Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Oiseleur et l’Alouette huppée (bilingue)

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L’OISELEUR ET L’ALOUETTE HUPPÉE


Un oiseleur dressait des pièges aux oiseaux. Une alouette huppée, l’ayant aperçu de loin, lui demanda ce qu’il faisait. Il répondit qu’il fondait une ville, puis il s’éloigna et se cacha. L’alouette, se fiant aux discours de cet homme, s’approcha et fut prise au lacet. L’oiseleur étant accouru, elle lui dit : « Hé ! l’homme, si c’est une ville comme celle-ci que tu fondes, tu n’y trouveras pas beaucoup d’habitants. »

Cette fable montre que si l’on déserte les maisons et les villes, c’est surtout quand les maîtres y sont incommodes.

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Ὀρνιθοθήρας καὶ κορύδαλος.

Ὀρνιθορήρας ὄρνισιν ἵστη παγίδας. Κορύδαλος δὲ τοῦτον πόρρωθεν ἰδὼν ἐπυνθάνετο τί ποτ’ ἐργάζοιτο. Τοῦ δὲ πόλιν κτίζειν φαμένου, εἶτα δὲ πορρωτέρω ἀποχωρήσαντος καὶ κρυϐέντος, ὁ κορύδαλος τοῖς τοῦ ἀνδρὸς λόγοις πιστεύσας, προσελθὼν εἰς τὸν βρόχον ἑάλω. Τοῦ δὲ ὀρνιθοθήρα ἐπιδραμόντος, ἐκεῖνος εἶπεν· « Ὦ οὗτος, εἰ τοιαύτην πόλιν κτίζεις, οὐ πολλοὺς εὑρήσεις τοὺς ἐνοικοῦντας. »

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι τότε μάλιστα οἶκοι καὶ πόλεις ἐρημοῦνται, ὅταν οἱ προεστῶτες χαλεπαίνωσιν.