Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Renard et le Dragon (bilingue)

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Renard et le Dragon.

33


LE RENARD ET LE DRAGON


[Il y avait un figuier près d’une route.] Un renard, ayant aperçu un dragon endormi, envia sa longueur, et, voulant l’égaler, il se coucha près de lui et essaya de s’allonger, jusqu’à ce que, outrant son effort, l’imprévoyant animal creva.

C’est le cas de ceux qui rivalisent avec de plus forts qu’eux : ils crèvent eux-mêmes, avant de pouvoir les atteindre.

33


Ἀλώπηξ καὶ δράκων.

[Συκέα παρ᾿ ὁδὸν ἦν.] Ἀλώπηξ [δὲ] θεασαμένη δράκοντα κοιμώμενον ἐζήλωσεν αὐτοῦ τὸ μῆκος· βουλομένη δὲ αὐτῷ ἐξισωθῆναι παραναπεσοῦσα ἐπειρᾶτο ἑαυτὴν ἐκτείνειν, μέχρις οὗ ὑπερβιαζομένη ἔλαβε ῥαγεῖσα.

Τοῦτο πάσχουσιν οἱ τοῖς κρείττοσιν ἀνθαμιλλώμενοι· θᾶττον γὰρ αὐτοὶ διαρρήγνυνται ἢ ἐκείνων ἐφικέσθαι δύνανται.