Exégèse des Lieux Communs/035

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Mercure de France (p. 74-75).

XXXV

Il y a des bornes qu’il ne faut pas franchir.


Ceci est plus net. On est informé qu’à une certaine distance, pas énorme, il y a une frontière qui ne pardonne pas. Malheureusement il faut de bons yeux pour la discerner, car elle est peu apparente. Puis, elle a cet inconvénient d’être instable. C’est un cordeau lâche qui ne délimite pas exactement. Quelquefois, c’est le Bourgeois lui-même qui dépasse les bornes, sans le savoir, et alors il succombe sans honneur dans le traquenard qu’il a lui-même tendu aux Poètes, les supposant malicieusement des taupes.

Tant pis pour lui, après tout. Moi je suis de ceux qui voudraient qu’une révolution éclatât et qu’à la tyrannie intolérable du Bourgeois antique ennemi des aventures, s’opposassent les modernes effervescences d’un Bourgeois casse-cou qui ne voulût plus entendre parler d’aucune barrière. Ce cataclysme répandrait un peu d’agrément sur notre planète.