Encyclopédie méthodique/Physique/AXE DANS LE TOUR

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AXE DANS LE TOUR ; axe dans le tambour ; eſſieu dans le tour. (Axis in perurochio.) Ces différentes dénominations ſont employées pour déſigner une des machines simples de la mécanique. La première expreſſion générale eſt la plus uſitée, elle ſignifie un axe dans le cylindre, autrefois vulgairement nommé tour. Si cet axe eſt parallèle à l’horiſon, on l’appelle Treuil ; s’il eſt perpendiculaire à l’horiſon, on lui donne le nom de Cabestan. Voyez ces mots. Dans le premier cas, il ſert à élever des fardeaux, & dans le ſecond, à les tranſporter en les tirant.

L’axe dans le tour eſt un cylindre horiſontale D, figure 108, dont l’axe phyſique E F, tourne ſur deux points d’appui : on voit, à une des extrémités E, celle qui eſt cachée par la poſition de la machine qu’on y a adapté des léviers, ils ſont dans cette figure au nombre de huit, & on peut en mettre plus ou moins ; un d’eux eſt marqué de la lettre A, pour les rendre plus solides, on les a unis à un cercle de bois qu’on aperçoit à leur partie inférieure, quelquefois on réunit tous ces léviers par une circonférence, formée à leur extrémité ſupérieure ; on la garnit de chevilles, ce qui produit l’effet d’un lévier perpétuel ; alors on donne à cette machine le nom de Roue des carrières. Voyez ce mot. On peut y mettre un grand tambour dans lequel un homme marchera, ou même un cheval, comme on le pratique pour certaines Grues. Voyez ce mot ; car les grues se rapportent à l’axe dans le tour.

Lorſqu’on fait tourner le lévier Α, & ceux qui viennent enſuite, la corde ſe roule ſur le cylindre D, & le poids G monte ; on peut auſſi faire deſcendre ce poids dans la cavité B G ; dans ce cas, on retient les léviers afin que la peſanteur du poids ne l’entraîne pas trop rapidement.

Cette machine ſe réduit au lévier, & elle n’eſt autre choſe qu’un levier du ſecond genre ; car la puiſſance étant appliquée en Α, la réſiſtance en D, l’avantage de la puiſſance ſera d’autant plus grand que le rayon Α de la puiſſance l’emportera ſur le rayon D de la réſiſtance. La longueur de chacun de ces rayons ſe prend depuis le centre de l’axe E F, juſqu’à leur extrémité ſupérieure, & on aura cette analogie ; la puiſſance (dans le cas d’équilibre) eſt à la réſiſtance, comme le rayon du cylindre D eſt au rayon de la puiſſance agiſſant en Α.

Propoſition ſur l’eſſieu dans le tour. 1o. Si la puiſſance appliquée à l’eſſieu dans le tour, ſuivant la direction Α L, figure 109, eſt perpendiculaire au rayon, & ſi cette puiſſance eſt au poids G, comme le rayon C E de l’axe ou du cylindre eſt au rayon C Α du tour, la puiſſance ſuffira pour ſoutenir le poids, ou la puiſſance & le poids ſeront en équilibre.

2o. Si la puiſſance appliquée en F agit ſelon la direction F D, oblique au rayon du tour, mais parallèle à la direction perpendiculaire, cette puiſſance ſera à une puiſſance égale qui agiroit dans la direction perpendiculaire Α L, comme le ſinus total eſt au ſinus de l’angle de la direction D F C.

3o. Les puiſſances appliquées au tour en différens points F K, &c., ſelon les directions F D, K I, &c., parallèle à la direction perpendiculaire A L, & faiſant équilibre avec le même poids G, ſont entre elles réciproquement comme les diſtances au centre du mouvement C D, C I, &c. Voyez Lévier.

Ainſi, à mesure que la diſtance au centre du mouvement augmente, la puiſſance diminue en même proportion ; & vice verſa.

D’où il s’enſuit encore que puiſque le rayon Α C, eſt la plus grande diſtance poſſible, & que la puiſſance qui agit dans la direction Α L, lui eſt toute perpendiculaire, cette puiſſance perpendiculaire ſera la plus petite de toutes celles qui ſeront capables de faire équilibre avec le poids G.