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Encyclopédie méthodique/Economie politique/ANGOLA

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Panckoucke (1p. 222-223).
ANGOUMOIS  ►

ANGOLA, royaume d’Afrique, dont le véritable nom est Dongo ; ses hàbïtans ;. se nomment Âmb’andosì, il tient un’.rang considérable parmi les royaumes d’Afrique. 11 est borné au nord par se Congo ; au sud, par le Bènguelá ; à Test, par le royaume de. Matarrìbâ ; Sc à Touest, paiT’océan.

Voye^Ye Dictionnaire géographique. Sa longëur

d’Prient en occident,

est de. cent dix milles".,

fur cent quatre-vingt-dix d’e largeur du nord au
sljdi
; ;.’

r. . ’ " :„ :: . - Toutes lés côtes de- ce royaume obéissent à dt petits souverains, qui ne sont que les. premiers esclaves du monarque universel. It renferme.huit provinces principales, qui sont Loando , Sinso :^ Ilamba *. Içplo , Enfaca, Massingam , Cambanba Sc Embacca : ces provinces se divisent en canr tonSi,dont ; chacun est gouverné par un chef ou intendantj fousle nom de Sova. _,, ; , Oh a beaucoup exagéré la puissance : dëá per- 4 tUgais, qu’on nous-a représentés cómrne souverains de cette contrée, ôù ils ne possèdent réèT lementque Massangaiio 8cvquelques- autresi place/s intérieures. U est vrai que sous lè régné de Jean II, rpi de Portugal, Paul Diâz.dé Noyais,-pénétra fort avant dans le pays, à lafávéUrdu 1 commerce,, dont il ouvritTes sources. Onï :dit-mêmé que -Jê cabinet de Lisbonne a-reçu dèi’mérrióirés pouir établir une communication avéela côté orientale de TAfrique. •’ .’ , Les portugais établis dans le royatìmè d’.An* gola, sc divisent eh trois, classés. Les ecclésiastiques còmposchyia première ; mais comme ils" sont ; ’ en périt nombre , ilsuont aucune influencé dans Tádministrarion- civile.La. secondé classé est’ çpfrir pòfée d’hommes .flétris par Taloi, dtìnt’Jë cabinet de Lisbonne débarrasse l’Europe. Ori .confóh’didans cette classe tous les portugais de racé juive, qu’on désigne par le. nom. de nouveaux chrétiens., ; 8ç fans être coupables, on jes’ chargé du même opprobre que les scélérats. Lès officiers’ chargés ; dé^ Tadministration , Sc les négocians,. forment la classe la plus’puissante Sc ; la.plus nombreuse. Les naturels du pays sc dîvisentén quatre ordres y dont le premier est cèlui dès nobles. Les enfans du domaine, qui-laplupart sont artisans ou laboureurs’, Compdsent’le second ; quoiqu’ils soient libres , on ; les- condamné à Tefclavagë lorsqu’ils commettent unë’ faute ’u'ri peu grave. -Le .’troisième est composé d’esclaves.où dèvassaux attachés" au domaine d’un noble ; 8í lë dernier enfin est celui des esclaves faits à la guerre, ou achetés à prix d’argent.

Les mêmes esclaves forment la branche la plus étendue du commerce ; il en sort annuellement trente mille. La traite se fait sur-tout dans les villes de Massangano & d’Embacca, où on les échange contre des marchandises d’Europe. Ils sont d’une maigreur affreuse lorsqu’on les amène au marché ; mais avantdeTes embarquer, on leur donne de Témbpnpoint, en kur procurant de l’h'uiie de palmier,"avec laquelle,ils se frottent "le’corps 8c se désaltèrent : on les met’ainsi en état désupporter ..les-’fatigues d’u voyage.-Les euro-, péeris portent dans le royaume d’Angola des toiles^ des ’draps, ’des coutils , des- velours, des galons d’or Sr d’argent, des épées, des couteaux, des tapis, du fil Sc de la ; soie.. Rien n’est.plus beau aUxyeux des nègres, qu’un colJier"de verre bleu e’irnòïr ;.ils recherchent aussi beaucoup lés épinfles Scies aiguilles ; ils s’extasient^ également au ruit d’une sonnette 8c à la vue d’une queue de fcheval, 8c pour obtenir ces bagatelles, ils donnent volontiers deux esclaves. Tous les /peuples d’Afrique aiment Teau-de-vie, les "liqueurs fortes Sc le vin/de Canarie, 8c lè débit dé ces marchandises est toujours aflure.

