Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Chiens réconciliés avec les Loups (bilingue)
Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Chiens réconciliés avec les Loups.
◄◄◄ | Fables d’Ésope Traduction d’Émile Chambry |
►►► |
LES CHIENS RÉCONCILIÉS AVEC LES LOUPS
Les loups dirent aux chiens : « Pourquoi, étant de tout point pareils à nous, ne vous entendez-vous pas avec nous, comme des frères ? Car nous ne différons en rien, sauf de pensée. Nous, nous vivons dans la liberté ; vous, soumis et asservis aux hommes, vous endurez d’eux les coups, vous portez des colliers et vous gardez les troupeaux ; et quand vos maîtres mangent, ils ne vous jettent que les os. Mais croyez-nous ; livrez-nous tous les troupeaux et nous les mettrons en commun pour nous en rassasier. » Les chiens prêtèrent l’oreille à ces propositions ; et les loups, pénétrant à l’intérieur de l’étable, égorgèrent d’abord les chiens. Tel est le salaire que reçoivent ceux qui trahissent leur patrie. |
216
Λύκοι καὶ κύνες <πρὸς αὐτοὺς καταλλαγέντες>. Οἱ λύκοι τοῖς κυσὶν εἶπον· « Διὰ τί ὅμοιοι ὄντες ἡμῖν ἐν πᾶσιν, οὐχ ὁμοφρονεῖτε ἡμῖν ὡς ἀδελφοί; οὐδὲν γὰρ ὑμῶν διαλλάττομεν, πλὴν τῇ γνώμῃ. Καὶ ἡμεῖς μὲν ἐλευθερίᾳ συζῶμεν· ὑμεῖς δὲ τοῖς ἀνθρώποις ὑποκύπτοντες καὶ δουλεύοντες πληγὰς παρ᾿ αὐτῶν ὑπομένετε, καὶ κλοιὰ περιτίθεσθε, καὶ φυλάττετε τὰ πρόβατα· ὅτε δὲ ἐσθίουσιν, μόνα τὰ ὀστᾶ ὑμῖν ἐπιρρίπτουσιν. Ἀλλ᾿ ἐὰν πείθησθε, πάντα τὰ ποίμνια ἔκδοτε ἡμῖν καὶ ἕξομεν πάντα κοινὰ εἰς κόρον ἐσθίοντες. » Ὑπήκουσαν οὖν πρὸς ταῦτα οἱ κύνες· οἱ δὲ ἔνδον τοῦ σπηλαίου εἰσελθόντες πρότερον τοὺς κύνας διέφθειραν. Ὅτι οἱ τὰς ἑαυτῶν πατρίδας προδιδόντες τοιούτους μισθοὺς λαμβάνουσι.
|