Escalades dans les Alpes/CHAPITRE VII

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Traduction par Adolphe Joanne.
Librairie Hachette et Cie (p. 177-188).

M. Favre.

CHAPITRE VII.


sixième tentative pour escalader le sommet du cervin[1].

Carrel avait carte blanche pour engager des guides ; il choisit son parent César, Luc Meynet et deux autres individus dont je ne sais plus les noms. Ces hommes se trouvaient réunis et nos préparatifs s’achevaient quand le temps parut vouloir se remettre au beau.

Nous nous reposâmes le dimanche 9 août, surveillant avec anxiété la diminution progressive des nuages autour du Cervin, et, le 10, nous partîmes avant l’aube par une matinée calme et sans nuages, qui semblait promettre un heureux succès à notre entreprise.

Marchant sans nous arrêter, mais sans nous presser, nous arrivâmes au col du Lion avant neuf heures. Des changements y avaient eu lieu. Des saillies bien connues avaient disparu ; la plateforme, sur laquelle ma tente avait été dressée, offrait un aspect désolé ; la moitié des pierres qui la composaient avaient disparu, dispersées ou détruites par le vent et la gelée ; le sommet du col lui-même, qui, en 1862, avait toujours présenté une largeur respectable recouverte de neige, était maintenant plus aigu que le toit d’une église et formé de glace dure. Le mauvais temps de la semaine précédente avait, nous ne l’avions déjà que trop constaté, produit son effet. À plus de cent mètres au-dessous du col, les rochers étaient revêtus d’une glace brillante. Une neige inconsistante recouvrait les anciennes couches durcies et son apparence perfide faillit nous faire perdre notre guide. Il avait mis le pied sur une couche qui paraissait solide, et levait sa hache pour y tailler un degré, mais, au moment où il allait abaisser son bras, la croûte de la pente sur laquelle il s’était avancé se rompit brusquement et glissa en longues traînées, laissant à découvert de grandes bandes d’une glace polie qui étincelait au soleil. Avec une promptitude admirable, Carrel se rejeta en arrière sur le rocher qu’il venait de quitter et où il n’avait aucun danger à craindre. Il se contenta de faire simplement cette remarque : « Il est temps de nous attacher ; » et, quand nous fûmes tous liés à la corde, il reprit son travail comme s’il ne fut rien arrivé[2].

Les deux heures qui suivirent nous fournirent des preuves nombreuses de l’utilité d’une corde pour les grimpeurs des Alpes. Nous étions attachés à une certaine distance l’un de l’autre et nous avancions en général deux par deux. Carrel, qui tenait la tête, était suivi de près par un autre homme qui lui prêtait son épaule ou plaçait une hache sous ses pieds, selon la nécessité ; quand ils occupaient tous deux une bonne position, le second couple, puis le troisième, avançait de la même manière. Cette méthode était lente, mais sûre. Un homme seul se mettait en mouvement à la fois, et s’il glissait (ce qui nous arrivait fréquemment), il était presque immédiatement arrêté par les autres. La sûreté de notre marche donnait toute confiance à celui qui faisait un pas en avant, et non-seulement lui permettait d’employer toutes ses forces, mais soutenait encore son courage dans les mauvais pas. Ces rochers, assez commodes à escalader, comme je l’ai déjà dit, dans les circonstances ordinaires, étaient devenus d’un accès extrêmement difficile. La neige, depuis bien des jours déjà, avait commencé à fondre et à couler en petits filets d’eau qui avaient suivi naturellement la pente même que nous voulions remonter, et qui, regelés pendant la nuit, avaient recouvert les rochers qu’il nous fallait gravir d’une couche glacée, tantôt aussi fine qu’une feuille de papier, tantôt si épaisse que nous devions presque y tailler des degrés. Le temps était superbe, les hommes supportaient patiemment la fatigue et poussaient de grands cris pour réveiller les échos de la Dent d’Hérens.

Nous avancions donc gaiement, et, quand nous eûmes dépassé la seconde plate-forme de la tente, la Cheminée et d’autres endroits qui nous étaient familiers, nous espérions déjà passer la nuit sur le sommet de « l’Épaule ; » mais, avant que nous fussions arrivés au pied de la Grande Tour, un courant d’air froid vint soudain nous avertir de nous tenir sur nos gardes.

