Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Equitation/Pas (équitation)

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Panckoucke (1p. 224-229).

PAS fe dit de l’allure d’un cheva ! Ja moins vite & la moins élevée, quand il lève en ménie temps fes jambes diamétralement oppofées, une devant & l’autre derrière : ce qui eft le mouvement du trot.^On dit : ce cheval a un beau pas. Achever au pas une demi-voke. Commencer une leçon au pas, & la finir de pas. On dit aufti élégamment comimencer une leçon au pas & la finir au pas. Ces ex* preffioft promener ou mener un cheval de pas, de trot, de galop, ont été introduites parles anciens écuyers italiens, au lieu de dire au pas, au trot, au galop. On les trouve néanmoins fréquçm* ment employées dans des traitas modernes de ma*nège. Quand on apprend à un cheval à changer de main ; que ce foit d’abord au pas, puis au trot ^& enfuite au galop. On dit aum un bon cheval de pas, qui obéit au pas, qui a un pas relevé.’On ap* pelle auili un pas averti, ou un pas écouté, un pas d’école régie a foiitenu. M. de Liibrcuse difoit dans Digitizé^ji’by ’le même fens un pas racoU, dérivé apparemment de Titalien raccol’tQ ; mais ce terme n*a point été adopté par Tufage. Un pas écouté ou d’école ou averti, fe dit iorfque le cavalier promène fon cheval dans la main 6c dans les talons » Un pas raccourci eft lorfque le cheval écoute les talons ; demeure balancé entr’eux « fans fe jetter ni fur Tun, ni fur l’autre : ce qui arrive quand il prend finement les aides de la main & des talons. Un pas & un faut, cA un manège par haut d^un cheval, qui entre deux cabrioles marque une courbette » qui t en cette occafloh, efi appellée un pas. Deux pas & un faut, eft un manège çompofe de deux courbettes terminées par une cabriole. A chaque cabriole, ou après deux cabrioles que le cheval a faites, il lève le devant, & les hanches fuivent s’éparant ou ruant à la 6n de chague faut. On achemine le cheval qui a de la dtfpomion à ce manège par les aides de la xhain, du gras des jambes, du poinçon & du talon, qui doivent être employées a propos pour lui faire lever le devant & le derrière » & lut donner un bon appui.

Du Pas. ( la GuiaiNii^RE) ;

Quoique ]e regarde le trot comme le fondement ie la première liberté qu’on doit donner aux chevaux ; je ne prétends pas pour cela exclure le pas, fui a auilî un mérite particulier. Il y a deux fortes de pas : le pas de Campagne & le pas d’école.

Nous avons donné la définition du pas de cam-S’agne dans le chapitre des mouvements naturels, i nous avons dit que c’eft 1 aâion la moins élevée, ic la plus lente de toutes les allures naturelle^, ce Îui rend cette allure douce 6t commode, parce que ans cette aâion, le cheval, étendant fcs jambes en avant *, & près de terre, il ne fecoue pas le cavalier, comme dans les autres allures, où les mouvements étant relevés & détachés de terre, on eft continuellement^occupé de fa pofture, k moins qu’on n’ait une grande pratique.

Le pas d’école eft différent de celui de campagne, en ce que l’aâion du premier eft plus foiuenue, plus raccourcie & plus raftemblée ; ce qui eft d’un grand fecours pour faire la bouche à un cheval, lui fortifier la mémoire, le rapatrier avec le cavalier^ lui rendre fupportable la douleur & la crainte des leçons’violentes qu’on eft obligé de lui donner pour raâbnpUr, & le confirmer à mefure qu’il avance dans l’obéiftance de la main & des jambes. Voilà les avantages qu’on tire du pas d’école ; ils font fi grands, qu’il n’y a point de cheval, quelque bien drefie qu’il foit, auquel cette leçon ne foit très-profitable.

