Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Danse/Bras (danse)

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Panckoucke (1p. 374-383).

BRAS. Rien n’est plus avantageux à ceux qui ont de l’inclination pour la danse & de la disposition pour l’exécuter, que de s’attacher à bien conduire leurs bras ; c’est pourquoi ils doivent lire avec beaucoup d’attention les règles suivantes. Ils comprendront plus facilement les leçons de leurs maîtres, & avanceront davantage.

Il est vrai, que le bon maître fait les placer à propos, selon la construction de l’écolier ; comme de les faire porter plus haut, si le sujet a la raille courre > & s’il a la taille longue, ils doivent être à la hauteur des hanches : mais s’il est proportionné, il les tiendra à la hauteur du, creux de l’estomac.

Les bras qui accompagnent bien le corps en dansant, sont comme la bordure fait à un bleaa : car lî elle n*eft uitc ùe façon qu’elle piiîfle convenir au tableau » quelque beau qu’il foit , it n eft pas û parant : aînfi , quelque bien qu’un danfeur falFe les pas, s’il n’a pas les hras doux & gracieux , fa danfe ne paroura pas animée , & par conféqoent » fera le même effet que le tableau hors de fa bordure. Quelques - uns m’allégueront que c’eft un don particulier ; je l’avoue : mais néanmoins )’efpère queje. ne laifferai pas de donner des moyens pour les acquérir 9 par une ample & difUnâe démon Aration que l’en terai dans cette partie » & qui ne doit pas moins contribuer à l’avancement de la jeuneue » qu’au foulagement des maîtres , ce qui eft tout ce que je me fuis propofé dans mon livre. Comme l’ornement du corps , en danfant , ainfi que je viens de le dire , dépend de bien faire les tnjs y on ne peut prendre trop de précaution de les favoir bien pofer d*abord 9 afin qu’ils puiiTent fe mouvoir dans toute la liberté néceflaire. CeÙ, pourquoi q fuppofe, dans l’élévation que je repréfcnte par cette figure , qu’une perfonne foit bien proportionnée : ainfi il m’a paru fuivant les règles y qu*il faut les élever à la hauteur du creux de l’enomac , comme je le démontre par cette figure. Elle eft repréfentée de face » pour que Ton pui{re diflinguèr toutes les parties dans leur jufle égalité : elle a la tête droite , le corps pofé fur les deux Jambes , les pieds à la deuxième pofition ; ce qui eft relatif avec les bras , en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds fur une même ligne , les hras doivent être ouverts & élevés également ; car s’ils étoient plus hauts , ils tiendroient du crucifix , outre qu’ils feroient plus portés à la roideur » & n’auroient pas la même douceur. Néanmoins comme nulle règle n’eft fans exception , & que l’on e(l obligé d*aider ou de cacher les défauts de la nature , c’efl dans cette occafion que les maitres doivent gouverner leurs écoliers : par exemple , fi une perfonne a la taille coune , il faut de nécenfité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par conféquent lui donne plus d’agrément ; de même , fi la taille eft longue , il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches , ce qui diminue en quelque façon cette difproportion , .& donne tout- l’agrément que l’on n*anroit pas, fans ces fortes d’attentions. Je lui ai aufti repréfenté les mains ni ouvertes ni fermées , pour que les mouvements du poignet & du coude fe fafient avec toute la douceur & la liberté qu’il faut obferver dms leurs mouvemeuts : au lieu que fi le pouce fe joignoit à un des doigts , cela cauferoit un retardement dans les autres jointures , qui leur ôieroit cette facilité.

On compte dans les bras trois mouvements , de même que dans les jambes, & mii font relatifs Tun à Tautre ; (avoir celui de Tcpaule : mais il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes , en ce que , û vous faites des demi-coupés en des B R A tyc

temps Couvertures de jambes, & autres pns qui le prennent plus du cou- de-pied que du genou, ce font les poignets qui agiflent ; an lieu que û ♦ ce font des pas fort plies , comme pas de bourrée , temps de courante , pas de fiflbnne , coutre-remps & autres pas qui demandent du contrafte ou de l’oppofition , pour lors c’eft le coude qui agit , ou du moins qui eft le plus apparent ; parce que l’on ne doit pas plier le coude, fans que fon mouvement foit accompagné de celui du poignet ; ainfi du cou de-pied & du genou, qui ne peut finir fon mouvement , fans que l’on foit élevé fur la pointe du pied , qui par conféquent eft le cou-de-pied qui l’achève.

Quant au mouvement de l’épaule , il n’eft apparent que dans les pas tombés , où il femble par la pente que le corps fait, que les forces vous manquent : auffi l’épaule par fon mouvement fait comme û les hras tombaient ; ce qui fera ci après expliqué dans la manière de faire les hras à chaque pas.

Ces mouvements d’épaule fe manifeflent encore dans les oppofitions , en ce que les hras étant étendus , 1 épaule s’efface en arrière : par exemple , fi vous pafler à côté’ de quelqu’un , vous effacez l’épaule.

Mais pour en donner une facile inrelligence, je vais expliquer dans les chapitres fuivants la manière de- prendre Us mouvements des poignets féparéjnent de ceux des coudes , afin que l’on en connoiffe la différence, & que l’on puiffe parvenir à cette précifiôn de grâce , que la danfe demande.’

Quoique les mouvements des poignfets ne femblent pas difficiles , ils méritent pourtant que l’oiï y faife attention ; en ce qu’ils fe prennent dans les extrémités des bras ; & c’eft de ces mêmes extrémités qu’il fort des grâces infinies , quand les hras font conduits avec douceur , & en luivant les règles que je vais décrire.

Cpmme le mouvement du po’gnet fe prend de deux manières , (avoir , de haut en bas & de bas en haut ; lorfque vous le voulez.prendre du haut en bas , il faut laiffer plier le poignet en dedans^ faifant un rond de la main , qui de ce même mouvement fe remet dans la première fituation où elle étoit. Mais il faut prendre garde de ne point trop plier le poignet , car il paroîrroîr cafTé. Quant au fécond mouvement qui fe prend de bas en haut, la main étant en deffous j il faut’ laiffer plier le poignet , puis laiffer retourner U main en haut, faitant un demi- tour , & par ce’ mouvement, la main fe tnouvo à la première pofition des hras.