D’où venait ce courant d’air ? il était difficile de le déterminer. Il ne soufflait pas comme une brise, mais il semblait plutôt descendre comme l’eau dans un bain de pluie. Tout redevint tranquille ; rien dans l’atmosphère ne dénotait le moindre trouble ; il y régnait un calme plat et on ne pouvait apercevoir nulle part même l’apparence d’un nuage. Mais ce calme ne dura guère ; l’air froid se fit de nouveau sentir, et cette fois il était difficile de dire d’où il ne soufflait pas. Nous n’avons que le temps d’enfoncer nos chapeaux sur nos têtes, car il vient fouetter l’arête et mugir dans les rochers. Des nuages s’étaient déjà formés au-dessus et au-dessous de la Tour, avant que nous eussions pu en gagner la base. On les voyait d’abord apparaître par petits groupes isolés (au même moment sur plusieurs points) ; ballottés, secoués, puis dispersés par le vent, ils se reformaient toujours et s’épaississaient de plus en plus, tantôt réunis, tantôt séparés, nous montrant tout à coup l’azur du ciel, qu’ils nous cachaient de nouveau presque aussitôt, augmentant sans cesse de nombre et d’étendue, jusqu’à ce que le ciel entier se trouva pour nous rempli de nuées agitées et tourbillonnantes. Avant d’avoir pu nous débarrasser de nos fardeaux et trouver un abri, un ouragan de neige venant de l’est fondit sur nous. La neige tombait si abondamment qu’en peu d’instants l’arête s’en trouva couverte. « Que faire ? » criai-je à Carrel. « Monsieur, répondit-il, le vent est très-mauvais, le temps est changé, nous sommes lourdement chargés. Nous avons ici un gîte excellent, restons-y ; si nous continuons à marcher, nous serons à moitié gelés. Voila mon avis. » Personne ne le contredit ; nous préparâmes le plus vite possible une place pour la tente, et nous achevâmes en deux heures la plate-forme commencée en 1862. Pendant ce temps, les nuages étaient devenus très-sombres et notre tâche était à peine terminée qu’une tempête effroyable se déchaîna sur nous avec fureur. De nombreux éclairs dessinèrent leurs bizarres zigzags sur les rochers escarpés qui nous dominaient et que nous dominions. Des dards de feu passaient si près de nous qu’ils semblaient nous roussir ; nous en étions plus émus que nous n’osions le dire, car nous nous trouvions au foyer même de l’orage. Le tonnerre et l’éclair étaient simultanés. Le bruit court et aigu de la foudre ressemblait à celui d’une porte qui eût été violemment fermée mille fois de suite.

Quand je dis que le tonnerre et l’éclair étaient simultanés, mon expression est inexacte. Je veux dire qu’il m’était impossible d’apprécier la durée qui s’écoulait entre la lueur et le son. Je tiens à être aussi précis que possible, et il y eut dans cet orage deux faits dont je puis parler avec quelque exactitude. Le premier se rapporte à la distance qui nous séparait de l’éclair. S’il s’était écoulé une seconde entre l’apparition de l’éclair et l’éclat du tonnerre, nous aurions dû en être éloignés de 350 mètres environ ; et un observateur inexact ne saurait apprécier la valeur d’une seconde. Nous étions donc par moments, j’en suis certain, à une distance moindre de l’éclair, car je le vis souvent passer devant plusieurs points bien connus de l’arête, au-dessus et au-dessous de nous, dont nous étions éloignés de moins (parfois de beaucoup moins) de 300 mètres.

Le second fait est relatif à la difficulté que l’on éprouve à distinguer le son qui se produit en même temps que la lueur de sons qui sont simplement les échos du tonnerre véritable. Arago a traité ce sujet d’une manière assez longue dans ses Essais météorologiques, et il semble douter qu’il soit toujours possible de déterminer si les échos sont toujours la cause de ces roulements appelés vulgairement tonnerre. Je ne tenterai pas de démontrer si les roulements doivent ou ne doivent pas être considérés comme le tonnerre réel, mais je veux seulement constater que pendant cette tempête, dont je fus le témoin sur le Cervin, il était parfaitement possible de distinguer le bruit du tonnerre lui-même des sons (roulements ou éclats) qui étaient simplement l’écho du coup originel.

