Encyclopédie méthodique/Beaux-Arts/Présentation

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Panckoucke (1p. li-lvi).


ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE,

OU PAR ORDRE DE MATIÈRES,

PAR une Société de Gens de Lettres, de Savans & d’Artistes ; précédée d’un Vocabulaire universel, servant de table pour tout l’Ouvrage, orné des portrait de MM. DIDEROT & D’ALEMBERT, premiers éditeur de l’Encyclopédie ; publiée in-4º. à deux colonnes, cinquante-trois volumes de Discours & sept volumes de Planches ; caractère, format, justification, & papier pareils au présent prospectus, proposée par souscription, du premier mai mil sept cent quatre-vingt-deux, au prix de sept cent cinquante & une livres.

On souscrit à Paris, chez PANCKOUCKE, hôtel de Thou, rue des Poitevins ; à Liège, chez PLOMTEUX, imprimeur des États ; & chez tous les libraires & directeurs des postes de l’Europe.

La méthode des Dictionnaires, inconnue à l’antiquité est d’une utilité qu’on ne peut contester ; ils sont faits pour être le dépôt des Sciences ; & l’Encyclopédie imaginée par MM. D’ALEMBERT & DIDEROT, achevée par eux & par leurs Associés avec tant de succès, malgré ses défauts, en est un assez bon témoignage.

VOLTAIRE, Q. sur l’Encycl. p. 278, T. III, & Mélanges.

Les hommes de génie, qui, vers le milieu du dix-huitième siècle, ont entrepris de parcourir le cercle & d’embrasser la chaîne des sciences, de rendre compte au genre humain de ses connoissances & de ses lumières, de lui révéler le secret de ses richesses, d’en mettre le dépôt entier sous ses yeux pour l’encourager & l’aider à en acquérir de nouvelles, en lui montant le point où il est parvenu, & celui où il peut s’élever encore ; ces hommes sont sans doute des citoyens précieux : ils ont bien mérité des lettres, de la patrie, & de l’humanité.

Mais après la gloire d’avoir produit un livre si utile, il en est une dont on doit encore être jaloux ; c’est celle de donner à ce même livre tous les degrés d’utilité dont il est susceptible : c’est l’objet de cette Encyclopédie méthodique, ou par ordre de matières.

Pour donner au public une idée de ce qui reste à faire, si l’on veut porter ce grand ouvrage à sa perfection, nous citerons le jugement que M. Diderot, un des principaux éditeurs de l’Encyclopédie, en a lui-même porté.

« L’imperfection de l’Encyclopédie a pris sa source dans un grand nombre de causes diverses. On n’eut pas le temps d’être scrupuleux sur le choix des travailleurs. Parmi plusieurs hommes excellens, il y en eut de foibles, de médiocres, & de tout à fait mauvais ; de là cette bigarrure dans l’ouvrage, où l’on trouve une ébauche d’écolier à côté d’un morceau de main de maître ; une sottise, voisine d’une chose sublime ; une page écrite avec force, pureté, chaleur, jugement, raison, élégance, au verso d’une page pauvre, mesquine, plate & misérable. Les uns travaillant sans honoraires, par


pur attachement pour les éditeurs & par goût pour l’ouvrage, perdirent bientôt leur première ferveur ; d’autres, mal récompensés, nous en donnèrent, comme on dit, pour notre argent ;… il y en eut qui remirent toute leur besogne à des espèces de Tartares qui s’en chargèrent pour la moitié du prix qu’ils en avoient reçu. Les articles communs à différentes matières ne furent point faits, précisément parce qu’ils devoient l’être par plusieurs ; on se les renvoyoit l’un à l’autre. L’art de faire des renvois suppose un jugement bien précis…l’on négligea de remplir les renvois qui appartenoient à la partie même dont on étoit chargé…. On trouve souvent une réfutation à l’endroit où l’on alloit chercher une preuve…. Il n’y eut aucune correspondance rigoureuse entre le discours & les figures, &c. »