• Mais comme un jeune cheval au fortir du trot, où il a été étendu & allongé, ne peut pas fitôt être raccourci dans une allure raflemblée, comme celle du pas d’école ; je n’entends pas non plus qu’on le tienne dans cette fujettion, avant qu’il y ait été préparé par les arrêts & les demi-arréts dont nous £quua$i9n, Efcrimt & Dâ/fu PAS zaç

parlerons dans le chapitre fuivanr, Ceft donc au pas lent& peu raccourci, qu’il faut mener un cheval qui commence à favoir trotter, afin de lui donner de l’afiurance & de la mémoire ; mais afin au’il conferve au nas la liberté des épaules, il faut le mener fur de fréquentes lignes droites, en le tournant, tantôt à droite, tantôt à gauche, fur une nouvelle ligne, plus ou moins longue, fuivant qu’il fe retient ou s abandonne. Il ne faut pas tourner tout le corps du cheval fur ces diâérentes lignes droites, mais feulement les épaules, en le faifant marcher en avant, après 1 avoir tourné. Cette manière de tourner les épaules au pas fur de fréquentes ligi^es droites aux deux mains indifléremmenr, fans aucune obfervation de terrein, que celle de tourner & aller droit,’fui vans la volonté du cavalier, eft bien meilleure que celle de mener un cheval fur un cercle ; parce que, fuivant cette méthode, on tient toujours les hanphes fut la ligne des épaules ; & fur la ligne du cercle, le cheval eft couché & hors de la ligne droite. Il faut pourtant revenir au cercle, lOrfque le cheval fe roidit, s’endurcit, ou fe défend à une main : cVfi le feul i^emède, auffi le regardai— je comme un châtiment ; & c’eft poar cela que je confeille de remettre à la longe tout cheval qui fe défend dans les comnencemens qu’on le drefte : cette punition fait plus d’effet, & corrige plus un cheval, que touts les châtiments qu’on pourroit lui faire en libené.

Quoique la leçon de mener un cheval fur dd nouvelles & fréquemes lignes droites foit excellente pour former un cheval à tourner avec faci* » lité, il faut, quand il fera obéiffant à cette leçon, & qu’on en voudra faire un cheval de promenade y le mener fur une longue & feule ligne droite, afin de lui donner un pas étendu & allongé, le tournant feulement de temps en temps, pour lui conferver l’obéiftance de la main, & la fouplefii : des épaules. Mais il faut pour cela le mener en pleine campagne ; le terrein d*un manège eft trop borné. Si on s’apperçoit que le pas foit contraire au naturel d’un cheval parefteux & endormi, parce qu’il ne fera point encore aftez aftbupli, il faudra le remettre au trot vigoureux & hardi, & même le châtier des éperons & de la gaule, jufqu’à ce qu’il prenne un pas fenfible & animée ( La Guériiiière).

Du Pas d’école. (Dupaty).

Ce n’eft point à une allure prompte & étendue qu’on peut commencer à placer le cheval : plus il il va vite, plus il eft liifficile de le maintenir dans fon équilibre. Il falloit donc trouver une démar-che dans laquelle le cheval, étant uni, bien d’accord, placé félon les indications, de la belle nature, pût développer fes membres les uns après les autres, & fléchir diaque articulation félonies defirs du cavalier inftruit & adroit*

Le pas d’école eft un pas plusfoutenu, plus rac-J-f .’,. ! •

ii6 PAS courci & plus cadencé qae le pas naturel du th^ vaL.La main du cavalier doit enlever & placer le devant » tandis que iet ïambes aceélèrem les mouvements d€s hanches ; mais il ne âiuc pas employer de forée ni éâD$ l’aide de h aaiflt ni dans oeUe des jambes.

Le cheval n’exécmc bien le pas d’école, quVn (t foutenant comme de lui-Qiéme & fans aevoir hefoin d’être excité par les efforts de Thomme ; car il eft à craindre » û on travaille trop de la main, que ranimai ne fe retienne & ne fe décide pas ; & fi on agit avec trop de force dans les cuiffes & dans les jambes, alors au lieu de tenir le cheval en équilibre, on le jette furies épaules » ce qui arrive toutes les fois qu’on veut chaffer le cheval avec vigueur. En effet, cette force de cuiffes détruit Tenfemble & le liant qui doit exifler dans Taccord dé rhomme & dû cheval » elle donne aux hanches trop d’aâioa : & comme le cheval n’a pas le temps de (e placer, ni d& garder fon équilibre, il s’atterre, & manie fer les épaules.