Le coude , comme fe poignet , a fon mouvement de haut en bas & de bas en haut ; avec cette différence , que lorfque vous pliez les coudes , les poignets les accompagnent ; ce qui cm* pêche que les hras pe foient roides , & leur donne beaucoup de grâce. Néanmoins il ne faut 37<5

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pas tant pUer îe poignet, parce qu’il parouroît outré , & il en eu de même des jambes » quand vbus pliez le genou ; c’eft le cou -de -pied qui achève le mouvement , en relevant le pas , & ainfi du coude avec le poignet.

Ainfi pour les mouvoir de haut en bas, les. bras étant placés , il faut plier le coudo & le poignet : <5c lorfque les bras font plies , vous achevez de les étendre. Enfuite ils fe remettent dans la fituation où ils étoient. De même lorfque vous prenez un mouvement des poignets, ils doivent îe plier & s’étendre de même que lorsqu’ils fe plient avec les coudes.

Quant au fécond mouvement qui fe prend de bas en haut, les mains fe trouvant en deffous : il faut plier les poignets & les coudes , en faifant feulement un cercle , en obfervant que les deux bras fe doivent plier également l’un comme "l’autre, & revenir à leur première attitude. Ce dernier mouvement de bas en haut , n’eft pas moins néceflaire que le premier , parce qu’il y a des pas auxquels il faut les prendre de bas en haut ; de plus , pour les oppofitions , ordmairement le bras qui eft étendu le tourne en deffous , & il fe plie en s’oppofant au pied contraire. A regard des mouvements de l’épaule, comme ils ne font guère diftingués que dans les pas tombés ; lorfque vos bras font étendus , il faut les laiffer baifler un peu plus bas que les hanches , fans plier les coudes ni les poignets ; & lorfqu’ils ont baiffé , iU fe remettent à la hauteur d’oîi ils font baiffés , ce qui ne fe fait que par le mouvement de répaule. • r r A

De touts les mouvements qui fe font en danfant, c’eft l’oppofition ou contrafte du bras, au pied qui nous eft la plus naturelle, & à laquelle on fait le moins d’attention.

Par exemple , regardez marcher différentes perfonnes , vous verrez que lorfqu’ils portent le pied droit en avant, ce fera le bras gauche ciui s’oppofera naturellement ; ce qui meparoîiêire une règle certaine.

C’eft fur cette même règle que le» habiles danfeurs ont conduit leurs bras , ToppoCtion du bras au pied, qui eft, que lorfque vous avez le pied droit devant, c’eft le bras gauche «jui doit être oppofé pendant l’étendue de ce pas, je dis l’étendue du pas , parce que pour le temps de courante en avant , qui n a qu’un pas , fi c’eft du pîed droit , le bras gauche s’oppofe de même que le pas de bourrée ou fleuref en avant , quoiqu’il foit corapofé de trois pas . il n’oblige pas à faire trois changements de bras , il fuffit de l’oppofer au premier pas. , * ’ .

Il faut que le corps foit droit , la tête tournée ducftté du bras oppofé, qui eft le droit, & qui eft plié devant yous , la main à la hauteur de Tépaule & même devant ; le bras gauche étendu à côté & même un peu en arrière , mais élevé à la hauteur du creux de l’cftomac i le corps pofé fui B R A

le pied gauche , le talon du pied droit levé & pr£t à partir.

Mais lorfque vous voulez changer d’oppofition , remarquez que vos deux br^ agiftent enfemble » & font chacun un mouvement contraire , en ce que le bras qui eft étendu fe tourne en-deftbus, & celui qui eft oppofé fait un demi cercle ; ce qui fe doit faire dans le même temps , pour que l’un & l’autre fe trouvent également en-deflbu$. Etant donc tous les deux en-deffous , le bras gauche , retourné de bas tn haut , Ift droit du même temps ne fait que retourner la main en-deffus ; ce qui fe fait par un petit rond du poignet de bas en haut , & termine le changement d’oppofition : quoique j’aye fait remarquer que ces mouvements fe doivent faire enfemble , je répète une féconde fois que ces mouvemens fe doivent prendre avec beaucoup de douceur & de fuite , pour en rendre l’exécution plus facile , & je conieillerois de fe préfenter devant un miroir , & là d’y conduire les bras de la manière que je viens de montrer , pour peu de difcernement & de goût que l’on ait , la glace fera d’abord appercevoir des fautes qu’on y fera , & par conféquent l’on s’en corrigera. Ce font tous les moyens les plus faciles & les plus courts que je puifte fournir pour faire les mouvements des bras avec la grâce & la préciûon que l’art le demande.

Après que l’on s’eft mis dans l’habitude de fe mouvoir les bras avec touts les agréments qu’ils doivent avoir , fi Ton veut acquérir la facilité de lets faire avec les pas, on n’en peut point choiCr de plus aifée que les temps de courante , ou pas grave , qui eft très-lent dans la inanière de le faire ; outre que Ton s’accoutumera aufli d’accorder les mouvements des bras avec les jambes. Premièrement , vous devez vous reflbuvenîr de la manière dont fe fait le temps de courante , qui eft de plier & de vous relever avant de paffer le pied devant.

Le corps fera pofé fur le pied droit à la quatrième pofition, le talon du pied gauche levé ; n’y ayant que la pointe du piea qui touche à terre , & qui par conféquent eft prête à marcher ; le bras gauche oppofé au pied droit , & le bras droit étendu à coté , la main en dehors* Pour commencer ce temps , il faut approcher le pied gauche du droit ; &en l’approchant , laiffez tourner votre coude en demi cercle de haut en bas» Alors le corps eft pofé fur le pied droit , le pied gauche en l’air, les deux talons l’un près de l’autre , les bras en-deftbus à la même hauteur. Pour vous relever après oue vous avez plié i (ce que l’on peut ’dire être dans l’équilibre ), le corps doit être fur la pointe du pied droit , la jambe gauche étendue comme la droite , mais fon pied en Vair , les mains tournées en dehors. Enfin vous devez prendre ToppoCtion contraire au

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au pied gauche qufpafle devant ^ 8c k tO^fure que vous le gliflezi la quatrième pofition , votre bras droit doit former fon contrafte ; ce qui termine le pas & la conduite des bras dans retendue de ce pas.