!- -On suppléé à Targent rnonnoyé paf des grains 

de-verre,-dont le prix’ augmente d’après leur forme ou leur "couleur. Des coquilles nommées ^imbis. font la rnonnoie courante ; les pièces de coton ,

dé toiles 8c d’étoffés.,

scrvent aussi à cet usage. ’ Le pays d’Angola faisoit autrefois . partie du royaume de Congo ; Tes lieutenans du roi dé Congo, armés du pouvoir,, en abusèrent pour se -rendre, indépendans.. Ces usurpateurs étendant leursconqUêtes , balancèrent bientôt la fortune de leurs anciens-maîtres-, mais ils continuèrent à payer un tribut. Cette révolution, dont le succès : fut Touvrage des portugais,,arriva vers le milieu du siècle dernier,. .

Chaque -province a son gouverneur-, qui, à Taidé.de quelques conseillers, règle Tadministration publiques quoique-les crimes soient atroces, les punitions font fort, légères rl’assassin Sc Temppi íonnèur ne font condamnés qu’à Tefclavage. Les conquêtes des portugais pnt resserré les limites de ce royaume, ; mais le roi d’Angola est encore fort puissant : les voyageurs exagèrent d’une manière ridicule le nombre d’hommes qu’il peut, mettre fur pied. Ses sujets sont nés soldats / Sc jls doivent tous le "suivre à la guerre. II n’y apoint.de terres plus secondes èri mçtaùx ; pn y trouve des mines de cuivré, d’or 8c d’argent ; mais on prétend que les habitans cachent les mines d’or, de pejïr-.que Tattrait de çe métal, qui allumela cupidité, n’inspire,aux européens T’ambition dé les asservir. Le cuivre y-est excellent,-Sc les’européens en achettent une grande quantité : on rencontre aussi à Test èS ?"min ?^de fer 8c de : crystal. Les rnontagnes offrent du porphyre, du jaspe & dû marbre/ qu’on transporte en Italie -, où il. est connu fous . le xom de marbre de Nàmldie , d’Afrique ou d’Ethlo- . pie.Otì y rencontre une pierre marquetée ?. dé laquelle on tire des hyacinthes qui y sont renfermées comme des pépins : un seul bloc de ces pierres suffirait pour faire une grande colonne, 8c même un édifice entier. Le sol y donne chaque année deux moissons, fans le secours de la bêche 8c de la charue ; c’est avec les herbes ,8c les ra-, cines qu’il produit, 8c qu’on brûle, qu’on entretient fa fertilité. II est aussi noir que les femmes qui le cultivent ; quoique le travail soit inégal, les voyageurs disent qu’on partage la mpísspnen portions égales,’mais il est difficile de le croire. La race humaine est si avilie dans le royaume -d’Angola -8c dans Te reste del’Afrique, qu’on y, donne jusqu’à trois esclaves pour avoir un éléphant. L’éléphant d’Angola a. la -queue d’un nés ? beau noir, 8c les personnes les plus qualifiées en recherchent le poil, qu’elles paient un prix exhorbitant. La chasse que lui font les nègres est fort ingénieuse Sc fort amusante. Les Africains dédaignoient les dents de cet animal ; Sc les premiers européens qui arrivèrent dans cette contrée barbare, en trouvèrent une si grande quantité, que leurs, vaisseaux en rapportèrent des cargaisons entières. Bientôt le nombre des éléphans. diminua, Sc les naturels du pays vont aujourd’hui en chercher chez leurs voisins, pour les vendre aux européens.