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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Riche et les Pleureuses

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Riche et les Pleureuses.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 136r-137r).
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LE RICHE ET LES PLEUREUSES


Un homme riche avait deux filles. L’une d’elles étant morte, il loua des pleureuses à gages. L’autre fille dit à sa mère : « Nous sommes bien malheureuses : c’est nous que regarde le deuil et nous ne savons pas faire les lamentations, tandis que ces femmes, qui ne nous sont rien, se frappent et pleurent avec tant de violence. » La mère lui répondit : « Ne t’étonne pas, mon enfant, si ces femmes font des lamentations si pitoyables : elles les font pour de l’argent. »

C’est ainsi que certains hommes, poussés par l’intérêt, n’hésitent pas à trafiquer des malheurs d’autrui.