11 faut donc, pour bien exécuter ce pas, que le cheval foit d’abord bien placé, & que l’aâBon des jambes de l’homme ne (tonne point à Tanimal un degré de mouvement dans lequel il ne fe foutiendroit pas : il faut de plus que le cheval, fe trouvant i l’aile., cVft-à-dire point trop comprimé, puiffe éffayer de lui-même à fe maintenir bien placé. Toutes les fois qu’on fermera les cuiffes avec n>rce, on doit favoir qu’on ôte au cheval la liberté des snufcles, qui, ie trouvant ferrés par des corps étrangers, né peuvent plus agir qu’après une violente contraâion ; & dans prefqne tputs^ies cas, la force que nous mettons dans la preffion violeme des cuiffes, fait roidir le cheval plutôt qu’elfe ne le détermine.

Pour mener un cheval au pas d’école, on commence par s’affeoir en relâchant les aitffes & les fàmbts, & en les plaçam fans aucune force, mais de manière cp’elles foient prêtes à fe refermer, fi le cheval eft indécis : le cheval, fe fentant relâché » prend lui-même del’aifance & du liant. Alors on enlève la tête ; on place le col avec une main lé5 ère, afin que le cheval foit placé fans trouver

  • obftacle qui Tempèche de marcher, & on Tanime

par un appel de langue ou parla preffion des jambes*. Si en fe portant en avant il ne conferve pas fa tète dans la même élévation, & s*il manie fur les épaules, on l’enlèvera par un taâ de la main, qu’on retâchera afin de ne point Tarrêter : infenfiblement il viendra au point de la tenir placée pendant une reprife entière.

L’adreffe confifte donc-ik maintenir le cheval en. équilibre fans le gêner ; mais auiB fiins lui laiffer vne Mberté dont il pourroit àbufen

On doit éviter avec foin deux fautes qu’on commet ordinairement contre ce principe. La première ^ efl de vouloir affeoir le cheval maigre lui en le retenant trop de là main ; par-là on charge beaticoup fes hai|che> » qui demeurent immo : PAS

biles, n’étant plus excitées k fe porter en avane * ; tt on (ent que t’antOMl, fouffrant dans fon dernèrc, fe découd, perd Tunion de la marche, & fe retient au point de ne vouloir plus avancer. Si pour y renvédier on chafiè beaucoup, le cheval s’encapuchonne au lieu de fe grandir, & ne mec aucune harmonie dans foo pas.

L’autre défaut eft de lui donner trop de liberté lorfqu’il a obéi quelque temps, de manière aull fe déplace abfohiment, alonge le col & perd le bon appui. Il faut conduire la tête & le col au degré d’élévation le plus grand, & y tenir le cheval avec la main légère tant que la leçon dure r car û on le place deux minutes, & qu’enfufte on le laiffe aller » on ne viendra jamais à bout de l’accoutumer à la gène inféparabie des premières leçons. S’il ne peut fupporter l’affurance de la main, ayez-la très* légère ; mais ne fouffrez point que l’équilibre fe perde. La main fur les chevaux foibles du très-bien mis, ne doit fervir qu’à avifer le devamaprès l’avoir placé »

Cette allure eft excellente pour tours les cht^ vaux ^ ils y prennent plaifir : elle convient au che* val de manège comme au coureur. Ce dernier par^ ticulièrement eft plus fouple & plus adroit, fi on a foin de l’arrondir à cet^e allure lorCque l’habitude ; du courre & de la chafie l’ont enroidiSc mis^fur les^ épaules*

Du PAS. (Thiroux)^

Le. cheval, dont la maile repofe fiir quatre jam-^ bes, ne peut former un pa » qu*en le « levant tratifverfalement les unes après les autres, c*eft-à-dire que, préalablement raffemblé, après avoir ékvé de terre une jambe de devajit, il en déiache celle de derrière qui eft oppofèe ; quenfuite il met en jeu Tautre jambe de devant. & finit par l’autre jambe de derrière : de forte que pour entamer un pas » & jufqu’à ce qu’il fou confommé, le cheval, porte alternativement fur trois jambes, qui font une de devant <c deux de derrière » ou une de der-. rière & deux de devant.

