Encyclopédie méthodique/Physique/AUZOMÈTRE

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AUZOMÈTRE. C’eſt un inſtrument qui ſert à trouver, par une opération ſimple & facile, le groſſiſſement des lunettes ou tubes dioptriques qu’on emploie pour voir les objets distans ſous un angle plus grand qu’à la vue ſimple. Cet inſtrument, inventé par M. Adams, conſtructeur d’inſtrumens de phyſique à Londres, eſt compoſé de trois petits tuyaux de métal, dont la longueur n’eſt que d’un pouce & un quart, lorſqu’ils ſont fermés l’un ſur l’autre ; & d’environ onze lignes en diamètre. Le premier du côté de l’œil eſt au dedans des autres, comme on le voit par a b c n, figure 196. Celui-ci porte une lentille d à une certaine diſtance du trou c, où l’on applique l’œil, comme dans les tuyaux des oculaires des lunettes communes. Le ſecond tuyau p m o f, au-dedans duquel gliſſe le premier tuyau, porte à ſon bout une plaque de corne transparente m o, qui eſt diviſée par des lignes parallèles, dont la diſtance n’eſt que d’un centième de pouce. Enfin, le tuyau extérieur g s t r, eſt ouvert tout-à-fait, & ne ſert qu’à mettre la plaque m o à la diſtance convenable, pour recevoir le ſpectre lumineux formé par les rayons de la lunette, ou, ſi l’on veut, qui repréſente l’ouverture de ſon objectif ; au bout du tuyau des oculaires, dans le même endroit ou l’on applique l’œil à la lunette. C’eſt ſur ce même tuyau extérieur g s t r, que ſe trouve un pouce diviſé en dixièmes, avec un des mêmes dixièmes ſubdiviſé en centième de pouce.

L’opération pratique de cet inſtrument conſiſte : 1o. à ajuſter la lunette dans la poſition néceſſaire pour voir les objets diſtinctement ; 2o. à tirer en dehors le tuyau intérieur a e n b, enſorte que regardant dans l’air, on puiſſe voir bien diſtinctement les lignes parallèles qui ſont ſur la plaque de corne m o ; 3o. à approcher enſuite l’auzomètre du tuyau des oculaires de la lunette, & gliſſer le tuyau extérieur g s t r, autant qu’il faut, pour que, regardant par e, on puiſſe voir bien diſtinctement le ſpectre lumineux de l’oculaire de la lunette, ſur les diviſions qui ſont ſur la petite plaque de corne m o ; 4o. à compter combien de ces diviſions ſont remplies par ce ſpectre lumineux ; 5o. à prendre avec un compas le diamètre objectif de la lunette, & à le diviſer par le nombre de centièmes, occupés par le ſpectre lumineux ; alors le quotient ſera le vrai groſſiſſement de la lunette avec l’équipage qu’elle a.