Ennéades (trad. Bouillet)/V/Livre 7/Notes

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Les Ennéades de Plotin,
Traduction de M. N. Bouillet
Ennéade V, livre vii :
Y a t-il des idées des individus ? | Notes


LIVRE SEPTIÈME.
Y A-T-IL DES IDÉES DES INDIVIDUS ?

Ce livre est le dix-huitième dans l’ordre chronologique.

Alcinoüs formule en ces termes la doctrine professée au sujet des idées par un grand nombre de Platoniciens :

« La plupart des Platoniciens n’admettent pas qu’il y ait des idées des objets artificiels, tels qu’un bouclier ou une lyre, ni des choses contraires à la nature, telles que la fièvre et le choléra, ni des individus, tels que Socrate et Platon[1], ni des choses viles, telles que la saleté et un fétu, ni des relatifs, tels que plus grand et supérieur : car les idées sont les pensées éternelles et absolues de Dieu. » (Doctrine de Platon, chap. IX, p. 474.)

Syrianus a aussi traité cette question dans son Commentaire sur la Métaphysique d’Aristote (liv. XII, chap. 2, § 6). M.  Creuzer résume l’opinion de ce philosophe en ces termes :

« Syriani disputata huc redeunt : Qui ideas ponant, eas non omnium esse dicere, quia non malorum, nec turpium, sed potius privatione et absentia idearum hæc in natura esse ; nec esse ideas eorum quæ alias aliter se habent ; nec partium, ut manus et capitis ; nec compositorum, ut hominis sapientis ; nec eorum quæ a diversis arboribus connascuntur, nec artium quæ naturam imitantur et ad solius naturæ utilitatem pertinent ; nec operum quæ ex animæ proposito pendent. Esse solummodo ideas animalium, et perfectarum substantiarum, et eorum quæ conferant ad naturalem harum substantiarum dispositionem, ut hominis, et si quid est omnino perfectivum, sapientiæ scilicet et virtutis. »

Ce livre de Plotin est cité par Jamblique dans son Traité de l’Âme. Voyez notre tome II, p. 647, fin.


  1. Plotin admet au contraire qu’il y a des idées des individus. Voy. ci-dessus, p. 103.