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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Femme et ses Servantes (bilingue)

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Pour les autres éditions de ce texte, voir La Femme et ses Servantes.

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LA FEMME ET SES SERVANTES


Une veuve laborieuse avait de jeunes servantes qu’elle éveillait la nuit au chant du coq pour les mettre au travail. Celles-ci, continuellement exténuées de fatigue, décidèrent de tuer le coq de la maison ; car, à leurs yeux, c’était lui qui causait leur malheur en éveillant leur maîtresse avant le jour. Mais, quand elles eurent exécuté ce dessein, il se trouva qu’elles avaient aggravé leur malheur ; car la maîtresse, à qui le coq n’indiquait plus l’heure, les faisait lever de plus grand matin pour les faire travailler.

Cette fable montre que pour beaucoup de gens ce sont leurs propres résolutions qui sont causes de leurs malheurs.

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Γυνὴ καὶ θεράπαιναι.


Γυνὴ χήρα φίλεργος θεραπαινίδας ἔχουσα, ταύτας εἰώθει νυκτὸς ἐπὶ τὰ ἔργα ἐγείρειν πρὸς ἀλεκτοροφωνίαν. Αἱ δὲ συνεχῶς καταπονούμεναι ἔγνωσαν δεῖν τὸν ἐπὶ τῆς οἰκίας ἀλέκτορα ἀποπνίξαι· ἐκεῖνον γὰρ ᾤοντο τῶν κακῶν αἴτιον εἶναι νύκτωρ ἐγείροντα τὴν δέσποιναν. Συνέβη δὲ αὐταῖς πραξάσαις τοῦτο χαλεπωτέροις τοῖς δεινοῖς περιπεσεῖν· ἡ γὰρ δέσποινα ἀγνοοῦσα τὴν τῶν ἀλεκτρυόνων ὥραν νυχιέστερον ἐπὶ τὸ ἔργον ἤγειρεν.

Οὕτω πολλοῖς ἀνθρώποις τὰ ἴδια βουλεύματα κακῶν αἴτια γίνεται.