, où j’aide du bout expérimenté du médius, le petit bouton d’amour à me suivre au paradis ; nous arrivons ensemble au terme du voyage ; et nous nous jetons sur le lit pour y prendre un repos bien gagné.

Je suis bientôt réveillé par une agréable sensation : en ouvrant les yeux, j’aperçois Nijni, occupée à sucer le gland, enfonçant Jacques dans sa bouche, ce qui l’eut tôt mis en belle humeur. La belle va s’asseoir sur le bord du lit, les jambes pendantes, et je viens satisfaire son envie. Les cuisses écartées laissent voir le divin séjour entre-bâillé, où disparaît mon priape jusqu’à la garde. Ses jambes, passées autour du cou, me pressent contre elle, et pendant que je besogne dans le sanctuaire, elle m’aide de son cul qui frétille, et nous nous pâmons tous les deux, en même temps que je bois sur ses lèvres, les soupirs enchantés que lui arrache le plaisir.

Un peu lasse après tous ces exploits, mais non saturée, elle vient encore solliciter Jacques, chatouillant les pelotes de Vénus, d’une main caressante, passant et repassant le doux velours entre mes cuisses, prenant le membre dans la main, le pressant, l’agitant, le branlant ; et quand, docile à d’aussi tendres ordres, Jacques lève la tête, je viens satisfaire la mignonne à la paresseuse, dans le charmant enlacement qu’exige cette aimable position. Les deux corps n’en faisant qu’un, nous goûtons les plus douces voluptés, et nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre, d’un sommeil, qui ne s’achève qu’avec la nuit.

Quand nous nous réveillons, nous croyons goûter encore les douceurs du joli rêve qui nous a bercés toute la nuit, et ma verge, dure comme un coin de bois, inspire à la mignonne le désir de goûter par la voie détournée, le premier plaisir de ce jour. Elle s’installe sur le lit, dans la posture qui convient à cette joûte, étalant son gros fessier, qu’elle me prie de mettre en train, bien qu’elle se sente disposée. Après une salve de claques bien nourries, quand elle me crie : „Viens”, je m’approche du cul fumant, dont je viens humecter l’orifice ; je mouille mon gland de salive, j’écarte avec précaution les bords resserrés, et après quelques tentatives infructueuses, j’y enfonce le bout, et d’un rein vigoureux j’y pousse tout le reste de mon engin. Quand il est logé, je passe mon bras sous le ventre, et du bout du médius, je viens branler le clitoris, en même temps que je poursuis ma carrière dans le sentier qui, quoique déjà pratiqué, semble de plus en plus étroit. Bientôt en effet, l’anus se rétrécit, étreignant fortement ma verge, et quand la mignonne se tord sous mon corps, en poussant des soupirs enchantés, il me semble que le sphincter étrangle mon priape, qui lance jusqu’au cœur de la belle, un liquide brûlant, dont la chaleur pénétrante change sa volupté en extase, et ses soupirs en cris délirants.

Quand elle a repris ses sens, l’œil brillant d’amour, elle se jette dans mes bras, en me disant : „Tu ne me quitteras jamais, jamais. Mais qui es-tu, toi, qui unis à la vigueur d’un hercule, les façons d’un gentilhomme ? Tu n’es pas l’homme que tu dis”. Je lui dis alors l’amour que sa beauté m’avait inspiré, ma crainte d’être refusé, de ne pas réussir là, où mes semblables, avaient échoué, et la ruse que j’employai pour me rapprocher d’elle. — Elle me dit alors qu’elle avait deviné une partie de la vérité. Puis, à ma demande, elle me raconta ce qui s’était passé en elle, quand je l’avais si cruellement corrigée. D’abord, quand je commençai à la fustiger, elle avait maudit ma brutalité ; puis, peu à peu, sous la main qui la châtiait, elle avait senti une douce chaleur, et quand j’avais redoublé, cette chaleur s’était communiquée à son devant, y apportant une sensation délicieuse, dont la nouveauté l’étonna bien tendrement ; et lorsque la correction avait cessé, le plaisir allait se renouveler ; et comme j’étais le premier homme qui lui eût causé une aussi douce émotion, elle s’était sentie emportée vers celui qui en était la cause. De sorte qu’elle ne veut plus partir, ni me quitter, et qu’elle veut me consacrer les plus belles années de sa jeunesse, en réglant toutefois la fougue qui nous avait emportés un peu loin jusqu’ici.

Après nous être vêtus, j’allais prendre congé de la princesse, jusqu’au dîner, quand elle m’arrêta, et me dit en souriant : „Je crois, mon ami, que tu oublies un point de nos conventions. Tant pis si je te parais exigeante, mais puisque nous sommes en tenue pour le point qui manque, viens payer ta dette”. Sans ajouter un mot, elle s’avance vers le lit, se penche en avant, relève ses jupes bien haut sur les reins, et me montre mon devoir, devant lequel je ne vais pas bouder, comme bien vous pensez. Si vous vous rappelez l’effet, produit la première fois, par la vue de ce spectacle ravissant d’une splendide croupe, vous pensez que mon priape ne fut pas long à dresser la tête. Comme la première fois, j’arrache la gênante culotte, et je tombe à genoux devant la merveille des merveilles, que je dévore de baisers. Puis je viens dans le temple déposer l’offrande désirée, et quand je finis la prière, je sens que le petit dieu, à qui je l’adresse, m’exauce, et qu’il me comble de ses faveurs.

M’étant acquitté de ma dernière dette, je m’échappe de ses bras, qui tentaient encore de me retenir.