Nous sommes bien éloignés d’adopter en entier ce jugement un peu rigoureux sur un ouvrage dont M. Diderot pouvoit se croire en droit de faire les honneurs ; car si l’Encyclopédie, considérée dans chacune de ses parties séparées, est très-incomplète, il n’est pas moins vrai qu’elle renferme une multitude d’articles excellens, faits de main de maître, auxquels il faut bien se garder de toucher. Il y a même des parties presque entières, comme les Mathématiques, la Littérature, les Arts & Métiers méchaniques, qui sont plus complètes dans l’Encyclopédie que dans aucun autre ouvrage ; & on ne doit jamais perdre de vue, en corrigeant & en complétant ce dictionnaire, en lui procurant les degrés de perfection qui lui manquent, qu’il a été composé en grande partie par les hommes les plus célèbres de notre nation, & que dans son état d’imperfection il est encore un des plus grands monumens que les hommes, dans aucun temps, aient jamais élevé à la gloire des lettres, des sciences, & des Arts.

M. de Voltaire désiroit ardemment une nouvelle édition de l’Encyclopédie, où les fautes de la première fussent corrigées ; c’étoit pour cette nouvelle édition qu’il avoit fait ses Questions sur l’Encyclopédie.

Mais le grand défaut général de l’Encyclopédie, celui qui rendoit cette nouvelle édition absolument nécessaire, regarde le plan même. Ce défaut est la confusion des objets, résultante de la loi qu’on s’étoit faite mal à propos de renfermer toutes les connoissances humaines dans un seul & même dictionnaire, au lieu de donner à chaque science, à chaque art son dictionnaire particulier. Dans l’ancienne méthode, tous les articles sembloient jetés au hasard, tous étoient égarés, déplacés, étrangers les uns aux autres, coupés & séparés les uns par les autres ; rien ne se tenoit, c’étoit l’image du chaos ; les objets les plus disparates se rapprochoient, les objets analogues se fuyoient : & quiconque a voulu mettre de la suite de l’ensemble dans l’étude d’une science, a été obligé d’en rassembler péniblement les divers articles dispersés dans vingt-un volumes in-folio, & comme perdus dans ce vaste océan ; de faire, en un mot, pour son usage particulier ce que nous faisons aujourd’hui pour l´usage du public.

On ne peut trop faciliter au lecteur l’instruction, sur-tout dans un livre destiné à l’instruire de tout ; & on ne peut mettre trop d’ordre dans un livre qui rassemble toutes les connoissances.

Il faut que chaque science ait son dictionnaire, & que ce dictionnaire soit comme un traité complet sur cette science.

Mais les idées de dictionnaire & de traité ne sont-elles pas contradictoires ? Non, & c’est à concilier ces deux choses que cette nouvelle édition est principalement consacrée

Quelques personnes auroient voulu qu’on eût abandonné la forme de dictionnaire, comme essentiellement contraire à l’ensemble & à l’unité, & que l’Encyclopédie n’eût été qu’une suite de traités sur les différentes sciences

Ces personnes se trompoient ; ç’auroit été multiplier les difficultés de l’instruction, & par conséquent aller directement contre le but.

Il faut, dans un ouvrage de cette nature, que tout homme trouve, au moment où il le desire, une instruction facile sur l’objet dont on veut être instruit, & sur cet objet seulement : il veut éclaircir un point, se rappeler un trait, une anecdote, savoir la signification d’un mot, l’usage d’un instrument, l’origine d’une institution, &c. ; or c’est ce qui ne peut se trouver que dans un dictionnaire, sans être obligé de parcourir des traités entiers, où souvent, après de pénibles recherches, on finit par ne point trouver ce dont on a besoin.


Mais s’il faut faciliter l’instruction particulière & l’étude des détails, ce qui ne peut se faire que par un dictionnaire, il faut, d’un autre côté, faciliter l’instruction générale & l’étude de l’ensemble, ce qui ne peut se faire que par un Traité ; il faut donc que, suivant le besoin de l’instruction & le désir du lecteur, le dictionnaire puisse facilement le convertir en un traité ; c’est ce qui arrivera, au moyen d’une indication, que donnera chaque auteur, de l’ordre dans lequel les divers articles doivent être lus, pour former un traité suivi & complet sur chaque matière : par-là tout sera remis à sa place ; cette Encyclopédie, par ordre des matières, réunira les avantages & des dictionnaires & des traités, sans avoir les inconvéniens de l’une ni de l’autre méthode, & tous les ordres de lecteurs seront satisfaits.