On ne croit pouvoir éviter la confufionr qu’occaftonneroit infailliblement la trop fréquente répétition, de fsLmbe droite de devant, janibe gauche de devant, jambe droite de derrière, j^mbe gauche de derrière, qu’en fubftitudmt à cette redite faftidieufe un numéro reprèfentatif de chaque jambe y qui réuniffe l’avantage d’abréger les démoni [lrations • & de les rendre plus claires. En confequence, on prie le leâeur de vouloir k reCfouvenir que dorénavant la jambe droite de devant fera défignèe par le numéro i ; la jambe gauche de devarrt par le numéro a ; la jambe droite de der* rière par le mimero ;  ; & la jambe puche de derrière par ie immero 4. D’où il réfube que la jambe I a pour tranfverfale la jambe 4, 6c pour parallèle î » jambe 3 ; comme la. tranfverfale de la jambe a eft la ïambe 3, quia pour parallèle la jambe 4* PAS Càmmcht on met un cheval au pis »

R^ournons aâueilemcct fur la carrière où nous aÎYons laifi£ le nouvel élève régulièrement affis fur le centre du cheval ; ayant devant lui Tavant-main, aiftfi nommé de ce que cette première divifion précède fa main, 4c derrière loi rarrlère^main ^ qui tire également foo nom de fa pofition relative k « elle de l’homme : connoiflant ett outre le pouvoir defpotique i|n*A peut exercer fur ces deux portions du cheval, (jui fuirent aveuglément Timpuliion qu’elles reçoivent du mors » chaque fois que la preffion calculée des jambes égaies du cavalier les tait cheminer entre les rênes comme au milieu de deux barrières mobiles. Il ne faut pas oubtier que, de fon côté, le cheval, les deux colonnes des vertèbres exaâement rapportées fur le point du milieu, si’afpire qu’après le moment de £ure un pas. Dès au’on fe décide à le lui laiâèr entamer, il faut rendre la taaif, ou, ce qui eft fynonyme en équita* tion, il faut baifier la main de la bride, dont la tenue doublée pour le raffembl « r contient la colonne de devant au centre. Il eft très— important, loriba’on rend la main, d » la faire accon^gner par Pavant-bras, autrement, la main baifiée ieule mollkla rêne gauche ; & hitEt la droite toujours tendue. Le vrai moyen d*éviter un inconvénient « uffi dangereux, c’efl de baifler Tavant-bras, en augmentant le creux du defliis du poignet, afin que la main rendue fe foutienne au niveau du coude, & conferve en même temps fa direâion ptrpenditalaire à 1 arçon de la feile & parallèle à Tencolure du cheval. Diaprés cette méthode, les deux rênes détendues en même raifon lâchent également Tondulation de la colonne de devant, qui met en action Les épaules ain(î que les jambes i & a. Alors, libre d’étendre fon avant-main, la colonne de derrière touîours maintenue au centre, conformément an raffembier, par la prefHon des jambes égales du iCavalier, 1e cheval lève une jambe de devant. Cette. Jambe n’eft pas plutôt remife è terre, tpie le reflux de b colonne de derrière le force d’apporter fous lui la jambe’de derrière oppofée. Enfuite le cheval détache fon autre jambe de devant, & c’efl par le jeu de Tautre jambe de derrière qu*il termine la combinaifon du premier pas. Si nous fuppofons qve^ê cheval entame par la jambe i, il la fait fuivre à l’inflant par la jambe 4, à laauelle fuccéJe iounédiatement la jambe a qm précède feulement la jambe 3 ; après quoi le cheval fe retrouve pofé tel qu’il étoit avant que de s’ébranler. Tant que les jambes égales du cavalier amènent au centre l’ondnlarion rétrc^radée de la colonne de derrière, & tant que la main de la bride permet l’ondulation « Tancée de la colonne de devant, 1e cheval, chaflé en avant, ttt obHgé de marcher. Ainfi, non-feuletnent les jambes de l’homme ont la propriété d’affermir, par l’enveloppe, les trois points d’appui •qne leur nouveauté rend fufceptibles d’être déran^

