Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Coqs et la Perdrix (bilingue)

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LES COQS ET LA PERDRIX


Un homme qui avait des coqs dans sa maison, ayant&#32 ; trouvé une perdrix privée à vendre, l’acheta et la rapporta chez lui pour la nourrir avec les coqs. Mais ceux-ci la frappant et la pourchassant, elle avait le cœur gros, s’imaginant qu’on la rebutait, parce qu’elle était de race étrangère. Mais peu de temps après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas qu’ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains plus d’être frappée par ces coqs ; car je vois qu’ils ne s’épargnent pas même entre eux. »

Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n’épargnent même pas leurs parents.

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Ἀλεκτρυόνες καὶ πέρδιξ.

Ἀλεκτρυόνας τις ἐπὶ τῆς οἰκίας ἔχων, ὡς περιέτυχε πέρδικι τιθασῷ πωλουμένῳ, τοῦτον ἀγοράσας ἐκόμισεν οἴκαδε ὡς συντραφησόμενον. Τῶν δὲ τυπτόντων αὐτὸν καὶ ἐκδιωκόντων, ὁ πέρδιξ ἐβαρυθύμει, νομίζων διὰ τοῦτο αὐτὸν καταφρονεῖσθαι ὅτι ἀλλόφυλός ἐστι. Μικρὸν δὲ διαλιπών, ὡς ἐθεάσατο τοὺς ἀλεκτρυόνας πρὸς ἑαυτοὺς μαχομένους καὶ οὐ πρότερον ἀποστάντας πρὶν ἢ ἀλλήλους αἱμάξαι, ἔφη πρὸς ἑαυτόν· « Ἀλλ᾿ ἔγωγε οὐκέτι ἄχθομαι ὑπ᾿ αὐτῶν τυπτόμενος· ὁρῶ γὰρ αὐτοὺς οὐδὲ αὑτῶν ἀπεχομένους. »

Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι ῥᾴδιον φέρουσι τὰς τῶν πέλας ὕβρεις οἱ φρόνιμοι, ὅταν ἴδωσιν αὐτοὺς μηδὲ τῶν οἰκείων ἀπεχομένους.