« On ne pourra plus, dit un des auteurs de la nouvelle Encyclopédie, dire d’un ouvrage exécuté sur ce plan, ce que les gens mal intentionnés disoient avec exagération de l’ancienne Encyclopédie, mais ce qu’ils ont pu quelquefois dire avec fondement de plusieurs de ses parties, qu’elle ne tenoit lieu de rien à ceux qui vouloient approfondir & qui désiroient une instruction suivi, qu’elle trompoit l’espérance même de ceux qui ne vouloient qu’y retrouver des faits, ou qu’y chercher des définitions. »

Le célèbre Bacon, qui a donné la première idée de cet ouvrage, ne se proposoit pas d’en faire un seul dictionnaire ; il savoit que cette forme trop générale, qui sépare ce qui devroit être joint, qui rapproche ce qui devroit être séparé, qui mêle les sciences les plus sublimes avec les métiers les plus communs, n’étoit point propre à son plan.

Supérieurs à Bacon, & placés dans un siècle plus éclairé, MM. d’Alembert & Diderot entreprirent ce qu’il n’avoit fait que projeter. Ces deux grands Philosophes savoient bien que la nomenclature n’étoit convenable qu’aux seuls ouvrages, qui ne traitent qu’une matière, comme cela a lieu dans cette édition ; & ils n’ignoroient pas combien cette même nomenclature avoit d’inconvéniens pour un recueil qui embrassoit toutes les matières ; mais croyant ne faire que dix volumes, ces inconvéniens leur parurent supportables. Malgré cela, il n’en sera pas moins vrai qu’un des plus beaux monumens de l’esprit humain est dû à leurs travaux ; & bien loin de chercher à leur en enlever la gloire, on se propose de rendre ce monument plus durable, plus digne des regards de la postérité, en perfectionnant sa construction, complétant toutes ses parties, & en donnant au tout une meilleure forme.

1°. La correction des fautes dont tout le mérite & toute l’attention des auteurs n’ont pu préserver la première.

2°. L’addition de tous les articles omis & de toutes les notions acquises postérieutement à cette première édition.

3°. Le complément de la nomenclature de toutes les parties.

4º. La correspondance rigoureuse entre le discours & les planches.

5°. La réduction de ces mêmes planches, la suppression des inutiles, & leur remplacement par d’autres plus utiles.

6º. La réforme d’un plan trop peu favorable à l’instruction, & qui rejetoit sur le lecteur une peine que l’auteur doit toujours lui épargner.

Quant au plan de travail adopté par les auteurs & rédacteurs de cette Encyclopédie méthodique, on sent que le succès de cette nouvelle entreprise ne peut dépendre que de la perfection de chacune des parties.

La première & la principale attention de chaque auteur a été de circonscrire son travail, de bien connoître les limites dans lesquelles il devoit se renfermer, & de dresser le plan de la science ou de l’art dont il s’est chargé, de manière qu’il n’y ait ni doubles emplois ni omission des articles communs à plusieurs sciences, par le renvoi que les divers auteurs s’en feroient les uns aux autres, comme M. Diderot s’en plaint dans le morceau que nous avons cité.

Ces limites ont été quelquefois difficiles à fixer ; il y a des sciences qui embrassent tout ce qu’on veut, & dont le circuit n’a jamais été bien déterminé ; telles sont, par exemple, les sciences économiques. Les auteurs sentent qu’il n’y a qu’un concert parfait entre eux qui puisse conserver à cet ouvrage le caractère d’unité dont il a besoin.

Un des défauts principaux de l’ancienne Encyclopédie consiste dans l’imperfection de la nomenclature, qui fait qu’on a quelquefois de la peine à y trouver ce qu’on y cherche : il y a telle science, comme la Marine, où il manque plus des trois quarts des mots, & il n’y en a aucune où il n’en manque un très-grand nombre : il a donc fallu que chaque auteur, dans la nouvelle édition, s’attachât à compléter sa nomenclature, & recherchât dans les ouvrages originaux, publiés sur chaque science, tous les mots qui ont pu échapper aux premiers auteurs de l’Encyclopédie.

