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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Naufragé

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 26r-27r).
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LE NAUFRAGÉ


Un riche Athénien naviguait avec d’autres passagers. Une tempête violente étant survenue, le vaisseau chavira. Or, tandis que les autres passagers cherchaient à se sauver à la nage, l’Athénien, invoquant à chaque instant Athéna, lui promettait offrandes sur offrandes, s’il parvenait à se sauver. Un des naufragés, qui nageait à côté de lui, lui dit : « Fais appel à Athéna, mais aussi à tes bras »

Nous aussi invoquons les dieux ; mais n’oublions pas de travailler de notre côté pour nous sauver.

Estimons-nous heureux, si en faisant effort nous-mêmes, nous obtenons la protection des dieux ; si nous nous abandonnons, les démons seuls peuvent nous sauver.

Si l’on tombe dans le malheur, il faut prendre soi-même de la peine pour s’en tirer, et seulement alors implorer le secours de la divinité.