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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Ménagyrtes

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Ménagyrtes.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 104r).

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LES MÉNAGYRTES


Des ménagyrtes[1] avaient un âne qu’ils chargeaient de leurs bagages, quand ils se mettaient en route. Or un jour cet âne mourut de fatigue ; ils le dépouillèrent, firent de sa peau des tambourins, et ils s’en servirent. D’autres ménagyrtes les ayant rencontrés leur demandèrent où était leur âne. « Il est mort, dit-il ; mais il reçoit autant de coups qu’il en a jamais reçus de son vivant. »

Ainsi parfois les serviteurs, même affranchis de l’esclavage, ne sont pas délivrés des charges de la servitude.

  1. Prêtres mendiants de Cybèle