De notre campement, on pouvait entendre un écho très-remarquable (si remarquable que partout où il existerait on accourrait en foule pour l’écouter). Dans mon opinion, il nous était renvoyé par les parois escarpées de la Dent d’Hérens. Crier pour lui faire répéter nos cris, était notre amusement favori ; car il répétait chaque note aiguë, plusieurs fois, d’une manière très-distincte, environ douze secondes après. La tempête, qui dura près de deux heures, redoubla de violence à plusieurs reprises ; à peine un éclair avait-il brillé que les montagnes voisines nous renvoyaient les roulements prolongés du tonnerre, et de nouveaux coups, qui éclataient presque en même temps, se confondaient avec ceux que nous entendions encore ; de sorte qu’il n’y avait presque jamais un instant de calme et de silence.

Si je n’avais pas connu précédemment l’existence de cet écho, j’en aurais pris les répétitions successives pour les premières répétitions d’explosions que je n’avais pas entendues, car elles égalaient presque en intensité le bruit du tonnerre véritable qui, pendant cet orage, me parut chaque fois consister en un seul son instantané et dur.

Dans les nombreux orages dont j’ai été témoin dans les Alpes, il m’a été prouvé, ce jour-là seulement, que les roulements du tonnerre sont des échos, et qu’ils ne sont pas, par conséquent, les bruits de décharges successives et nombreuses qui éclatent sur une longue ligne à des distances variées de l’auditeur et qui ne peuvent arriver à son oreille au même instant, quoiqu’elles se succèdent de manière à produire un son plus ou moins continu[3].

Pendant tout ce temps, le vent semblait souffler de l’est avec assez de force. Quoique la tente fût en partie protégée par les rochers, le vent la secouait avec tant de violence que nous craignîmes plusieurs fois de la voir emportée avec nous dans l’espace ; aussi, profitant de quelques moments de calme, nous nous glissâmes en dehors pour élever un petit mur qui pût nous servir d’abri. Vers trois heures et demie, le vent sauta au nord-ouest et les nuages disparurent. Nous saisîmes immédiatement ce moment favorable pour renvoyer un des porteurs (que ses camarades escortèrent un peu au delà du col du Lion), car la tente ne pouvait abriter que cinq personnes. Le temps varia à partir de ce moment jusqu’au coucher du soleil. Tantôt régnait un calme plat, tantôt le vent soufflait avec violence et la neige tombait en flocons serrés. La tempête ne sévissait évidemment que sur le Cervin, car, dès que les nuages se dissipaient, nous distinguions parfaitement tout ce qu’on
Un orage sur le Cervin (10 août 1863).
pouvait apercevoir de notre gîte. À cent vingt-cinq kilomètres de distance, le mont Viso se montrait dégagé de nuages et le soleil se couchait avec un éclat superbe derrière la chaîne du Mont-Blanc. Nous passâmes très-confortablement la nuit dans nos couvertures-sacs, mais les sifflements du vent, les roulements du tonnerre et les chutes des rochers, rendaient tout sommeil impossible. Je pardonnai au tonnerre en faveur des éclairs. Les rochers du Cervin, illuminés par les reflets de la foudre, m’offrirent le spectacle le plus splendide dont je jouirai pendant toute ma vie.

C’est entre minuit et l’aube qu’ont lieu d’ordinaire les avalanches de pierres les plus considérables. J’ai constaté ce fait pendant les sept nuits que j’ai passées sur l’arête du sud-ouest, à des hauteurs variant de 3600 mètres à 4000 mètres.

Je puis cependant me tromper en supposant que pendant la nuit les pierres tombent du Cervin en plus grand nombre que pendant le jour, parce qu’un bruit quelconque produit bien plus d’effet pendant l’obscurité que lorsqu’on peut en reconnaître la cause. Dans le profond silence de la nuit, un simple soupir peut causer une impression profonde. Durant le jour, l’attention se partage probablement entre le bruit et le mouvement des pierres qui tombent, ou bien elle se trouve distraite par d’autres objets ; toutefois les chutes les plus considérables qui se produisirent pendant la nuit eurent certainement lieu après minuit, et ce phénomène peut s’expliquer ainsi : le maximum froid qui se produit en vingt-quatre heures est ordinairement constaté entre minuit et l’aurore.

