Aller au contenu

Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Renard et la Ronce

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Renard et la Ronce.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 17r).
31


LE RENARD ET LA RONCE


Un renard, franchissant une clôture, glissa, et se voyant sur le point de tomber, saisit une ronce pour s’aider de son secours. Les épines de la ronce lui ayant mis les pattes en sang, il eut mal et lui dit : « Hélas ! j’ai eu recours à toi pour m’aider, et tu m’as mis plus mal en point. — Eh bien ; tu t’es fourvoyé, l’ami, dit la ronce, en voulant t’accrocher à moi qui ai l’habitude d’accrocher tout le monde. »

Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont recours à l’aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.