Maïs comme on ne peut trop avoir d’attention pour bien conduire fes bras en danfant , & que tout dépend du commencement , faites attention que le bras droit doit être oppofè au pied gauche , qui fe trouve devant » & le bras gauche étendu & retiré en arriére de même que l’épaule , ce qui forme Toppoldrion jufte dans toute la régularité de l^rr.

Il faut vous exercer à faire ces pas & ces mouvements de fuite , d’un pied comme |le l’autre , & en continuer pluiieurs depuis le bas jufqu’au haut de la falle ; puis il (aut revenir en arriére « obfervant qu’après avoir fini votre dernier temps , vous pofiez le pied qui eA derrière à terre & le corps deffus , afin de faire des demi-coupés en arrière qui fc orennent de la manière fuivante. duppofé que votre dernier temps foit du pied clroit ; c’eft le iR-as gauche qui fe trouve oppofe devant ; ainfi vous pliez fur ^oire. pied eauche » ( comme il eft dit dans la marhière de faire les demi coupés ) , & à roefure que vous prenez votre plié , le bras qui étoit oppofé fait fon demi-cercle de haut en bas , & celui qui étoit étendu retourne de bas en haut ^ ce qui, fait votre oppofition. Vous devez auffi remarquer que lorfque vous allez en arrière , c’efl le même bras & le même pied euïagiflent, parce que cela forme toujours l’oppo* fition ; par exemple , fi c’eft le pied droit qui fait le demi coupé ,, c’eft auffi le bras droit qui vient devant de bas en haut*

Il fe forme plufieurs temps dlfiérens des temps de courantes : vous avez même des pas graves qui fe forment en allant de côté ; mais comme ces temps font ouverts , en ce qu’ils fe prennent ordinairement de la troifième pofition a la féconde , qui eft une pofition onverte, & qui par conféquent ne demande pas d’oppofitioo ; les bras étant ouverts dans ce pas » il faut faire un mouvement léger des deux , & auffi des poignets de bas en haut ; par exemple , vos deux bras ouverts & les mains tournées de même qu’ils font repréfentés dans la première figure ci-devant , il faut en pliant que vous laiffiez tourner vos bras en-deflbus , & en vous relevant & finiflant votre pas , faire un petit mouvement des coudes & des poignets de bas en haut ; ce qui remet vos bras dans leur première finiation.

Après avoir fait mes efforts pour vous donner une intelligence claire fur les difTèrents mouvements des bras & fur la manière de les conduire fuivam les règles, tant du poignet , du coude que de l’épaule , vous ayant fait fentir en même temps roppofition ou le contrafte du pied au bras , il ne me refte plus que de vous conduire dans la manière lie les conformer à chaque pas, en vous inftruifant Equitation , Efcrimt & Danfe.

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feulement des oppofitions ou contrafles crue vous y devez obferver , fans néanmoins vous repeter de quelle manière ils fe doivent faire , vous en ayant, ce me femble , aftez parlé , c’eft pourquoi je vais commencer par les pas de bourrée en avant. Je dirai donc que fi vous faites un pas de bourrée en avant dchpied droit , votre changement de bras fe doit faire de cette forte ; c’eft que le bras droit 3ui eft oppofé au pied gauche fe tourne en-deftbus u même temps pour (e plier devant vous^ lorfque le pied droit fe pafle devant pour s’élever le corps defius ; ce qui fait l’oppofition du bras gauche au pied dioit. Quant aux deux pas qui font de fuite , & qui font la conftruâion de votre pas de bourj-ée , il ne faut pas changer vos bras , en ce qu’il n*y a . qu’une oppofition dans ce pas.

Pour ceux qui fe font en arrière , c’eft la même régie qu’aux demi-coupés , c’efi-à-dire , fi vous faites votre pas de bourrée du pied droit , en prenant votre demi-coupé du même pied en ari :icre , c’eft le bras droit oui fe doit plier , en ce que Ton ne regarde Toppôution que de devant : ainfi règle générale, lorfque Ton fait un pas en arrière d’un, pied , c’eft aufij le bras du même côté qui s’oppofe. A r^ard des pas de bourrée deflbus , fi vous le prenez du droit en allant à la gauche , en croifant votre pied droit , c’eft le bras gauche qui s*oppofe âc le droit qui s’étend ; mais au fécond pas de votre pas de bourrée qui eft du pied droit , & que vous portez à côté à la féconde pofition , dans le même temps le has droit s’ouvre ; & lorfque vous tirez le pied gauche derrière à la troifième , ce qui fait le troifième pas de votre pas de bourrée , le bras droit fe plie en formant Toppofuion au pied gauche qui fe trouve devant : ce qui produit deux po-fitions dans ce pas , niais quelquefois on ne le fait pas à caufe de l’enchaînement d’un autre pas qui fuit & qui en change la règle ; parce qu’il peut arr river que vous foyez oblige de plier les deux bras pour taire ce pas fuivant , & alors c’eft l’affaire du maître de vous conduire.

Us’en fait en tournant, où l’on doit obferver les nlémes règles ci-devant prefcrites. Quant au pas de bourrée emboîté , il faut deur oppofitions de néceffité , fçavoir » une en commençant à faire votre flemi-coupé, & l’autre au der-» nier pas que vous -faites ; par exemple , vous commencez votre pas du pied droit , & vous le portez comme il eft dit, dans la manière de le faire à la quatrième pofition derrière : ce qui vous oblige de plier le bras droit pour faire l’oppofition au gauche, qui eft devant. Mais à peine ètes-vous élevé fur le pied droit , que la jambe gauche fe porte derrière la droite ï la troifième pofition , en refiant un peu de temps fur les deux pointes des pieds , les jambestendues emboîtées, fans changer vos bras ^ & lorfque vous gliffez le pied droit devant , qui eft le dernier pas de votre pas de boutrèe , le bras . droit s’étend en arrière en effaçant Tépaiile , & le Bbb

t.

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iras gauche fe plie d^ant , ea faîfànt Ion contrafte au pied droit.

