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Encyclopédie méthodique/Architecture/imposte

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IMPOSTE, s. f., vient de l’talien imposta, formé d’impostare, & signifie ce sur quoi un arc est imposé.

L’imposte est à la tête d’un pied-droit d’arcade, ce membre plus ou moins profilé, sur lequel prend naissance l’arc, & d’où partent les bandeaux qui décrivent son ceintre.

L’imposte a plus ou moins de largeur, & reçoit plus ou moins de profils ou d’ornemens, selon le caractère de chaque ordonnance.

Quelquefois, selon le caractère le plus grave ou le plus simple, l’imposte n’est qu’une plinthe sans moulure ; quelquefois cette plinthe aura deux faces. Dans les ordonnances plus élégantes, on lui donnera un larmier, & les moulures recevront quelques ornemens. Dans les ordonnances corinthiennes, ou du genre riche, on donne à l’imposte un larmier, une frise & des profils, qui sont taillés en ornement divers.

Ainsi l’imposte, comme toutes les autres parties de la modinature, participe du genre & du caractère prescrit par l’ordre que l’architecte met en œuvre.

Imposte ceintrée. On appelle ainsi l’imposte qui ne profile pas sur le pied-droit d’une arcade, mais qui sert de bandeau à cette arcade, & qui retourne en archivolte. On donne le même nom à l’imposte qui se prolonge sur la surface concave d’une niche d’une partie circulaire, comme dans une salle ronde ou dans une tour de dôme.

Imposte coupée. C’est celle qui est interrompue, soit par des colonnes, soit par des pilastres dont elle excède le nu. Telle est, par exemple, l’imposte corinthienne de l’église de Saint-Pierre de Rome.

Imposte mutilée. Imposte dont la saillie est diminuée, pour ne pas excéder le nu d’un dosseret ou d’un pilastre.