Fleurs humaines (Gilkin)

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La NuitLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 185).
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FLEURS HUMAINES



Sur l’eau d’ébène et d’améthyste
Comme de larges nénufars,
Les yeux tournés vers le ciel triste,
Flottent des visages blafards.

Leurs tiges molles et charnues
Sortent, comme des serpents verts,
Du fond des vases inconnues
Où grouillent des monstres divers.

Têtes d’amour, têtes mystiques,
Têtes de rêve et de douleur,
Têtes sublimes et tragiques,
Têtes d’adolescence en fleur,
 
Toutes pâlissent et se meurent
Et, regardant le ciel sans fin,
Leurs yeux inconsolables pleurent
La fange où naquit leur destin.