Fables (Stevens)/60

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Imprimerie de John Lovell (p. 113).

LX.

LE CHEVAL, LA LOCOMOTIVE ET LE TÉLÉGRAPHE.


Que te servent tes pieds légers et résonnants,
Que Disait d’une voix convulsive
Que Une grosse locomotive
À mon noble coursier dont les naseaux fumants
Chassaient l’air avec bruit ? Oserais-tu, de grâce,
Que Essayer de suivre ma trace
Que À moi qui dévore l’espace,
Que À moi plus prompte que les vents ?
Va cacher dans les bois, ta honte et ta défaite !
— Halte là ! rabattez votre présomption,
Lui dit le télégraphe en secouant la tête ;
Que Pourquoi cet orgueil et ce ton ?
Vous devancez les vents, avez-vous dit, la belle ?
Que Oh ! la folle prétention.
Prenez-vous le coursier pour un sot sans cervelle ?
Que Vous surpassez, j’en conviens, les chevaux.
Voilà tout. Beau sujet vraiment de gloriole !
Mais lorsque vous voudrez devancer les oiseaux,
Le tonnerre et les vents, venez à mon école.