  • IP^s t mait elles ferrant encore à donner au cheval »

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par preffion, le d^ré d’aâion nécefTaiire pour for^ mer un pas & le réitérer.

Il èft donc évident quel’opéradon avec laquelle on détermine un-cheval à fe porter en avant, à rallure du pas, dépend de trois conditions effen* tielles, La première eatge l’affiette la plus fcrupu** leufe, afin que le centre de l’homme qui, de la poitrine du piéton, defcend au ventre du cavalier, en raifon de la poikion qui remonte, chez ce dernier, de la plante des pieds au haut des cuifTes » reûe ftriâemeni fur celui du cheval. Prefque touts les élèves répondent au reproche qu’on leur fait de laiâer aller leur corps en arrière, lorfque le cheval enume l’aôion en avant, & de fe porter tn avant, foit à l’arrêt du cheval, foit pendant qu’il recule i que ce mouvement efl naturel. Une courte réflexion va leur démontrer que ce mouvement n’efl natu «  rel qu’à rhomme mal affis à cheval.. En eiSet, ceux quiiUivent exaâement le confeil de pefer à la-fois fur les deux points d’appui parallèles du haut des cuifTes, 8l fur celui triangulaire du croupion, ne font jamais dérangés par les diverfes aâdons du cheval, fuibnc-elles irréguliéres comme les fauts de côté, pourvu toutefois que, dans ce dernier cas, Tenveloppe des jambes égales vienne à lent fecours. Mais fans fortir de notre thèfe, le cheval marche-t-il, le croupion rend alors l’office d’une jambe de force qui foutient tout le levier du haut du corps, & s’oppofe au balancement vicieux de cette partiedu cavalier. Si au contraire le cheval arrête brufquement ou recule, les deux appuis des cûiffes fourmffent auffit&t le même fuppon, en forte que le centre du cavalier immobile, maigiîê les variations du cercle fur lequel il efl affis, refle conflamment an • def&s du centre du cheval en mourement. Les avantages qui réfultent de cette double combinaifon des deux centres intimement confervés lun fur l’autre, font de faciliter au cheval Teniever du poids de l’homme, fans que le cavalier fouffre des efforts que ^it le cheval pour l’emmener. De plus, le renverfement du haut du corps, que nécefiîte l’affiette obligée du milieu du corps, augmente fenfiblenient rexteniion du bas 4u corps, en forte que les deux jambes égales acquièrent, avec la faculté de former l’enveloppe, hi poflibilité d’aller chercher l’arrière-main, & d’en apporter l’ondulation au centre du cheval. La féconde condition confiAe à rendre la main pour lâcher la colonne de devant ^ & afin que le jeu de l’avant-main, devenu libre, puifTe fe communiquer aux mufcles des épaules, ainfi qu’aux jambes i & 1. La dernière regarde les jambes du cavalier, chargées d*alimenter le centre du cheval, eii y apportant continuellement ta colonne de derrière, dont la marche entraine avec elle les jambes 3 & 4, qui, fuivant la progreffion du pas, doivent remplacer tranfverfalement les jambes i & 1* Le concours de ces trois circonfbnces, venant à l’appui de tout ce qui précède, met le cheval dans l’obligation d’avancer au pas, îufqu’à la rencontre d’un.

