Epilogue

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L’IdoleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 40-41).




ÉPILOGUE





Mon eſprit, ſecouant ſes ailes de corbeau,
A voulu fuir le poids de l’ombre coutumière.
Et ſon vol a monté vers la ſplendeur première
Pour étreindre & fixer le poëme du beau.

Si je n’ai pas tenu ſûrement le flambeau,
C’eſt que j’aurai tremblé, vaincu par la lumière ;
Si tu n’as point ſurgi, déeſſe tout entière,
C’eſt qu’au moule parfois l’œuvre laiſſe un lambeau.


Pourtant jaurais voulu te dreſſer toute nue,
Blanche création de la force inconnue,
Dans le rayonnement de ta réalité ;

Et j’aurais ſimplement montré du doigt ta forme
Dépaſſant, par le ſeul effet de la beauté,
Les efforts monſtrueux de la matière énorme.