Pour ne pas tomber dans l’inconvénient de l’omission des mots communs à plusieurs sciences ou arts, on a jugé à propos de faire un relevé exact de ces mots, pour que chacun pût voir comment & jusqu’à quel point ils sont de son domaine.

L’article Air, par exemple, sera également traité par le chimiste, le physicien, le médecin ; tous doivent en parler, mais différemment & sans se répéter. Le chimiste parlera de la décomposition de l’air & de ses différentes espèces. Le physicien l’envisagera comme élément, & parlera des différentes expériences auxquelles on le soumet ; il le considérera comme un des grands moyens que


la nature emploie, soit comme ressort de la végétation, soit comme une des principales causes des météores & des vents. Le médecin considère plus particulièrement l’air par rapport à sa salubrité, à son action sur le corps humain, à sa quantité dans les alimens. Cet exemple suffit pour rendre sensible toute cette théorie des mots communs, & pour prévenir toute confusion dans les divers emplois qu’on en sera.

L’étendue de chaque dictionnaire doit être réglée sur l’utilité de chaque science, & sur les progrès qu’elle a faits ; ce qui n’a pas toujours été assez observé dans l’ancienne Encyclopédie, dont plusieurs articles ont besoin d’être abrégés, & plusieurs autres d’être étendus, pour pouvoir être ramenés à cette règle de proportionner tout au degré d’utilité. Il eût été très-inutile de travailler à de nouveaux dictionnaires, s’ils ne devoient pas l’emporter sur ceux qui existent dès à présent sur chaque matière. Il faut que cet ouvrage, essentiellement le plus utile de tous dans son ensemble, le soit de plus, non seulement dans la distribution de ses parties, mais encore dans la manière dont chaque article sera traité.

Chaque traité ou dictionnaire (car nous prenons indifféremment ces deux mots l’un pour l’autre, puisque le dictionnaire deviendra toujours un traité au moyen de l’indication de l’ordre où les articles doivent être lus), chaque traité contiendra des définitions de tous les termes de la science & de l’art qu’il a pour objet, une exposition succincte des différens systêmes ; l’histoire abrégée de la science & de ses progès ; enfin tout ce qu’il y a de vrai, de réel, & sur-tout d’utile dans chaque science & dans chaque art. Le style doit être toujours relatif au sujet ; chaque chose a son ton, & cette diversité de tous, selon la matière, est une source de variété dont cet ouvrage immense a besoin.

A la tête de chaque dictionnaire il y aura un discours préliminaire & un tableau d’analyse pour indiquer, comme nous l’avons dit, l’ordre dans lequel tous les mots doivent être lus, comme si chaque dictionnaire n’étoit qu’un traité didactique : par ce moyen le lecteur voit, pour ainsi dire, d’un seul coup-d’oeil le tableau de chaque science & la liaison de tous les mots qui y ont rapport, ou plutôt de toutes les idées qui en sont les élémens.

On aura soin de ne pas trop multiplier les renvois, on en sera même heureusement dispensé par ce tableau d’analyse, par cette indication de l’ordre encyclopédique des mots de chaque dictionnaire ; si cependant quelques articles exigent des renvois, on aura grand soin de les remplir à l’endroit indiqué.

Nous venons de tracer les engagemens généraux que prend avec le public la société entière des auteurs & rédacteurs de la nouvelle Encyclopédie : mais comme ce Prospectus n’est qu’un abrégé du Prospectus général qui paroît en même temps que celui-ci, & qui se distribue gratis aux souscripteurs, nous ne pouvons entrer dans le détail des engagemens particuliers que prend chacun d’eux, relativement à la science dont il se charge ; chacun des Prospectus particuliers étant déjà trèsabrégé, perdroit trop à l’être davantage. Nous nous bornerons donc à indiquer en peu de mots les principales divisions de cette Encyclopédie méthodique.

[I.] LES MATHÉMATIQUES ; par M. l’Abbé BOSSUT, de l’Académie Royale des Sciences ; & quant à la partie astronomique, par M. DE LA LANDE, de la même Académie.

[II.] LA PHYSIQUE ; par M. MONCE, Professeur de Physique à Mezières, de l’Académie Royale des Sciences.

