Esprit des lois (1777)/L31/C14

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CHAPITRE XIV.

Des fiefs de Charles Martel.


Je ne dirai point si Charles Martel donnant les biens de l’église en fief, il les donna à vie ou à perpétuité. Tout ce que je sais, c’est que, du temps de Charlemagne[1] & de Lothaire I[2], il y avoit de ces sortes de biens qui passoient aux héritiers & se partageoient entr’eux.

Je trouve de plus qu’une partie[3] fut donnée en alleu, & l’autre partie en fief.

J’ai dit que les propriétaires des alleus étoient soumis au service comme les possesseurs des fiefs. Cela fut sans doute en partie cause que Charles Martel donna en alleu aussi-bien qu’en fief.


  1. Comme il paroît par son capitulaire de l’an 801, art. 17, dans Baluze, tome I, page 360.
  2. Voyez sa constitution insérée dans le code des Lombards, liv. III, tit. I, §. 44.
  3. Voyez la constitution ci-dessus, & le capitulaire de Charles le chauve de l’an 846, chap. xx, in villâ Sparnaco, édit. de Baluze, tome II, page 31 ; & celui de l’an 853, chap. iii & v, dans le synode de Soissons, édit. de Baluze, tome II, page 54 ; & celui de l’an 854, apud Attiniacum, ch. x, édit. de Baluze, tom. II, page 70. Voyez aussi le capitulaire premier de Charlemagne, incerti anni, art. 49 & 56, édit. de Baluze, tome I, page 519.