Encyclopédie méthodique/Physique/AXE

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AXE. C’eſt une ligne droite qui paſſe par le centre d’un corps, & qui ſert à le faire tourner ſur lui-même ; tel eſt, par exemple, en méchanique, l’axe ou l’eſſieu d’une roue. L’axe d’une balance eſt une ligne droite ſur laquelle elle ſe meut. L’axe d’oſcillation d’un pendule eſt une ligne droite parallèle à l’horiſon, qui paſſe par le centre autour duquel le pendule fait ſes vibrations.

En géométrie, l’axe de circonvolution eſt une ligne droite, autour de laquelle on imagine qu’une ligne se meut pour engendrer une surface, ou qu’une ſurface ſe meut pour former un ſolide. Comme la formation des corps figurés en général peut être conçue par le mouvement de parallèliſme d’un plan générateur, de même elle peut réſulter du mouvement de rotation ou circonvolution. Par exemple, ſi on conçoit qu’un polygone tourne autour d’un diamètre ou axe, il formera dans ſa révolution un ſphéroïde qui recevra différens noms, ſelon l’eſpèce du polygone générateur ; ſi le polygone a un nombre infini de côtés, le ſphéroïde décrit ſera un ſphéroïde infinitaire, c’eſt-à-dire, une ſphère au globe.

En général, l’axe eſt une ligne droite, tirée du ſommet d’une figure régulière ſur le milieu de ſa baſe. Tel eſt, par exemple, dans un cône droit, dans une pyramide, &c., &c., la ligne qu’on fait tomber de ſa pointe ſur le milieu de ſa baſe. Voyez Cône, Pyramide.

L’axe d’une ſection conique eſt une ligne droite qui paſſe par le milieu de la figure, & qui coupe à angles droits & en deux parties égales toutes les ordonnées.

Dans l’ellipſe on distingue un grand axe & un petit axe, ou, comme d’autres diſent, un axe tranſverſe & un axe conjugué. Ce grand & ce petit axe ſe coupent tous deux à angles droits dans le centre de l’ellipſe. Voyez Ellipse.

En aſtronomie, & relativement à la ſphère, l’axe de la terre eſt une ligne droite qui paſſe par le centre de ce globe & par ſes deux pôles, & autour duquel elle fait ſes révolutions diurnes d’occident en orient. L’axe de la terre prolongé iroit aboutir dans le ciel aux pôles du monde ; auſſi eſt-il une partie de l’axe du monde. L’axe de la terre eſt toujours parallèle à lui-même & perpendiculaire au plan de l’équateur pendant toute la durée du mouvement annuel de la terre autour du ſoleil ; c’eſt par le moyen du paralléliſme de l’axe de la terre, & en ſuppoſant ſon inclinaiſon, que la diverſité des ſaiſons eſt produite. Le ſoleil, la lune & les autres planètes tournant ſur leur centre, ont donc auſſi, comme la terre, un axe ; ainſi, on dit l’axe des planètes, l’axe du ſoleil.

Les cercles qu’on conçoit dans le ſoleil, la terre & les planètes, tels que l’équateur, l’horiſon, l’écliptique, le zodiaque, les colures, les tropiques, &c., ont également des axes : ainſi on dit l’axe de l’équateur, l’axe de l’écliptique, &c., &c., leſquels ſont des lignes droites qui paſſent par les centres de ces cercles & qui ſont perpendiculaires à leur plans. Voyez ces mots.

En optique, on diſtingue, 1o. l’axe optique ou viſuel eſt le rayon lumineux qui, traverſant le milieu du cône lumineux, tombe perpendiculairement ſur le globe de l’œil & paſſe par ſon centre. Dans la figure 103, on voit un cône lumineux, A B C, formé par une pyramide de lumière qui part d’un objet C. La figure 104 repréſente ce même faiſceau ou cette même pyramide lumineuſe, A B C dans laquelle on n’a marqué que les côtés & l’axe x C D, & l’on y remarque que cette ligne ponctuée x C D, que nous nommons l’axe, eſt réellement un rayon de lumière qui, faiſant partie du cône lumineux, le traverſe par le milieu, tombe perpendiculairement ſur le cryſtallin & paſſe conſéquemment par le centre de l’œil. On verra aux articles optique, viſion, œil, qu’un objet n’eſt aperçu diſtinctement que lorſqu’il eſt placé dans l’axe viſuel ; & que s’il ſe trouve au point de concours G des deux axes optiques ou visuels, E G, F G, figure 105, il y eſt vu le plus diſtinctement qu’il eſt poſſible.

En dioptrique, l’axe d’un verre lenticulaire eſt une ligne droite qui fait portion de l’axe du solide, dont la lentille est un segment. Ainſi une lentille ſphérique convexe eſt une portion de l’axe de la ſphère dont la lentille eſt un ſegment.

L’axe d’incidence eſt une ligne qui paſſe par le point d’incidence, perpendiculairement à la ſurface réfringente. Suppoſons que D E, ſoit la ſurface d’un milieu réfringent, & B le point d’incidence, la ligne B H qui traverſe perpendiculairement le milieu du réfringent par le point B d’incidence, ſera l’axe d’incidence.

Si on ſuppoſe que D E repréſente une ſurface impénétrable, & qu’un corps élaſtique Α vienne tomber obliquement ſur ce plan, selon la direction Α B, la ligne B H ſera encore l’axe d’incidence.

Axe de machine électrique, c’eſt ce petit cylindre de cuivre ou de bois qui traverſe le milieu du plateau d’une machine électrique & porte d’un côté une petite platine circulaire fixée, & une autre en forme d’écrou qui, ſe viſſant ſur une partie de l’axe, ſerre la glace. Voyez la fig…, afin que la preſſion des deux petites platines n’occaſionne point de félure, on y met ordinairement, de chaque côté, ſur la glace, une rondelle de velours, & une rondelle de plomb, faite au tour, & enſuite on ſerre médiocrement la petite platine qui ſert d’écrou ; lorſqu’on tourne la manivelle miſe à une extrémité de l’axe, le plateau de glace ſe meut circulairement entre les couſſins.

Il eſt bon, pour prévenir la diſſipation du fluide électrique par l’axe, de le couvrir, lorſqu’il eſt en métal, d’une couche réſineuſe fort épaiſſe ; c’eſt pour cette raiſon que l’on fait quelquefois en bois bien dur, l’axe des machines électriques qui n’ont pas de grandes dimenſions.