Encyclopédie méthodique/Physique/ARBRE DE VÉNUS

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ARBRE DE VÉNUS. Une criſtalliſation métallique, où le cuivre entre, peut être nommé arbre de vénus, uniquement pour la diſtinguer des précédentes ; car peut-être cette dénomination ſeroit plus exacte ſi le menſtrue ou diſſolvant tenoit du cuivre. Pour avoir un arbre de vénus, il ſuffit de placer ſur un petit morceau de verre ou de glace un petit bout angulaire de ce cuivre en feuille, qu’on appelle clinquant, d’y mettre deſſus une petite goutte de diſſolution d’argent par l’acide nitreux, même telle que celle dont on a parlé dans l’article arbre de diane ; ce qu’on opérera facilement avec un bout de plume taillée fort gros. Placer le morceau de verre de telle manière que l’angle du morceau de clinquant ſoit au foyer d’un microſcope ordinaire, & bientôt vous appercevrez une ſuperbe criſtalliſation, dendroïſique, qui vous préſentera les plus belles ramifications : on la verra ſe former, naître, s’accroître & s’augmenter ſucceſſivement avec aſſez de rapidité. Ce phénomène eſt ſi brillant qu’on ne ſe laſſe point de faire cette obſervation. Voyez la figure 62.

Cet effet dépend des mêmes principes qui ont été expoſés à l’article arbre de diane. L’acide nitreux, qui s’empare bientôt du cuivre qu’on a expoſé à ſon action, abandonne l’argent qui tombe en précipité autour de la pointe de cuivre, où elle forme différentes ramifications & ſous-ramifications, compoſée des particules intégrantes de l’argent qui étoit diſſous dans l’acide nitreux, & qui ont entre elles une très-grande affinité.