Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Milan qui hennit

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 61r).
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LE MILAN QUI HENNIT


Le milan eut jadis une autre voix, qui était perçante. Mais un jour il entendit un cheval qui hennissait admirablement, et il voulut l’imiter. Mais il eut beau répéter ses essais : il ne réussit pas à prendre exactement la voix du cheval et il perdit en outre sa propre voix. De cette manière il n’eut ni la voix du cheval ni sa voix de jadis.

Les gens vulgaires et jaloux envient les qualités contraires à leur nature et perdent celles qui y sont conformes.