2i8 PAS obftacte quelconque qui l’engage à changer de dU reâion. 11 eA incontefiable que le chevaia par lui* tnèmç la puifîance d’éviter un objet donc il redoute rapproche ; mais entièrement fouillis » ux volontés d*un maître, n^eA-il pas dans Tordre que ce foit encore le cavalier qui conferve le pouvoir de déf aurner le cheval ? Arrivé donc a un point oii il ti’tû plus pofiîble d’aller en avant, il faut ( ne voulant pas reculer) porter le cheval « foit à droite, foit à gauche, fans attendre qu*il aille fe heurter contre robftacle prévu. ( V. Trot). Du pas ctécoU,

La première leçon du travail s’exécute au pas d*école. L’origine du nom qu’on donne au manège ^ ce premier des airs, vient de ce que c*eA par fa . cadence foutenue que les élèves commencent à fentir les mouvements écoutés d*un cheval qui tra* vaille, & qu’ils peuvent, en m&me temps, décompofer les différents effets de la combinaifon des rênes » qui créent le travail. On appelle encore cet air le pasraffemblé, parce, que le cheval qui sV prête » lève les jambes un peu plus haut, & les détache d*une manière plus réfléchie qu’au pas ordinaire. Quoique le pas d’école & le pas raiiemblé ne faffent & ne foient effe6Hvement qu’un feul & snéme air » cependant ils exigent une diftinâion ’qui tient à des clrconAances dont je vais rendre coroptOb

Du pas itécole & du pas raJfembU*

Le cheval marche au pas d’école, toutes les fois que fon éducation achevée fert à faire connoître le travail aux élèves. Le cheval eA au pas raffemblé, lorfque l’étuyer lui donne cette première leçoh du travail. Ainfi, le pas d*école a lieu quand le cheval en fait plus que le cavalier, & le même air devient le pas raffemblé, fi le che* val apprend à travailler. Au furplus, que ce foit le pas d’école ou bien le pas raffemblé « le cheval fuit toujours la combinaifon tranfverfale du pas ordinaire, avec cette feule différence que le pas, confidéré comme, air de manège, doit embraffer moins de terrein que le pas re^rdé comme allure afin d’être plus filevé.

’Comment un cheval peu$ marcher au pas i école. Tout ce qui précède engage à croire qu’il feroit abfolument im^oHible au cheval de former, & iur-tout d*entretenir les temps cadencés du pas d’école y fi les deux colonnes venébrales, dont l’exaâe réunion’au centre produit conAamment la prépafation du raffembler, s’écartoient un peu trop du luême point central pendant Taâion : c’eft-à dire, £ rarriere-main, que le raffembler charge du corps & de Tavant-main y lançoit ces deux dernières cfivifions en avant, cename aux allures naturelles, au lieu de travailler à les darder, afin de les élever de terre pendant les allures artificielles. Coipmwt ^ en effet, fuppofer un autre expédient, puif-PAS

qu*il faut que le cheval, tout en chemitïtnt, fe ti lerve la faculté de marquer trèsdininâernent un temps foutenu de chaque jambe, avant que de la pofer à terre ?

Comment on met un cheval au pas ticolt. Lors donc qu’on veut travailler un cheval an pas d’école, on commence par faire reâûer les deux colonnes des vertèbres vers le centre, en fe fervant des procédés enfeignés dans les éléments, à l’article du raffembler. Dés qu’on juge qu’elles 3^ font fuffifamment reportées, ce que la légèreté du cheval indique, on rend la main comme pour ébranler le cheval au pas ordinaire, nuis on a le plus grand foin, & de la reprendre modérément, & d’entretenir l’arrière-main deflous le centre, afin que le bipède de derrière., fournis aux preffions réitérées des Jambes égales du cavalier, fervé dunebafeélaftique, pendant que les ondulations foutenues & mefurées du bipède de devant caractérifent Tair qu’on exécute. L élève efl afiez avancé ; d’ailteu ; -s il s eÛ certainement trop bien trouvé da demi— arrêt, pour ne pas le reconnoître au foutien moûvé de l’avant— main,. & à la marche continuée de larrière-main*

PAS ET LE SAUT, Ceft un air qui fe forme en trois temps : le premier eft un temps de galop raccourci ou de terre-à-terre i le fécond, une coul^• bette ; & le troifième, une cabriole > &. ainfi de fuite. Le cheval fe fert des deux premiers temps % pour mieux s’élfver à celui de la cabriole. Ce fonc les chevaux qui ont ^Ins de légèreté que de force » qui prennent cet air.