Il y a une autre efpéce de pas de bourrée qui fe fait en place & en préfence ; mais comme ce pas eft ouvert d’abord » les bras imitent les pas ; par exemjvle , vous prenez votre demi-coupè du pied droit à côté à la féconde pofitîon , & comme vos deux tras font ouverts , vous pliez les deux poignets en fatfant un rond entier de haut in bas , )e dis un rond entier, parce que les mains retournent en haut comme elles étoient ; mais au fécond pas que vous portez à côté , comme il cA dit dans la manière de le faire, en tirant Tautre pied derrière qui fait le troifième pas , vous pliez ’ le même bras , cm pied que vous tirez derrière ; ce qui hit leçontrafte au pied qui fe trouve devant. La manière de faire les bras à ce pas eft différente des autres ; parce jque vous oppofez le bras au pied en commençant, & à celui-ci vous ne Toppofez qu*à fon dernier pas.

Il s*en fait encore d*une autre forte de côté en effaçant Tépaule , dont il y en a deux dans le premier couplet de Taimable vainqueur , dans la bretagne ^ dans la nouvelle forlanne, Scdansphifieurs autres , & dont Toppofition ne fe fait qu’àja fin du pas : par exemple^ vous avez le pied gauche devant , & le bras droit oppofé ; vous faites votre demi-coupé en pliant fur le pied gauche > & vous vous élevez fur le droit, qui dans le même temps ou le bras s’étend , vous donne la facilité d effacer le corps, on de vous tourner un peu de côté, & le {)iea gauche s’étant porté derrière , vous reftcz fur a pointç des deux ; enfuite vous laiffez gliffer le droit devant à la quatrième pofitien , le bras gauche fe plie du même temps , & s’avance aufii devant , ce qui fait Toppofuion au bras droit. 11 y en a d’autres auffi que Ton appelle pas de bourrée vhes , ou à deux mouvemens ; ce pas fe fait en av^t & de côté : qtiant au has^ il n’y a qu une oppofition ; en ce que fi vous le pnenez^ du pied droit , c’eft le ^r^i eauche qui fe plie en devant, & lorfque votis (aires le dernier pas de ce même pas , qui eft un demi-jetté , le has g^iuche s’étend : ainfi les denx h^u font ouverts. Mais quand vous le faîtes de côté , il eft un peu aidèrent , en ce que fi vous faîtes votre demi*coi7pé du pied droit en le croifimt devant le gandïe, c eft le bras gauche qui viertt s’oppofer , & s’étend tout aaïïitÔt à ce fécond pas & au troifième , lorfque vous tirez le pied droit derrière , en vous jettant fur le eauche pour fbn quatrième pas (ce qui fart «ne ei^ce de pas tomoé ) ; dans œ temps , les deux brasqaï font étendus fe baiffent un peu & fe relèvent ; ce qui finit l’aâion que les has doivent obferver dans tout le cours du pas. Comme il (ê fait des coupés de pFufîeurs façons , félon renchaîncment des pas dont h danfe eft compofée, je vais vous en décrire de plufieurs (ones , afin que vous foyez inftruit des uns St de»-B R A

autres , & je commencerai par ceux qui (e fout en avant*

Lorfque vous voulez faire on coupé , fuppofé que vous le preniez du pied droit en avant , par conféquenc vous devez avoir le pied gauche devant ci le bras droit oppofé ; c’eft pourquoi en pliant votre demi-coupé , vous étendez ce bras ea lui faifam prendre fpn contour de bas en haut , & fans plier le gauche ; mais lorfque vous gliftez le pied gauche devant , qui fait la féconde partie de votre coupé, ce bras droit fé plie en devant 3 ce qui fait la jufte oppofition du braszu pied» Il y en a d*autres où l’on ne fait que porter la pointe du pied à côté fans pofer le corps deffus ; pour lors a^nt étendu un bras à votre demicoupé , vous laiffez les deux oitverts comme ils font repréfentés par la première figure ci*devant ^ 3ui démontre la hauteur oii les bras doivent être ^ ’autant que lorfque vous êtes placé à la Ceconde pofition, il n’y a p9S d’oppofition , à moins que vous n’ayez un pas en tournant à faire après ; ce qui eft rrés-rare, en ce oue c’eft de la première 01» quatrième pofk ion que 1 on doit toultier» D’autres fe terminent par une onvemire de jambe où vous devez obferver la même chofe au demi-coupé , qui eft d’étendre le même bras du pied que vous faites le demi - coupé , fans néanmoins que ni l’un ni l’autre Iras faffe aucun mou^ vemeut pendant Touverture de jambe. ^ D’autres que vous prenez en avant ; c’eft qu’ayant étendu le bras en prenant votre demi-coupé » vous lepaffezavec le même pîed, fi vous devez tourner ; parce que ce doit être ce bras qui vous fert de suide ou dé balancier pour vous faire tourner , c’eft pourquoi , règle générale , fi vous avez à tourner du côte droit , il faut que le tras droit fe plie 9 parce qu’après il s’étend & donne par foi ? mouvc^ ment la facilité an corps de fe tourner : ainfi de même quand vous tournez du côté gauche. Le coupé en arrière eft différent en ce qu’il faut faire deux oppofitions ; fçavoir, une en pliant votre demi-coupé, fuppofib que vous le faftkz du pied droit , c’eft le tras droit aufli qui s’oppofe & fe remet dans le même temps ; l’autre oppofition eft que le pîed gauche fe paffant derrière le aras gauche , revient auffi devant, ce qui fait l’oppofé au pied qui eft devant.

Pour ceux qui fe font de côté, fi vous ks commencez du pied droit , vous pouvez faire une oppofition du hras ^uche , en faifant votre demicoupé , & rérendre dans le même temps au fécond pas , parce qu’il eft ouvert ; c’eft "^pourquoi il ne faut pas de ^ontrafte.

Pour md ! je trouve que Ton peut faire un mouvemem des deux poignets en faifant ce coupé , cela même m’a paru moins embarraffant* Il y en a qui fe font devant & fe finiffent derrière , dont la manière eft fingulière en ce que , fî vous faites uifdemi-coupé en avant du pied droit • en vous relevant la jambe gauche s’approche de A B R A

éroite , ftîfant un battement derrière & fc remet à la même place où elle étoit avant à la quatrième paiîdon derrière, ce qui fait le coupé entier dans «e pas en prenant votre demi-coupé en avant du pied droit , c eft le hras gauche oui s’oppofe à la fambe droite , & pour le mieux diftinguer , l*épaule •droite s*efiace, l’on hras fort étendu en arriére, ce qui dégage le corps & lui donne deTagrément ; pour ceux qui fe font en avant & qui font battus au fécond pas , on ne doit faire aucun mouvement de àrai dans le temps que vous formez vos . batrements ; parce que ce pas n’eft que pour faire la liberté de jambe que vous pofTédez (ans tourneater le haut du corps , ce qui le déraogeroit de la grâce qu’il doit toujours conferven J’ai fé^^aré le coupé de mouvement , des autres coupésv.pour ne le pas confondre, & pour "faire icotiir toute la grâce qu’il faut lui donner ; ce pas le fait en avant ik de côté.

