Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Devin (bilingue)

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LE DEVIN


Un devin, installé sur la place publique, y faisait recette. Soudain un quidam vint à lui et lui annonça que les portes de sa maison étaient ouvertes et qu’on avait enlevé tout ce qui était à l’intérieur. Hors de lui, il se leva d’un bond et courut en soupirant voir ce qui était arrivé. Un des gens qui se trouvaient là, le voyant courir, lui cria : « Hé ! l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. »

On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.

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Μάντις

Μάντις ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς καθεζόμενος ἠργυρολόγει. Ἐλθόντος δέ τινος αἰφνίδιον πρὸς αὐτὸν καὶ ἀπαγγείλαντος ὡς τῆς οἰκίας αὐτοῦ αἱ θύραι ἀνεσπασμέναι εἰσὶ καὶ πάντα τὰ ἔνδον ἐκπεφορημένα, ἐκταραχθεὶς ἀνεπήδησε καὶ στενάξας ᾔει δρόμῳ τὸ γεγονὸς ὀψόμενος. Τῶν δὲ παρατυχόντων τις θεασάμενος εἶπεν· « Ὦ οὗτος, σὺ τὰ ἀλλότρια πράγματα προειδέναι ἐπαγγελλόμενος τὰ σαυτοῦ οὐ προεμαντεύου; »

Τούτῳ τῷ λόγῳ χρήσαιτο ἄν τις πρὸς ἐκείνους τοὺς ἀνθρώπους τοὺς τὸν ἑαυτῶν βίον φαύλως διοικοῦντας καὶ τῶν μηδὲν προσηκόντων προνοεῖσθαι πειρωμένους.