PASSADE efl le chemin on ta pifte que le choyai trace en paffant & repaûant plufieurs fois fur une longueur de terrein. Cela ne pouvant fè fiiîre fans changer de main, les paffades font différentes félon la différente manière de changer de majn Se de fermer la paffade ; c’e(l-à-dire, de tourner pour repartir & revenir fur fa pi(te. Paffade d’un temps en pirouette ou demi-pirouette » eft un tour que le cheval fait d’un feul temps, de k% épaules & de fes hanches. Pour faire cette paffade, qui eft lai plus parfaite de toutes » le cheval doit être droit fur la ligne de la paffade. Après l’avoir fait partir de la main, on forme un demi-arrêt, le faifant falquer deux ou, trois temps, en forte anè le cheval loit toujours droit fur la ligne 9 & au dernier temps on fe prépare à tourner la main fubtilement, & à retenir les hanches qui doivent être comme ua centre. D’un feul temps des épaules » le cheval doit faire le demi-tour, & quoique les hanches faffent auffi un temps, elles le font au centre, & de ferme à ferme, ou fur le n^ême endroit. PafÉide ou demi-volte de cinq temps., e(l un demi-tonr que le cheval fait au bout d’upe ligne droite en cinq temps de galop. Au cinquième temps le cheval doit avoicfermé la demi-volte, & être fur la ligne de la paffade, droit & prêt à repartir. Les paffades. de cinq temps font les plus ordinaires diaii* déments de maîn qu)n faffe dans les académies, Paffades furicufeé ou à îa françoife, font celles qui fc font pir une dertiî-volte en trois temps^ en ftiar2uant un demi ; arrêt. On s’en fen dans un combîit ngulier. Pour faire ces paffades, on laiffe partir un cheval droit, & Vers Textrémîté delà ligne oh marque un demiarrit, tenant le cheval droit & fansqu*il fe tfaverfç. On fait enfuite la demi-volte en trois temps, en forte qu’au troifième le cheval fe trouve droit fur la ligne de la paffade, & prêt à repartir aii premier galop. On le tient au petit ga lop environ la moitié de la longûeuf de la-pàtTadè, puis on lé laiffe échapper de furie pour marquer au bout de la paffade le demi arrêt, & faire encore la demi-volte en trois temps. Cela fe coritinue auffi longtemps que la force & Thalcinc du cheval font capables de foutenîr. Cette paffade furieufe fuppofe dans le cheval une boéche excellente, & dans le cheval & le cavalier beaucoup de force & d’adreffe, 11 y a peu de chevaux qui en foient capables. M. de Belleville, un des écuyers du roi, paffe pour avoir donné le nom de paffades à la françoife, i ces paffades furieufes.Daïis’toutes les paffades, il faut que le chevïil en faifant la démi-volte fe raccourciffe, & que les hanches accompagnent les épaules, fans qu’il s’accule ou qu’il aille par le droit, fans fe traverfer, ou fans que la croupe échappe. Les bonnes paffades terre-à-terre font le meilleur & le plus parfait manège qu’un cheval puiffe faire, fur-tout Sfuand ces paffades font relevées à courbettes. Elles ont ordinairement les leçons par où on achève un cheval. Ceft un moyen infaillible d’éprouver fa bonté, parce qu’en partant, on conn’oîi d’abord fe * -^effe, en arrêtant fa bonne ou mauvaîfe bouche, en tournant fon adreffe & fa grâce, & en repartant plnfieurs fois fa force, fa vigueur 8i fa franchife. Paffades relevées font celles dont Ves demivoltes fe font à courbettes.