Mais comme je veux fuivre dans tout ce pîan ce ({uejemefuispropofe^ qui eft de commencer toujourspar le plus aifé , pour vous donner auffi plus de facilité, je vais commencer par ceux qui le font eo avant.

C’eft pourquoi , lorfque vous prenez votre premier pas , qui eft un demi coupé tort foutenu dans ce même temps, vous laiiTez tourner vos deux ^fos un peu en-deftbus , & vous faites un demimouvement des poignets & des coudes en commençant de bas en haut : ce qui doit étreaccom pagné auffi dune petite inclination du corps & de la tête imperceptible & fans paroître affeâée ; mais lorfque vous prenez votre fécond mouvement , qui eft le jette échappé en commençant votre plié , vos bras s’étendent , & dans le même moment ils Jrennent un petit mouvement de l’épaule , en fe ai(rant&en fe relevant, le corps^fe redrefle de même que la tête, qui doit fe retirer en arriére ; ce qui lui donne un port majeftueux & fait une liaifon parfaite de tonts les mouvements , tant des jambes & des bras que de la tête & du corps. Quant à ceux que l’on fait de côté , quoique les mouvements des bras fe prennent à peu-près de même , il y a cependant quelques petites obfervations à faire qui font un peu différentes ; fçavoir , lorfque vons prenez votre demi coupé ( foie du pîed droit ^, comme il fecroife devant le gauche a la ciocfuieme pofition , cela vous oblige , pour TOUS aflijjettîr en quelque façon à la règle de l’op- {)ofition , d’effacer unj)eu l’épaule droite , & de aiffer venir un peu auffi la gauche en devant, qui par conséquent fait cette forte d’oppofé au pied droit , fans néanmoins vous diflraire de faire ces nouvements de bras du bas en haut ; mats les laiffer un peu batiRs en prenant votre fécond mouvement , & les relever en le finîffant , comme auffi de hre une demie inclination du corps & un petit baiffement de tèxc^ en obfervaut pourtant queiî c’eftdu côté droit que TOUS alliei,U têt t doit auffi t’y tourner à dcmk

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Toutel ces obfervations mï(es en ufage font ia effet merveilleux dan$ la danfe», & lui donnent la vivacité & le bon goût qu’cUe n’auroit pas fau^ ces agréments. .^

Comme j’ai fait une démonftration du pas tombé & du pas de gaillarde , qui eA un pas compofé , en ce qu’il renfecme dans fon étendue plufieurs autres pas & pluûeurs mouvements , je vais explî** quer la maniéi e de faire les bras couveaables à <çes différens pas.

Par exeiuple , û c’efi un pas tombé fi 7 :ple , tel que je l’ai déjà dit dans la manière de le taire , il faut que vous le coçimenciez par vous élever fur la pointe des pieds , les bras étant à la hauteur que le repréfente la âgùre qui eft au commencemenc de cette féconde partie ; ainfi lori’que vutre pied ie tire derrière en tombant , les brs^ quoique étendus le baiiient ; ce qui fe fait par ie mouvement de l*épaule qui fe détend , en laiffant baifler les brus , ^ les relever dans le moment : vous voyez par là la conformité des jambes avec les bnis ^ puifque dans les temps que vous tirez votre pied derrière , & que les genoux fe plient > comme fi les iorcci vous manquoienr ( ce qui fail votre pas tombé), les brus fe baitrent auIIL & fe relèvent , lorfquo vous faites votre fécond pas qui termine votre pas tombé , qui efl un demi jette : ainfi pour ce pas ; les bras ne font que fe bailTer & fe relever , ce qui eli le mouvemeiu de l’épaule » puifque ce n’eft que par cette jointure que les bras te meuvent. A 1 égard du pas de gaillarde, il faut le prendre differemmeng , en ce qu’il fe commence par un alfemblé j c’eft pourquoi les bras (c tournent en^ deffous avant que vous pliez > lorfque vous ailémblez les bras & les poignets ié plient à demi en les prenant de bas tn haut ; mais lorfque vous faites votre fécond pas que vous portez à côté à la fe* conde pofition , vos bras en retournant de haut ta bas , s’étendent dans leur première fituation : auffi lorfque vous vous élevez iur le pied que vous avez porté à côté pour tirer enfuite l autre derrière, les bras font le même mouvement que je viens de dire au pas tombé , qui eft defe baiifer & de fe relever, il fe fait encore un autre pas en avant qui approche du pas de gaillarde , 6l que j’ai oui nommer pas de fiffonne de chaconne ; pour celui-ci , comme il fe Élit en avant , vous pofez un bras au pied contraire. Mais comme j’ai déjà dit que ce pas fe comliiençoit par un affemblé , atnft fi vous le faites du pied droit en avant, c’eft le bras gauche qui doit s’oppofer en avant de bas en haut ; par exemple , en prenant votre mouvement pour afï’cmbler, le brai droit qui étoit devant s’étend en-aeftbus ; & d Jns le même temps le gauche fe tourne auiÊ endeffous , & vient s’oppofer au pied droit qui s’affemble devant le gauche ; mats à peine cet affem«  blé eft-il fait , que le pied droit fe gliffe à la qua* triéme pofition, & en gliffam* le corps & la tète font un petit mouvement ; puis ils feredreffent en vous élevant fur ce pied droit « & le bras .gauche Bbbij

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s’étend , pour lôrs vos deux bras reflent dans leur fituation , fans fah-e aucun mouvement pendant les deux jett^-chaûés qui terminent Tétendue de ce oas.