Le 11, nous nous levâmes à 3 heures 30 minutes du matin, et nous vîmes, à notre grande consternation, qu’il neigeait toujours. À 9 heures, la neige cessa de tomber, et le soleil se montra, mais bien faible encore. Nos paquets faits, nous nous remîmes en marche pour tâcher d’atteindre le sommet de « l’Épaule. » Nous grimpâmes péniblement jusqu’à 11 heures. À ce moment, la neige recommença à tomber. Nous tînmes conseil, et il fut déclaré à l’unanimité que toute tentative nouvelle, dans de telles circonstances, serait inutile ; je dus donc ordonner la retraite. En deux heures, nous n’avions pas monté de 90 mètres, et nous n’étions pas même arrivés à la corde que l’expédition de Tyndall avait abandonnée attachée aux rochers en 1862. Nous aurions donc mis quatre ou cinq heures pour atteindre « l’Épaule. » Aucun de nous ne se souciait de tenter une telle escalade par un temps pareil ; nous avions non-seulement à hisser nos propres personnes, déjà fort gênantes, sur cette partie de l’arête, mais il nous fallait encore transporter un bagage très-lourd : tente, couvertures, provisions, échelle, et 135 mètres de cordes, sans compter d’autres menus objets. Ce n’étaient pas là cependant les plus sérieuses considérations qui nous arrêtaient. En supposant que nous pussions atteindre le sommet de « l’Épaule, » nous nous voyions exposés à y rester plusieurs jours, sans pouvoir ni monter ni descendre[4].

Je ne pouvais, quant à moi, risquer une si longue détention, car j’étais obligé d’être à Londres à la fin de la semaine.

Nous redescendîmes au Breuil dans l’après-midi ; il y faisait un temps magnifique, et les gens de l’auberge écoutèrent nos récits avec une incrédulité évidente. Ils paraissaient tout étonnés d’apprendre que nous avions été exposés à une tempête de neige qui avait duré vingt-six heures. « Comment, dit Favre l’aubergiste, mais il n’a pas neigé ici ; il a fait beau pendant tout le temps que vous avez été absents, et on n’a même vu qu’un seul petit nuage sur la montagne. » Ah ! un petit nuage ! Ceux-là seuls qui l’ont vu de près peuvent dire quel obstacle formidable il leur a opposé.

Pourquoi donc le Cervin est-il sujet à ces abominables variations de temps ? À cette question, la réponse est toujours prête : « Oh ! la montagne est si isolée, elle attire les nuages. » Mais cette réponse ne suffit pas. Si la montagne est en réalité très-isolée, elle n’est pas tellement plus isolée que d’autres pics voisins qu’elle doive nécessairement attirer les nuages quand aucun autre n’exerce sur eux une semblable influence. Cette réponse n’explique pas d’ailleurs le nuage dont il vient d’être question, qui ne se forme pas par l’agrégation de petites nuées isolées, attirées l’une vers l’autre d’une certaine distance (comme l’écume se rassemble dans l’eau autour du loch), mais qui prend naissance contre la montagne même, et surgit soudain là où l’on ne voyait d’abord même aucun brouillard. Ce nuage naît et demeure suspendu principalement contre le versant méridional de la montagne, et plus particulièrement contre le versant sud-est. En général il ne monte pas jusqu’au sommet et il descend rarement jusqu’au glacier du Lion et au glacier du mont Cervin. Il se forme par le plus beau temps qu’on puisse souhaiter et dans des journées sans vent et sans nuage.

Dans mon opinion, on doit expliquer ce fait plutôt par des différences de température que par la hauteur ou la situation isolée de la montagne. Je serais donc porté à attribuer les désordres qui se produisent dans l’atmosphère des versants méridionaux du Cervin, pendant les beaux jours[5], principalement à ce fait que la montagne est essentiellement rocheuse, elle reçoit donc une très-forte dose de chaleur[6], et non-seulement elle est plus chaude, mais elle est environnée d’une température bien plus chaude que d’autres pics, tels que le Weisshorn et le Lyskamm, qui sont des montagnes éminemment neigeuses.

Dans certains états, la température de l’atmosphère peut se maintenir assez égale sur de grandes surfaces et à de grandes élévations. J’ai vu le thermomètre monter à 21° à l’ombre, au sommet d’un pic alpestre, haut de plus de 3950 mètres, et ne pas s’élever beaucoup plus haut à 1800 ou 2000 mètres au-dessous. D’autres fois, il y aura une différence de 4 ou 10 degrés entre deux stations, dont la plus élevée ne dépasse pas l’autre de plus de 1800 ou 2000 mètres.

