Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Chien, le Coq et le Renard (bilingue)

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LE CHIEN, LE COQ ET LE RENARD

Un chien et un coq ayant fait société allaient par chemins. Le soir venu, le coq monta sur un arbre pour y dormir, et le chien se coucha au pied de l’arbre qui était creux. Or le coq ayant, suivant son habitude, chanté avant le jour, un renard l’entendit, accourut et, s’arrêtant en bas de l’arbre, le pria de descendre vers lui ; car il désirait embrasser une bête qui avait une si belle voix. Le coq lui dit d’éveiller d’abord le portier qui dormait au pied de l’arbre : il descendrait, quand celui-ci aurait ouvert. Alors, comme le renard cherchait à parler au portier, le chien bondit brusquement et le mit en pièces.

Cette fable montre que les gens sensés, quand leurs ennemis les attaquent, leur donnent le change en les adressant à de plus forts.


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Κύων καὶ ἀλεκτρυὼν καὶ ἀλώπηξ.


Κύων καὶ ἀλεκτρυὼν ἑταιρείαν ποιησάμενοι ὥδευον. Ἑσπέρας δὲ καταλαβούσης, ὁ μὲν ἀλεκτρυὼν ἐπὶ δένδρου ἐκάθευδεν ἀναβάς, ὁ δὲ κύων πρὸς τῇ ῥίζῃ τοῦ δένδρου κοίλωμα ἔχοντος. Τοῦ δὲ ἀλεκτρυόνος κατὰ τὸ εἰωθὸς νύκτωρ φωνήσαντος, ἀλώπηξ ἀκούσασα πρὸς αὐτὸν ἔδραμε καὶ στᾶσα κάτωθεν πρὸς ἑαυτὴν κατελθεῖν ἠξίου· ἐπιθυμεῖν γὰρ ἀγαθὴν οὕτω φωνὴν ζῷον ἔχον ἀσπάσασθαι. Τοῦ δὲ εἰπόντος τὸν θυρωρὸν πρότερον διυπνίσαι ὑπὸ τὴν ῥίζαν καθεύδοντα, ὡς, ἐκείνου ἀνοίξαντος, κατελθεῖν, κἀκείνης ζητούσης αὐτὸν φωνῆσαι, ὁ κύων αἴφνης πηδήσας αὐτὴν διεσπάραξεν.

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οἱ φρόνιμοι τῶν ἀνθρώπων τοὺς ἐχθροὺς ἐπελθόντας πρὸς ἰσχυροτέρους πέμπουσι παραλογιζόμενοι.