(Quoique le pirouetté foit de ces pas qui fe font en place « & qu*il femble que Ton ne doit pas y faire beaucoup de façon» néanmoins il demande autant d’application que les autres pas , & c*eft en cela que je trouve Tétendue de la danfe ; puifque de ces pas mêmes qui nous paroifTent les moins difficiles , naiifent des grâces infinies » quand on veut s*adonner à bien danfer ; & c*eft à quoi î’exhorte touts ceux qui voudront s’y perfeâionner. Mais comme ce pas eft ordinairement prévenu par un autre pas qui vous prépare à faire le fuivant comme un conpé : par exemple , en pofant la pointe du pied , ou une o^iverture de jambe qui îe termine la jambe en Tair , ces difierens pas vous conduifam à faire le pirouetté , je vais donc vous donner la manière d*en faire les bras. Vous ferez pofé fur le pied droit , la jambe gauche en l’air , le bras droit étendu , le bras gauche plié , la tête tournée du côté gauche. Lorfque vous pliez fur le pied droit , & que le Îjauche en même temps fecroife , en vous relevant ur la pointe des pieds , le bras s’étend en faifant un rond du coude & du poignet ; ce qui accompagné le corps dans le tour qu’il fait., « le ùras fe tournant doucement </^ bas en haut en un tour entier , revient dans la même attitude qu’il avoit au* paravant.

Vous devez auffi obferver que votre tète foit fort droite , pour cenfcrver le corps dans ion équilibre , parce qu’il doit tourner fur un feul pied comme fur un pilrot, & c*eft ce que j’ai tâché d’exprimer dans ma figure , en la faifant porter à plomb fnr un feul pied , & regarder le bras gauche pour le conduire avec la juiteffe & la douceur que demande cette aâion.

Il fe fait auflS des’pirouettés qui font fautes » où les brjs fe conduifentàpeu-près de même : excepté que le mouvement du bras imite celui de la jambe , en ce que lorfque vous fautez, le mouvement fe idéve plus vite : auflî le bras s’étend vivement ; ce oui facilite le corps à fe tourner du même côté où le bras s’étend.

Ces mouvements cependant quoique fautes , doivent être modères : car ce pas étant fait en tournant, & pouralnfi dire eu place , fi vous le fautez trop haut il dérangcroit le corps de fon équilibre , par les eâbrtsque vous feriez obligé de faire pour vous élever. De plus , c’eft que les danfes de ville oui ne font que gracieufes par elles-mêmes , ne demandent que des.mouvemens doux & remplis de beaucoup de noblefTe. . Le balancé efi un des pas les plus facile]^ qui fe faiïent en danfant » & auquel on peut ajouter plus d’agrément. 11 fe place dans quelque air que l’on veut , où il Eût touputs. ua fort boa çtttt^ mais B R A

comme j’ai ditqu*on le fait difFéremm^ot , je donnerai audî deux manières d’y faire les bras. Ceft pourquoi , lorfque vous portez votre pas k la féconde pofition ( ce pas fe faifant après un autre pas , qui vous oblige à avoir un bras oppofé ) , le bras qui cft oppofé devant , s’étend de haut en bas y & l’autre bras qui eu étendu fait un petit mouvement du poignet dV haut ^n^tfi, auffi parce qu’il faut que vous tâchiez quand vous faites un mouvement d’un ^ras , que celui que eft étendu faifc une petite aâion qui accompagne > ainû c’eft jufques dans ces moindres parties que naiflent ceuc grâce & cette délicatefle dont j’ai parlé ci devant. Quant aux autres balancés que l’on porte en devant à la quatrième pofition , par exemple , fi vous le commencez du pied droit , le bras droit qui efl devant s’étend en prenant fon mouvement ’</r haut en bas « & le bras gaucke fe tournant en-deflbus » fe plie & s’oppofe au pied droit en revenant de bas en haut , ce qui eft le mouvement contraire de l’un à l’autre ; mais au fécond demi-coupé la tête fe tourne un peu du côté droit , puis fe baifie dou>cement & fe relève de même ; ce qui accompagne ce pas , puifq’ue dans le temps où vous vous relevez fur le pied gauche Ja tête fe relève auffi & fait voir un accord parfait de l’un avec l’autre. Vous ayant donné l’explication la plus facile ’ pour bien faire ce pas ; il vous refte celle de mouvoir les bras avec cette douceur qui doit accom^ pagner les pas, d’autant que ce pas fuccèdeà un autre y & que chaque pas a fon oppofuioo. Suppofé que vous ayez le pied gauche devant , par conféqucnt le droit fe trouve oppofé ; alors en pieiîant votre premier mouvement , votre bras droit fait auffi du même temps fon mouvement en le prenant de haut en bas y Si le gauche dans le mo-Qieiit fe tourne en-deflbus , & fe plie en faifant l oppofition au pied droit qui fe croife devant le gauche , & fur lequel vous faites un fécond faut ^ lans que le bras gauche change fon oppofition ,, puifque ce ftcond faut fe relève deffiis le pieî droit qui eft devant ; ce qui fait le contrafte du pied au b/as^

J’ai dit qu’il fe fait d^uue auR-e façon en place » & voici comment : c’eft au premier faut de tomber fur les deux pieds ; au fécond , vous relever fur le pied de derrière , ce qui ne change point pour cela cette manière de bras , en ce que ït pied droit fe trouve devant ; ainfi l’oppoûtion y eft conforme»

Pour ceux qui fe font en tournant , ce doit être le bras oppofé qui vous hffe tourner , & vous en trouvez plufieurs exemples dans les danCes de ville -, par exemple , dans la mariée à la fin du premier coupUt ou il fe trouve deux contre-temps y de çôtè fur le pied droit ,.le bras gauche oppofé qui , en s’étendant » vous fait faire par fon mouvement le demi-tour à gauche ; mais comme le pied droit fe aoLfe derrière » c’eft le bras droit auffi qui (e plie»

B !R A

en ce qtf il fe troinre oppofé au pied gwdchç qm eft . devant. / .

Une règle générale eft que pour le» pas en tour- ! nant» il faut que ce fait rie Ifras du cote que vous voulez tourner qui vous en donne la facilité , parce que par fon mouvement il oblige le corj>s à fe tourner du côté où il s*étend.