Aucun nuage ne se formerait probablement sur le Cervin, si la température était égale ou presque égale sur tous les versants de la montagne et à une distance considérable au-dessus de son sommet. Mais, dès que l’atmosphère qui l’enveloppe devient plus chaude que les couches d’air contiguës, il se forme nécessairement « un courant local ascendant ; » l’air adjacent qui est plus froid est naturellement attiré vers la montagne où il condense promptement l’humidité de l’air chaud qui se trouve en contact avec lui. Je ne puis m’expliquer autrement les soudaines bouffées d’air froid qui se font sentir sur le Cervin, quand tout à l’entour paraît parfaitement calme. Les nuages sont formés par le contact des deux couches d’air (ayant chacune une température très-différente), chargées d’une humidité invisible, aussi inévitablement que le mélange de certains fluides incolores produit un liquide blanchâtre et trouble. Ce phénomène s’accomplit dans l’ordre suivant : vent froid, — nuage, — pluie, — neige ou grêle[7].

Les phénomènes qui se passent sur les montagnes voisines du Cervin confirment jusqu’à un certain point cette opinion. Le Dom (4454 mètres) et la Dent Blanche (4364 mètres) ont tous deux leur flanc méridional formé de hautes parois de roches dénudées, et les nuages se forment et stationnent ordinairement contre ces parois en même temps que sur le Cervin ; tandis que le Weisshorn (4512 mètres) et le Lyskamm (4538 mètres), deux montagnes qui ont une altitude à peu près égale et qui occupent une situation correspondant à celle des deux premières, restent d’ordinaire parfaitement dégagées.

Le 11, j’arrivais à minuit à Châtillon, vaincu et désolé ; mais, comme le joueur qui perd à chaque coup et qui n’en est que plus ardent à tenter la fortune pour tâcher de faire tourner la chance en sa faveur, je retournai à Londres tout prêt à rêver de nouvelles combinaisons et à former de nouveaux plans.



  1. Un récit succinct de cette excursion a été publié dans l’Athenæum du 29 août 1863.
  2. Cet incident eut lieu près de l’endroit représenté dans la gravure qui fait face à la page 127. La neige nouvelle et sèche était extrêmement gênante, car, retombant comme de la farine, elle comblait les degrés qui venaient d’être taillés le long de la pente. Le guide placé en tête s’avançait en conséquence aussi loin que possible et s’ancrait pour ainsi dire aux rochers. On lui jetait alors une corde qui était fixée à chaque extrémité, et que chacun tenait comme une rampe pendant la traversée du mauvais pas. Ne voulant pas nous fier à cette seule corde, nous étions en outre attachés comme à l’ordinaire. La seconde corde avait surtout pour but et pour résultat de nous garantir contre les glissades.
  3. M. J. Glaisher a souvent constaté que tous les sons que l’on entend en ballon, quand on est à quelque distance de la terre, sont remarquables par leur brièveté. On n’entend qu’un seul son ; il n’y a ni réverbération ni réflexion, et c’est là un phénomène caractéristique, quand on est en ballon, on ne perçoit de tous les bruits qu’un son clair, dont les vibrations continuent un instant, puis cessent subitement. (Good Words, 1863, p. 224.)

    Dans l’opinion de M. Glaisher, les coups de tonnerre qu’il a entendus pendant ses « Voyages aériens » n’ont pas fait exception à la règle générale, et l’absence de roulements l’a confirmé dans sa conviction que les sons roulants prolongés qui accompagnent le tonnerre sont des échos, et ne sont que des échos.

  4. Depuis lors (une fois au moins) plusieurs personnes se sont trouvées dans cette position pendant cinq ou six jours consécutifs !
  5. Je parle exclusivement des troubles qui se produisent le jour pendant les beaux temps.
  6. Les rochers sont quelquefois tellement chauds que l’on éprouve une certaine douleur quand on les touche.
  7. Les brouillards trompent étrangement les touristes qui sont sur le Cervin. Quelquefois ils semblent se former à une distance considérable, comme si toute l’atmosphère voisine subissait un changement complet, quand en réalité le phénomène n’a lieu que dans le voisinage immédiat de la montagne.