[III.] LA MÉDECINE ; mise en ordre par M. VICQ D’ AZYR, Docteur-Régent & Professeur de la Faculté de Médecine de Paris, de l’Académie Royale des Sciences, & Secrétaire perpétuel de la Société Royale de Médecine, & de l’Académie Royale des Sciences.

[IV.] L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE simple & comparée ; par M. VICQ D’AZYR, Secrétaire perpétuel de la Société Royale de Médecine.

[V.] LA CHIRURGIE ; par M. LOUIS, Secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de Chirurgie.

[VI.] LA CHIMIE, LA MÉTALLURGIE, ET LA PHARMACIE ; par M. DE MORVEAU, Avocat Général du Parlement de Bourgogne, Membre de plusieurs Académies, quant à la Chimie ; par M. DUHAMEL, Inspecteur général des Mines, quant à la Métallurgie ; par M. MARET, Secrétaire perpétuel de l’Académie de Dijon, quant à la Pharmacie.

[VII.] L’AGRICULTURE ; par M. l’Abbé TESSIER, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, & de la Société Royale de Médecine, quant à l’Agriculture proprement dite, ou la culture des terres ; par M. THOUIN, Jardinier en chef du Jardin du Roi, quant au Jardinage ou la culture des Jardins & Vergers ; & par M. FOUGEROUX DE BONDAROY, de l’Académie Royale des Sciences, quant à la culture des bois & à l’aménagement des forêts.

[VIII.] L’HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. Elle sera précédée par une introduction aux trois Régnes de la Nature, & par l’Histoire Naturelle de l’homme ; ’par M. DAUBENTON, de l’Académie Royale des Sciences, Lecteur & Professeur, d’ Histoire Naturelle au Collège Royale de France, Garde & Démonstrateur du Cabinet du Jardin du Roi, &c. Ce Dictionnaire sera divisé en six parties, dont la première contiendra les Animaux quadrupèdes, auxquels on a joint les cétacées ; redigée d’après l’Histoire Naturelle des Animaux


de M. DE BUFFON ; la seconde, les Oiseaux par M. MAUDUIT, Docteur-Régent de la Faculté de Paris, & Membre de la Sociéte Royale de Médecine ; la troisieme, les Quadrupèdes ovipares & les Serpens, par M. DAUBENTON ; la quatrième, les Poissons, par le même ; la cinquième, les Insectes, par M. GUENEAU DE MONTBEILLARD, Académicien honoraire de l’Académie de Dijon ; la sixième, les Vers, par M. DAUBENTON. Ces six parties seront imprimées à la suite les unes des autres.

[IX.] LA BOTANIQUE ; par M. le Chevalier DE LA MARCK, de l’Académie Royale des Sciences.

[X.] L’HISTOIRE NATURELLE DES MI NÉRAUX, par M. DAUBENTON.

[XI.] L’HISTOIRE NATURELLE, contenant la Géographie-Physique ou les phénomènes généraux de l’Histoire Naturelle de la, Terre ; par M. DESMAREST, de l’Académie Royale des Sciences, & Inspecteur des Manufactures de la Champagne.

[XII.] LA GÉOGRAPHIE ANCIENNE ET MODERNE ; par MM. ROBERT, Géographe du Roi,& MASSON DE MORVILLI ERS, Avocat au Parlement ; & quant à la Géographie ancienne, par M. MENTELLE, Historiographe de Monseigneur le Comte D’ARTOIS, Pensionnaire du Roi, Professeur Emérite d’Histoire & de Géographie à l’Ecole Royale Militaire, de l’Académie des Sciences & Belles-Lettres de Rouen, &c., &c. ; & quant aux Cartes, par M. BONNE, Ingénieur-Hydrographe de la Marine.

[XIII.] LES ANTIQUITÉS, Inscriptions, Chronologie, Art de vérifier les Dates, Numismatique ou Science des Médailles, Explication des Fables, Caúses des Mœurs, Coutumes & Usages des Anciens ; par M. COURT DE GEBELIN.

[XIV.] L’HISTOIRE ; par M. GAILLARD, de l’Académie Françoise, & de celle des Inscriptions.

[XV.] LA THÉOLOGIE ; par M. l’Abbe BERGIER,. Confesseur de MONSIEUR, Frère du Roi, & Chanoine de Notre-Dame.