A l’égard de ceux qpi fe font en arrière ,. c’eft la même régie que celle des autres pas qui s*y font .aînfi y fçavoir , le même kraj & le même pied. Je confeillerois volontiers à ceux qui font curieux de faire les hras avec liberté , lorfau’ils )Commencent à les faire , d’exercer auffi piufieurs de ces pas avec les bras y parce qu’outre que ces pas donnent de la légèreté au corps., iU donnent auili aux hras cette liberté. . , .

Les ^r^j de ce pas font les moins çmbarraiTans,, & la raifon en eft facile à comprendre , comme je’ vais vous Texpliquer en peu de mots ; ce pas fê fait en place & ne marché pas » il ne fait point non plus de grands mouveixiens qui demanderoient beapcoiip de force ; ce n*efl,à proprement parler, quun jeu du cou-de-pied qui engage les autres jointures à faire auffi quelques mouvemens ; ainfi dans les bras ce ne font que les poignets qui fe meuvent ; fçavoir, une fois de bas en haut, 6c Pautre de haut tn kas.

Pi’emièrement , lorfque vous pliez fur les deux jambes pour lever le pied droit , en prenant ce nikouvement vous pliez les poignets de haut tn bas , & vous les étendez en vous relevaut ; mais lorfque tous pliez fur les deUx pieds pour faire votre : dernier faut , vous pliez auffi vos deux poignets en les relevant dt bas en haut ; ce qui Êiit l accord defs hfas avec le pas. ’

’On doit remarquer dans ce pasia relation qu’il y a des poignets avec le cou-de-pied , puifqu’il n’y a qti^eux qui fe plient.

Les jettes font encore de ces pas qui fe font par l’arâculation du cou *de-pied ^ c*e A pourquoi il n’y a que les poignets qui agiffem ; par exeiîvple , vous faites un jette du pied’ drqit & un du gauche, en ce que. Ton en fait deuYîide fuite pour la valeur 4*un autre pas» ks deux rempliâant une mefure à deux temps ; de forte qu’en les commençant du droit , vous prenez feulement^ un petit mouvement des poignets de hau$. en bas , ^ les bras demeurent étendus dans Iç cours du fécond pas ; mais comme ces deux pas fe fuccédent .l’un .^ l’autre , & que ce foçt des. mouyemei^ts .très-légers « * les ^r4^ par ccknféqufa^xie ie doivcint ,pa$ tourmenter. ...

Quand vous faites vos jettes en arrière, c’eft la même chofe pour les bras , en obfervant fur tout d’en prendre les mouvements avec doucour , pour ne point faire perdre au haut du corps cet air. gra* cieux qu’il doit avoir. •

Ce pas eft un des principaux que Ton faâe eji danfant » tant par fon ancienneté que par les diffé* rentes manières donc U fc pratique ; car il fe ùik

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t’atitôt en «avant &en arrière, tantôt ife plufieurs côtés &i en tournant ; enfin dans quelque mefure qu’on le mette , il s y place avec facilité , & anime la danfe par fon mouvement fauté & fa variation» Commençons par ceux qui fe font en avant , comme les plus faciles à faire. Mais pour fuivre toujours le point de fiâion que je me fuis fait d Sabord par le pied droit , je le fuppofe , & par conféquent le gauche eft devant a la quatrième pofition ; ainft vous devez*avoir ie bras droit oppofé , pour lors en pliant fur lé pied-gauche pour lauter dciTus , Icbras droit du même temps s’étend en prenant fon contour de haut en bas , & le poignet du bras gauche fe plie auffi de haut en bas ; mais fes trois ^ mouvements fe doivent prendre conjointement enfemble , c’eû-à-dire , lorfque vous pliez fur’ le pied gauche , les bras pat conféquent prennent leurs mouvements dans rinftanr.

Pour les faire en arrière, c*eft la même manière » & pour les bras auffi.

. Quant à ceu3ç de côté , ils fe font difteremmetit «  tant à l’égard des jambes que des bras^ Lorfqne vous avez les pieds à la féconde poficton , & le corps pofé fur les deux jambes , les deuiC ir4xfont étendus & fe doivent plier. Lorfque l’on prend le mouvement du contre* temps, le corps doit être droit fur les deux jambes , la tête droite, les genoux plies 9 & la ceinture ferme , mail en vous relevant en fautant , vous retoifîbez fur le pied gauche , & vos bras s’étendent en même temps. .

Les bras doivent être étendus après le faut , & la jambe droite s’étend à coté , lorique vous fautez fur la gauche ; puis vous la croifez de fuite devant la gauche à la cinquième pofition , & Vous^ portez le pied gauche à la féconde ; mais pendant ces deux pas le bras refte étendu fans faite aucun contrafte» Quant 4 la tête , lorfque vous vous relevez, elle fe doit tourner un peu du côté oii vous allez : quoique ce ne foit pas une règle que Ton obferve toujours , car fi vous danfez avec une perfonne , Hc nue vous faffiez de ces contre-teinps en pafTant Tun devant l’autre , il faut bien que vous vous regardiez tous deux. Lorfque je dis que la tête foit fort droite 9 je n’entends pas non plus qu’elle ne fe doive mouvoir que par renbrts, mais au contraire , il faut que ce foit fans gêne , fans roi4eur & fans affeâa^ tion.

Le contre-tempsdechaconiie (éprend de la trpîfième ou^quatriéme pofition, je l’ai déjà dit.ainfi il demande une oppoiition ; c’eft pourquoi fi vous avez le pied gauche devant , c’eft le bras droit qui fe trouve opfjofé : & dans cett^ attitude ayant le corps pofé fur le pied gauche , il faut plier deffiis , & fauter en étendant le bras droit , puis porter le pied droit à coté à la féconde pofition en allant à droite , & fi vous portez /e pied gauche derrière à la troifième , qui eft votre fécond pas , dans ie même tgmps le bras gauche fc plie de bas en Asut > ce qui }8i B R ’A

h’it le contrafte au pîed droit qui eft devant. Maïs lorfque vous portez le pied giuche devant lé droit à la cinquième pofition , c’eft le èras droit qui s’oppofe ; par conféquent dans l’étendue de ce pas il fe trouve deux oppofitions différentes dans une feule ; ce qui n’eft caufé que par un feul pas » foit devant, foit derrière.

