Français, reprenez le pouvoir !/Partie 3/Chapitre 16

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Si les Français eux-mêmes ne connaissent plus, ne ressentent plus la signification de leur nationalité, de leur histoire et de leurs valeurs, bref s’ils n’adhèrent plus un minimum à leur identité nationale en dehors des coupes du monde de football, comment pouvons-nous demander aux plus récents arrivés de comprendre notre mode de vie, de respecter la République? En définitive, les problèmes d’immigration et d’intégration ne sont qu’un symptôme de la crise d’identité nationale.

L’immigration d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle du début du xxe siècle, puisque à cette époque, en acquérant la nationalité française, on épousait des valeurs que l’on était d’ailleurs prêt à défendre en combattant. L’incapacité de la France à se définir comme nation souveraine nourrit alors le mor­cellement de notre pays. Incendier une voiture, renoncer à sa langue, déplacer sa fortune à l’étranger, ne participent-ils pas d’un même rejet de la France? Cela mérite réflexion, me semble-t-il.

Dans une interview récente, l’écrivain égyptien Samir Khalil Samir décrit avec lucidité cette faille: « Pour réussir l’intégration, il faut que le pays d’accueil ait une identité bien claire et bien affirmée et, en même temps, une grande ouverture de cœur pour accueillir l’autre quel qu’il soit. Mais il faut aussi que l’émigré veuille s’intégrer au pays qui l’accueille. C’est trop facile de dire: je garde mes traditions égyptiennes et je prends tout ce qui me plaît en France. Si je quitte mon pays pour la France, je dois vouloir et pouvoir devenir Français. Mais pour cela, il est essentiel que le pays d’accueil se définisse sinon comment puis-je m’intégrer? Cela me rend la tâche impossible… Je reproche aux Européens leur idéalisme romantique. En refusant de se définir, ils rendent impossible l’intégration de l’émigré. Il faut une culture guide. La culture du pays d’accueil est la matrice dans laquelle s’intègrent les autres cultures. Elle peut accueillir infiniment plus que ce qu’elle est sans pour autant se diluer ou rejeter l’autre. Mais il faut du temps. C’est une évolution qui ne peut pas se faire brusquement. Il faut tenir compte de la capacité d’accueil des nationaux.» Tout est dit. Déjà, avant les législatives de 2002, j’avais animé un groupe de travail sur l’intégration pour le compte du RPR. Nous avions alors proposé des mesures fortes et simples.

Tout d’abord, l’acquisition de la nationalité française doit être solennisée par une cérémonie civique où l’étranger signe un contrat avec son nouveau pays. Il s’engagerait ainsi à respecter la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », la laïcité, l’égalité des sexes, la liberté d’expression. Bref, celui qui acquiert la nationalité dans notre pays doit positivement adhérer à la citoyenneté française, à ses droits et à ses devoirs. C’est à nous de dire ce que nous sommes, d’où nous venons et ce que nous voulons. Alors, l’étranger décidera s’il veut nous rejoindre ou s’il préfère conserver sa nationalité d’origine, voire gagner un autre pays au système différent, comme par exemple les États-Unis ou la Grande-Bretagne qui acceptent la constitution de communautés.

Tout immigrant désirant s’installer sur nos terres pour une période durable devra également prêter serment avant la délivrance du titre de séjour. Il s’engagera ainsi à respecter les valeurs et les lois de la République, et sera solennellement prévenu du risque d’expulsion en cas de délit grave. Le non-respect de ce contrat entraînerait en effet la suppression de l’autorisation en toute connaissance de cause. Enfin, la nationalité française ne serait, en fin de compte, accordée qu’en contrepartie du strict respect de ce serment. À l’opposé, nous devons lutter implacablement contre les discriminations raciales. Sans tomber dans la victimisation permanente, force est de déplorer là aussi la mansuétude des tribunaux qui classent sans suite la plupart des affaires où des jeunes sont victimes d’un racisme qui nous fait honte à tous.

Tous les Français doivent réapprendre à être Français: c’est le rôle de l’éducation civique à l’école, qui doit davantage présenter une vision positive de notre pays, et non plus se focaliser sur les questions de racisme et de discrimination, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, attisant le mal plutôt qu’il ne le combat.

