Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Cigale et le Renard (bilingue)

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LA CIGALE ET LE RENARD

Une cigale chantait sur un arbre élevé. Un renard qui voulait la dévorer imagina la ruse que voici. Il se plaça en face d’elle, il admira sa belle voix et il l’invita à descendre : il désirait, disait-il, voir l’animal qui avait une telle voix. Soupçonnant le piège, la cigale arracha une feuille et la laissa tomber. Le renard accourut, croyant que c’était la cigale. « Tu te trompes, compère, lui dit-elle, si tu as cru que je descendrais : je me défie des renards depuis le jour où j’ai vu dans la fiente de l’un d’eux des ailes de cigale. »

Les malheurs du voisin assagissent les hommes sensés.

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Τέττιξ καὶ ἀλώπηξ.

Τέττιξ ἐπί τινος ὑψηλοῦ δένδρου ᾖδεν. Ἀλώπηξ δὲ βουλομένη αὐτὸν καταφαγεῖν τοιοῦτόν τι ἐπενόησεν. Ἄντικρυς στᾶσα ἐθαύμαζεν αὐτοῦ τὴν εὐφωνίαν, καὶ παρεκάλει καταϐῆναι, λέγουσα ὅτι ἐπιθυμεῖ θεάσασθαι πηλίκον ζῷον τηλικαύτην φωνὴν φθέγγεται. Κἀκεῖνος ὑπονοήσας αὐτῆς τὴν ἐνέδραν, φύλλον ἀποσπάσας καθῆκε. Προσδραμούσης δὲ ὡς ἐπὶ τὸν τέττιγα, ἔφη· « Ἀλλὰ πεπλάνησαι, ὦ αὕτη, εἰ ὑπέλαϐές με καταϐήσεσθαι· ἐγὼ γὰρ ἀπ’ ἐκείνου ἀλώπεκας φυλάττομαι ἀφ’ οὗ ἐν ἀφοδεύματι ἀλώπεκος πτερὰ τέττιγος ἐθεασάμην. »

Ὅτι τοὺς φρονίμους τῶν ἀνθρώπων αἱ τῶν πέλας συμφοραὶ σωφρονίζουσι.