Pour les bras , il faut en commençant votre pas , étendre les èrasy & ne faire Toppofition quau der-^ nier pas ; au lieu quaux autres, pas , il fautoppo* fer en les commençant, *

Ce contre- temps eft un pas des plus gais : auifi eft-il fort en uiage dans les danfes de ville» La manière d’en faire les bras n*eft pas fort embarraffante , & on ne doit faire qu’une oppofition. Il cft vrai qu*il n’a qu’un pas ; mats dstns ce fenl pas il y a deux mouvements , comme )e l’ai dé)a ; dit ; ce qui le rend vif ôc brillant. Si vous k prenez en avant , 6c que vous ayez le corps pofé fur le pied gauche , vous pliez deffus en levant le droit, ^clebras droit dans l’inftant fe contourne de haut en bas , & le gauche vient de h^s en haut ; ce qui fait le centrale à’^ la jambe qui fe paiTe devant ; mais en vous Mettant fur le droit pour ce fécond mouvement « U ne faut pas changer vos bras^

Vous devez auffi obferver , en faifant ce pas en avant , d’avoir le corps fort en arrière » &

la tête un peu tournée du côté oii^ le bras efi

oppofé.

Mais lorfque vous le faites en arrière , il faut fuivre la même règle qu’aux autres pas ; c’eftàdire, qu’en partant du pied droit en arriére , com<me il eft devant , le bras gauche $’oppo(e ! airïfi dans le temps ou vous prenez votre premier mouvement, pour pafler le pied« droit derrière» , le brat gauche fe contourne de haut en bas , & le bras droit revient de bas en haut ; ce qui fait tout le changement de bras que vous devez obferver flans ce pas.

Quant à celui qut A fait de c6té , il eft dtflfè-Ait en ce qu’il ne faut pas d’oppofuion ; parce 2ue fon premier mouvement fe prend dé la troième ou cinquième pofition , & au fécond vous vous fettez à la deuxième qui ne demande point d^oppofition ; c’eft pourquoi il fuflit de faire un petit mouvement deji ileux poignets. Voilà toutes tes manières les plus convenables pour les bras gvec ces différents pas,

^ Après vous avoir donfié les oioyéns Tes- plus |iî(%s pour faire touts les chaffès qui fe font dans les dapfes de ville , il eft néceflfai’re auffi que je vous explique la naniçre d*y faire les brm de plu* (leurs façonSf

le vais donc commeneer par ceux qui fe pratiquent dans U mariée , parce qu’outre qu’elle efl connue de tput le monde , c’ei^ qu’elle eft ï fufte titre une des plus }>e)içf danfès que Ton air jainais danfèes.

Cçf ^ff^ s’^ tronyem au comfnençeiâçfit 4u ( B R A

troifièmç cwplet , ou ils font précédés d^n coo^ pè : ainfi dans ce coupé vous pliez les deux bras ^ & vous les étendez au premier monvemèni du chaffé ; mais au fécond mouvement qui fe relève fur le pied contraire à la jambe qui (e lève , il fe plie y parce qu’ordinairement à la fuite de ce pas c’eft un pas en tournant ; & comme j’ai dit ci-devarît dans lé chapitre des pirouettes , que c’eft le bras qui donne, au coups la facilité de fe tourner du côté où il s’étend ; ceft pour cela que l’on fait cette oppofition : car li c écoit cdmroe a 1 allemande , oiiiil s’en fait plufieurs de luite, il n’y faudroit pas d’oppofuion ; il eft. vrai que l’on ne fait pas de hms dans les chaftés de cette daafe y à caufe qu’e.le eft parfaitement caraâérifée. U y a une autre manière de chaflés dans Taimable vainqueur , qui ne font que des jettés-chaf fis ^ dont on en fait trois de foite , qui ne renferment dans leurs trois mouvements que le temps d’un feul pas ; mais il fuftlt à ce pas une feule oppofition qui fe commence dès le premier mouvement & qui fe contient dans les deux autres pas. On en fait encore de côté, comme je les al marquée dans ma première partie, defquels il y a deux figures qui en expriment les mouvtihents ; a ce pas il luffii d’avoir les bras étendus : par extm^c ^ fi vous le prenez en revenant du côté gauche , la jambe droite doit f& lever pour chjfter la gauche ; c’eft pourquoi le ^/rfx & l’épaule droite doiVcm être levés plus que le bras & l’épaule gauche , quoiquetendus les uns, & les autres ;^arce que les br^s ne fervent dans ce pas que de balancier. Ils ne Jaiffént pas néanmoins de f ;^ire une petite aâion des poignets au premier mouvement , 8c Ç eft pour éviter cette roideur oii ils paroitrojent » s*ils n’enfai* foient aucun,

J ai dit auftî qti*il j avoit d’i^utres chaffés ; niait comme je n’en ai point trouvé de cette forte dans aucune danfe de ville, je ne paclerai pas de U manière d y faire les bras*

Cette forte de pas eft particulière dans fa maniè«  te » il tient pour ainft dite du pastombé , en co qu’ilfaut être levé fur k pointe du pied pour I«  commencer ; mais comme j’ai donné l’intelli* gence pour le faire « & qu’if ne me refte plot que de vous tnftroire fbr la manière ’ à*y taire les bras ; je vous dirai feulement » que , lorfque vous le commencez ayant les pieds l’un devant ^l’aiitra à la quatrième poftcion , par conféquent nii bras oppoTé qu’il faut • iiûr» dans votre pre» mier mouvement : alors ce bras qui eft oppofé doit s*étendre dt hatu en bas ^ Se l’autre dans le même temps vient dt bas en haut , mais ne change pa$ au fécond faut : enfniteen faifiint le troiftéme qui eft un aftemblé , vous Uâffàz tomber vos deux Dcas à côté de vous ; puis vous faites un petit Anouvèment de^ta tête eif la b^iftànt, & vous la relevez de même qUe les bms , lorfque vous faite* W^utf ^P^ comme deibpuivéf > ou tel que la daili^ U demande. Cette, petite aâion ,, quatid tlie. ^ laiie à propos t donne beaiicbnp d*agtément , mais fur-tout point d affeâ^tion.

Je n*ai pas parlé de la maaière de faire les bras avec les tours de jambe & avec les ouvertures de jambe parce que ce font de ces aâions où les bras comme le corps doivent obferyer de la tran* quillité.