Encyclopédie méthodique/Physique/ADAMANTIN

La bibliothèque libre.

ADAMANTIN (Spath). Le ſpath Adamantin eſt une pierre nouvellement découverte, dont la dénomination eſt fondée ſur ſa dureté qui approche de celle du diamant & ſur ſon uſage en Chine & dans les Indes, où on la pulvériſe pour tailler & polir les pierres précieuſes.

On connoît deux variétés de cette pierre ; la première vient de la Chine ; elle criſtalliſe en priſmes à ſix pans ſans pyramides ; leur longueur varie de 6 lignes à 1 pouce, & leur largeur eſt d’environ 9 lignes ; ſa couleur eſt griſe avec différentes nuances. Les morceaux entiers ſont opaques, mais les lames minces & les arêtes des priſmes ſont tranſparentes. Sa caſſure eſt brillante & ſa texture ſpathique, ce qui fait paroître ſa ſurface légèrement ſtriée. Ses criſtaux ſont revêtus d’une croûte très-fine & fortement adhérente de paillettes de mica argenté, entremêlées de particules de feld-ſpath rouge. On en a vu où il ſe trouvoit du ſulfure de fer jaune, ſuperficiel.

Cette pierre eſt ſi dure que non-ſeulement elle coupe le verre auſſi facilement que le diamant, mais qu’elle raye même le cryſtal de roche & pluſieurs autres pierres très-dures.

Sa peſanteur ſpécifique eſt à celle de l’eau :: 3710 : 1000.

Il ſe trouve accidentellement dans ce ſpath adamantin de la Chine, de petits grains de criſtaux d’oxide de fer magnétique, que l’on peut en ſéparer par l’aimant, lorſque la pierre eſt pulvériſée.

La ſeconde variété, qui vient des Indes, eſt appelée Corundunum par les habitans de Bombay. Elle diffère de la première par une couleur plus blanche, par une texture plus décidément ſpathique ou lamelleuſe ; & enfin, parce que les grains d’oxide de fer magnétique qui s’y trouvent, ſont plus petits que dans la première, & qu’ils ne ſont point diſſéminés dans ſon intérieur, comme dans celle-ci, mais ſeulement adhérens à ſa ſurface.

Cette pierre, conſidérée chimiquement, eſt très-ſingulière ; l’opiniâtreté avec laquelle elle réſiſte à la décompoſition eſt extraordinaire. On peut voir ſur cet objet qui nous eſt étranger, un mémoire de M. Klaproth, dans le tome huitième des écrits de la ſociété des curieux de la nature, de Berlin. Année 1788, & les Ann. de chymie, T. I.