[XVI.] LA PHILOSOPHIE ancienne & moderne ; par M. NAIGON.

[XVII.] LA MÉTAPHYSIQUE, LA LOGLQUE, ET LA MORALE ; par M. GUENEAU DE MONTBEILLARD, Académicien honoraire de l’Académie’ de Dijon.

[XVIII.] LA GRAMMAIRE ET LA LITTÉRATURE ; par une Société de Gens de Lettres (M. MARMONTEL, de l’Académie Françoise ; M. BEAUZÉE, de la même Académie). [XIX.] LA JURISPRUDENCE ; par une Société de Jurisconsultes ; rédigée & mise en ordre par M. l’Abbé REMY, Avocat au Parlement.

[XX.] LES FINANCES ; par M. DIGEON Directeur des Fermes.

[XXI.] L’ÉCONOMIE POLITIQUE ; par M. l’Abbé BAUDEAU.

[XXII.] LE COMMERCE ; par MM. l’Abbé BAUDEAU, & BENOIT, Conseiller de MONSIEUR, Frère du Roi, & ancien Professeur du Cours gratuit de Jurisprudence Consulaire.

[XXIII.] LA MARINE ; par M. VIAL DE CLAIRBOIS, Ingénieur-Constructeur de la Marine, de l’Académie Royale du même nom ; &, par M. BLONDEAU, Professeur Royal en Mathématiques & en Hydrographie aux Ecoles de la Marine, de l’Académie Royale du même nom, de la Société Royale Patriotique de Stockholm, de celle des Sciences & Belles-Lettres de Gotthembourg, de la Société Académique de Cherbourg, &c.

[XXIV.] L’ART MILITAIRE, mis en ordre & publié par M. DE KERALIO, Major d’Infanterie, Chevalier de l’Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis, de l’Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres, & de celle des Sciences de Stockholm ; & quant à l’artillerie, par M. DE POMMEREUIL, Capitaine au Corps Royal d’artillerie.

[XXV.] LES BEAUX-ARTS ; par M. l’Abbé ARNAUD, de l’Académie Françoise, & de celle des Inscriptions & Belles-Lettres ; & M. SUARD, de l’Académie Françoise.

[XXVI.] LES ARTS ET MÉTIERS MÉCANIQUES ; par une Société de Savans & d’Artistes (MM. ROLAND DE LA PLATIERE, PERIER fréres, FOUGEROUX DE BONDAROY, DESMARETZ, &c.)

[XXVII.] VOCABULAIRE UNIVERSEL, servant de Table pour tout l’Ouvrage.

Tels font les titres des vingt-six Prospectus particuliers auxquels on peut rapporter toutes les connoissances humaines : par leur réunion, ils forment le Prospectus général dont nous avions à donner l’extrait ; nous n’avons pas cru devoir répéter à chaque Prospectus l’engagement que prend chaque auteur de mettre à la tête de la science ou de l’art dont il traite, un discours préliminaire qui en contienne les principes, qui en soit comme le tableau général, & une indication précise de l’ordre dans lequel les divers articles doivent être lus pour former un traité suivi & complet de chaque science ou de chaque art ; cette indication, qui, en laissant subsister la forme utile de dictionnaire, convertit, pour ainsi dire ce dictionnaire en un traité, est, comme nous l’avons dit dans le commencement, un des points essentiels qui distingue, quant au plan, cette Encyclopédie méthodique, & qui fait disparoître la confusion tant reprochée à la première.


Quant à la forme de ce dictionnaire, il falloit, comme nous l’avons dit encore, la conserver précieusement, parce qu’elle seule peut faciliter & répandre l’instruction.

Chaque science, chaque art ayant son dictionnaire particulier, on trouvera aisément tous les mots, pourvu qu’on sache à quelle science ou à quel art ils appartiennent.

Mais un lecteur ignorant (& c’est le grand nombre) rencontre dans ses lectures un terme de science ou d’art dont il ne sait ni la signification ni l’usage, il ne sait pas même à quelle science ou à quel art ce terme appartient ; où le cherchera-t-il dans l’Encyclopédie méthodique ? Faudra-t-il qu’il parcoure vingt-six ouvrages différens ?

