Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Vieille et le Médecin (bilingue)
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LA VIEILLE ET LE MÉDECIN
Une vieille femme, qui avait les yeux malades, fit appeler, moyennant salaire, un médecin. Il vint chez elle, et à chaque onction qu’il lui faisait, il ne manquait pas, tandis qu’elle avait les yeux fermés, de lui dérober ses meubles pièce à pièce. Quand il eut tout emporté, la cure aussi étant terminée, il réclama le salaire convenu. La vieille se refusant à payer, il la traduisit devant les magistrats. Elle déclara qu’elle avait bien promis le salaire, s’il lui guérissait la vue ; mais que son état, après la cure du médecin, était pire qu’auparavant. « Car, dit-elle, je voyais alors tous les meubles qui étaient dans ma maison ; à présent au contraire je ne puis plus rien voir. » C’est ainsi que les malhonnêtes gens ne songent pas que leur cupidité fournit contre eux la pièce à conviction. |
Γραῦς καὶ ἰατρός.
Γυνὴ πρεσβῦτις τοὺς ὀφθαλμοὺς νοσοῦσα ἰατρὸν ἐπὶ μισθῷ παρεκάλεσεν. Ὁ δὲ εἰσιών, ὁπότε αὐτὴν ἔχριε, διετέλει ἐκείνης συμμυούσης καθ᾿ ἕκαστον τῶν σκευῶν ὑφαιρούμενος. Ἐπειδὴ δὲ πάντα ἐκφορήσας κἀκείνην ἐθεράπευσεν, ἀπῄτει τὸν ὡμολογημένον μισθόν· καὶ μὴ βουλομένης αὐτῆς ἀποδοῦναι, ἤγαγεν αὐτὴν ἐπὶ τοὺς ἄρχοντας. Ἡ δὲ ἔλεγε τὸν μὲν μισθὸν ὑπεσχῆσθαι, ἐὰν θεραπεύσῃ αὐτῆς τὰς ὁράσεις, νῦν δὲ χεῖρον διατεθῆναι ἐκ τῆς ἰάσεως αὐτοῦ ἢ πρότερον· « τότε μὲν γὰρ ἔβλεπον πάντα, ἔφη, τὰ ἐπὶ τῆς οἰκίας σκεύη, νῦν δ᾿ οὐδὲν ἰδεῖν δύναμαι. » Οὕτως οἱ πονηροὶ τῶν ἀνθρώπων διὰ πλεονεξίαν λανθάνουσι καθ᾿ ἑαυτῶν τὸν ἔλεγχον ἐπισπώμενοι. |