Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Âne, le Corbeau et le Loup (bilingue)

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L’ÂNE, LE CORBEAU ET LE LOUP


Un âne, qui avait une plaie au dos, paissait dans une prairie. Un corbeau se posa sur lui et piqua sa plaie à coups de bec. L’âne sous l’impression de la douleur se mit à braire et à sauter. L’ânier, qui était à quelque distance, éclata de rire. Un loup qui passait le vit et se dit à lui-même : « Malheureux que nous sommes ! il suffit qu’on nous aperçoive, pour qu’on nous donne la chasse ; mais que ceux-ci osent s’approcher, on leur fait risette. » Cette fable fait voir que les gens malfaisants se reconnaissent à leur mine même et à première vue.

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Ὄνος καὶ κόραξ καὶ λύκος.

Ὄνος ἡλκωμένος τὸν νῶτον ἔν τινι λειμῶνι ἐνέμετο. Κόρακος δὲ ἐπικαθίσαντος αὐτῷ καὶ τὸ ἕλκος κρούοντος, ὁ ὄνος ἀλγῶν ὠγκᾶτό τε καὶ ἐσκίρτα. Τοῦ δὲ ὀνηλάτου πόρρωθεν ἑστῶτος καὶ γελῶντος, λύκος παριὼν ἐθεάσατο καὶ πρὸς ἑαυτὸν ἔφη· « Ἄθλιοι ἡμεῖς, οἵ, κἂν αὐτὸ μόνον ὀφθῶμεν, διωκόμεθα, τούτους δὲ καὶ προσιόντας προσγελῶσιν ». Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι οἱ κακοῦργοι τῶν ἀνθρώπων καὶ ἐξ αὐτῶν τῶν προσώπων καὶ ἐξ ἀπροόπτου δῆλοί εἰσιν.