Encyclopédie méthodique/Physique/APSIDES

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APSIDES ou ABSIDES. On nomme ainſi, dans une orbite céleste, le point de la plus grande diſtance au foyer, & celui de la plus petite diſtance : la ligne qui réunit ces deux points, porte le nom de ligne des apſides. Les points des abſides ſont donc la même choſe que Aphélie & Périhélie. (Voyez ces mots.) Suppoſons que la courbe elliptique, fig. 53, Α B G P E D Α, ſoit l’orbite d’une planète, dont le foyer ſoit S, que le ſoleil occupe, le point Α eſt celui de la grande apſide, ſumma apſis ; le point P eſt celui de la petite apſide, infima ou ima apſis. On voit par là, 1o. que la grande apſide n’eſt autre choſe que l’aphélie, lorſque le ſoleil eſt au foyer, ou l’apogée, lorſque la terre l’occupe ; & de même que la petite apſide ne diffère pas dans les mêmes hypothèses du périhélie & du périgée. 2o. Que la ligne des apſides qui, paſſant par le centre C de l’orbite, joint les deux points des apſides, n’eſt autre choſe que le grand axe de l’orbite elliptique ſur la ligne des apſides, qu’on évalue l’excentricité ; car celle-ci eſt la diſtance du centre C au foyer S de l’orbite.

Le grand axe Α P ; & conſéquemment les points Α & P des apſides, ſont mobiles ſelon l’ordre des lignes d’orient en occident ; & il eſt inutile de remarquer que ce changement de poſition, par rapport aux étoiles fixes, eſt abſolument le même que celui des aphélies.

Quelques phyſiciens ont regardé le mouvement d’une planète d’une apſide à l’autre, comme des oſcillations d’un pendule ; tel eſt, entr’autres, le célèbre Jean Bernouilli dans ſa pièce couronnée en 1730, & dont le titre eſt : nouvelles penſées ſur le ſyſtème de Deſcartes, avec la manière d’en déduire les orbites & les aphélies des planètes. Mais il ne ſuffit pas, remarque d’Alembert, comment il peut arriver que, dans le ſyſtême des tourbillons, une planète ne ſoit pas toujours à la même diſtance du ſoleil, mais qu’elle s’en approche & s’en éloigne alternativement, ce qui n’eſt qu’un phénomène particulier ; il faut encore que l’hypothèſe d’où l’on part pour l’expliquer, puiſſe s’accorder avec tous les autres phénomènes qui y ont rapport. Or, il eſt difficile, dans l’explication de Bernouilli, de montrer comment la planète peut décrire une éclipſe autour du ſoleil, de manière que cet aſtre en occupât le foyer, & que les aires décrites autour de cet aſtre par les rayons recteurs, fuſſent proportionnelles aux temps, ainſi que l’obſervation le prouve. Voyez un mémoire de M. Bouguer, ſur le mouvement curviligne des corps dans des milieux qui ſe meuvent. Mém. acad. 1731. C’eſt dans la doctrine de l’attraction, qu’on doit chercher la ſolution de ces beaux problêmes.

Apsides. (ligne des) (Voyez Ligne des apsides.)