Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Hirondelle et les Oiseaux (bilingue)

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L’HIRONDELLE ET LES OISEAUX


Comme le gui venait de pousser, l’hirondelle, sentant le danger qui menaçait les oiseaux, les assembla tous et leur conseilla avant tout de couper le gui aux chênes qui le portaient ; mais si cela leur était impossible, de se réfugier chez les hommes et de les supplier de ne pas recourir à l’effet de la glu pour les attraper. Les oiseaux se moquèrent d’elle, la traitant de radoteuse. Alors elle se rendit chez les hommes et se présenta en suppliante. Ceux-ci lui firent accueil à cause de son intelligence et lui donnèrent place dans leurs demeures. Il arriva ainsi que les autres oiseaux furent pris et mangés par les hommes, et que seule, l’hirondelle, leur protégée, nicha même sans crainte dans leurs maisons.

Cette fable montre que, quand on prévoit l’avenir, on échappe naturellement aux dangers.

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Χελιδὼν καὶ ὄρνιθες.

Ἄρτι τοῦ ἰξοῦ φυομένου, χελιδὼν αἰσθομένη τὸν ἐνιστάμενον τοῖς πετεινοῖς κίνδυνον, συναθροίσασα πάντα τὰ ὄρνεα, συνεϐούλευσεν αὐτοῖς μάλιστα μὲν ταῖς ἰξοφόροις δρυσὶν ἐκκόψαι· εἰ δ’ ἄρα τοῦτο αὐτοῖς ἀδύνατον, ἐπὶ τοὺς ἀνθρώπους καταφυγεῖν καὶ τούτους ἱκετεῦσαι, ὅπως μὴ χρησάμενοι τῇ τοῦ ἰξοῦ ἐνεργείᾳ συλλαμϐάνωσιν αὐτά. Τῶν δὲ γελασάντων αὐτὴν ὡς ματαιολογοῦσαν, αὐτὴ παραγενομένη ἱκέτις τῶν ἀνθρώπων ἐγένετο. Οἱ δὲ ἀποδεξάμενοι αὐτὴν ἐπὶ τῇ συνέσει καὶ σύνοικον αὐτὴν προσελάϐοντο. Οὕτως συνέϐη τὰ μὲν λοιπὰ ἀγρευόμενα ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων κατεσθίεσθαι, μόνην δὲ τὴν χελιδόνα ὡς πρόσφυγα καὶ ἐν ταῖς αὐτῶν οἰκίαις ἀδεῶς νεοττοποιεῖσθαι.

Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι οἱ τὰ μέλλοντα προορώμενοι εἰκότως τοὺς κινδύνους διακρούονται.