Cette difficulté étoit trop grande pour n’avoir pas été prévenue ; on la fit disparoître au moyen d’un vocabulaire universel, dernier objet dont il nous reste à rendre compte.

Ce vocabulaire comprendra tous les mots contenus dans chacun des dictionnaires particuliers, avec le numéro de la page, l’indication de la colonne, & le numéro du tome de l’ouvrage ; de sorte que le lecteur qui aura un mot à chercher dans cette Encyclopédie méthodique, & qui ne saura pas que ce mot est du dictionnaire, soit de Physique, soit de Mathématiques, ou de tout autre, en recourant à ce vocabulaire, trouvera dans l’instant l’indication du tome, de la page, & de la colonne où le mot se trouve. Ce vocabulaire ne sera point borné à cet usage. Comme il y aura dans l’Encyclopédie méthodique une foule de mots qui comprendront des détails, dont on n’a pu faire des articles particuliers, & qu’on ne soupçonneroit pas dans ceux qui en font mention, le vocabulaire les fera connoître : ainsi, dans un article de Géographie, où l’on aura fait mention d’un savant, d’un artiste, dont on n’aura pas cru devoir faire un article à part dans le dictionnaire historique, faisant partie de cette Encyclopédie, on en trouvera les mots & les renvois au tome, dans le vocabulaire. Il en est de même des choses. Si on a parlé dans un article, d’une négociation, d’un traité de paix, d’un fait remarquable, d’une découverte, le vocabulaire indiquera le tome & la page où il en est fait mention. L’usage de ce vocabulaire sera surtout sensible pour diverses parties des connoissances humaines, dont on n’a point jugé à propos de faire des dictionnaires séparés, comme la chasse, la pêche, &c., qu’on a traitées dans les dictionnaires d’Histoire naturelle. Le lecteur ne sauroit où trouver ces matières, si le Vocabulaire ne les lui indiquoit : il en est de même du dictionnaire des Arts & Métiers mécaniques. Comme dans ce dictionnaire chaque art y est traité de suite, & qu’on a mis à la fin de la description de chacun d’eux tous les mots techniques qui en font la langue, le vocabulaire doit les reprendre tous, afin que le lecteur puisse y recourir au besoin. Ce vocabulaire sera le premier tome de l’Encyclopédie méthodique, & il est de la plus indispensable nécessité.

Il sera précédé du discours préliminaire de M. d’Alembert, de l’arbre encyclopédique du chancelier Bacon, de celui de MM. Diderot & d’Alembert, des diverses préfaces de l’ancienne Encyclopédie, & de l’histoire de ce dictionnaire, des différentes éditions qui en ont été faites, & de leur appréciation. On placera aussi, au commencement de ce premier volume, le frontispice réduit de la première édition de l’Encyclopédie, & les portraits des premiers rédacteurs (MM. Diderot & d’Alembert), juste hommage qu’on aime à leur rendre, & qui ne peut être mieux placé qu’à la tête de cette nouvelle Encyclopédie.

Après ce tribut d’une reconuoissance éternelle, payée aux inventeurs, n’a-t-on pas le droit d’en réclamer beaucoup aussi pour ceux qui proposent aujourd’hui de donner au livre, essentiellement le plus nécessaire, le plus haut dégré d’utilité possible ? Facilité d’instruction par la voie commode des dictionnaires ; solidité & complément d’instruction par le rapprochement & la réunion de tous les articles d’une même science dans chaque dictionnaire, & par l’indication de l’ordre dans lequel ces divers articles doivent être lus pour former un traité complet ; perfection enfin de l’instruction par la correction de tant de fautes, par l’addition, non seulement de tant d’articles particuliers, mais de grands objets & même de Sciences entières, omises dans l’Encyclopédie.

Le Prospectus général dont nous venons de parler, & tous les Prospectus particuliers qui en sont le développement, & où chaque auteur envisage sa science particulière, non seulement en elle-même, mais dans tous ses rapports avec le plan général, mettent le lecteur en état de juger s’il fut jamais une entreprise plus vaste, plus noble, plus utile, plus nécessaire même, & plus digne d’encouragement à tous égards, que cette Encyclopédie corrigée & rédigée par ordre de matières.

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