C’était aussi la fonction du service national. Je propose à cet effet un service civique de trois mois, pour les filles comme pour les garçons. Il permettra aux jeunes de se mêler, de sortir de leur quartier, d’apprendre à donner, à découvrir d’autres horizons, de s’ouvrir aux autres. Chaque trimestre, cent cinquante mille jeunes seront ainsi, après une semaine de « rendez-vous citoyen », affectés à venir dans des administrations, des hôpitaux, des collectivités locales.

À vocation sociale, humanitaire, environnementale, culturelle et pourquoi pas militaire pour ceux qui le souhaitent, ce service, j’en suis convaincu, donnera une nouvelle chance à beaucoup de jeunes. Les grincheux en évoquent le coût. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui en 1996 avaient fait échouer la proposition de Philippe Séguin de remplacer le service militaire par un service civil. Certes, il est élevé, mais connaissent-ils le coût des émeutes, du repli sur soi, des trafics, de la haine? Notre pays doit savoir investir dans sa jeunesse s’il veut que celle-ci l’estime.

Une fois défini ce que représente la citoyenneté française, on pourra alors aisément s’attaquer aux origines des phénomènes migratoires. Aider les pays en développement constitue certainement la priorité. La situation politique, économique et sociale de l’Afrique, devra être au cœur de toutes les préoccupations des Européens, avec 650 millions d’habitants dont 450 âgés de moins de dix-sept ans, 2 milliards en 2040, il est évident que la déstabilisation du continent provoquera des tensions en Europe. Refusons en premier lieu la dérive de l’OMC et créons une « exception agricole » pour permettre le développement de productions qui assure le bien-être et l’enrichissement des habitants. Investissons directement dans les infrastructures, comme le font les Chinois, pour éviter le détournement de l’aide. Généralisons la taxe sur les billets d’avion, initiée par le président Chirac, initiative qui mérite d’être saluée, pour favoriser la diffusion des médicaments. Ouvrons des universités sur place afin d’éviter aux forces vives de rester après leurs études chez nous, privant leur pays d’origine du fruit de leur formation.

L’Europe doit lancer un grand emprunt pour investir massivement en Afrique et permettre ainsi le décollage de son économie. Certes, cela ne sera pas simple, mais ne rien faire continuerait de précipiter toute une population affamée vers nos côtes.

La France doit également s’inspirer de ce que fait l’Allemagne avec l’Europe centrale et orientale, et renouer avec le bassin méditerranéen en s’appuyant sur l’Espagne, l’Italie, la Grèce pour tendre la main au Maghreb.

Ce que les États-Unis ont fait pour nous avec le plan Marshall, pourquoi ne pas l’oser avec le continent africain?

Cette politique ne peut fonctionner que si, parallèlement, on s’attaque aux autres causes de l’appel d’air. Il faudrait punir beaucoup plus sévèrement les employeurs de clandestins (la perte annuelle de l’État pour le travail illégal étant estimée à 55 milliards d’euros). Renforcer l’Inspection du travail, refuser la politique absurde de Bruxelles qui veut relancer l’immigration de travail et de peuplement. Osons, en outre, limiter les prestations sociales et médicales pour les clandestins. L’aide médicale gratuite et anonyme pourrait être remplacée par des tickets de santé individualisés, délivrés par les mairies permettant ainsi d’identifier les bénéficiaires. Aidons aussi à la constitution d’hôpitaux et à la formation d’équipes professionnelles en Afrique. De la sorte, les Français sauront précisément ce qui est donné et à qui. Enfin, j’en reparlerai plus loin, relançons une vraie politique nataliste.

Une fois notre identité réaffirmée et l’appel d’air migratoire contenu, on pourra parallèlement prendre toutes les mesures techniques indispensables pour maîtriser réellement l’immigration.

Nous devrons, en un mot, sortir de l’ambiguïté de ces dernières années et de la fausse fermeté de Nicolas Sarkozy. Seul un plan adopté par référendum permettra de passer outre au concert de lamentations qui ne manquera pas de resurgir.

Le préalable est bien sûr de mettre en œuvre « la clause de sauvegarde de Schengen » en rétablissant, pour une période temporaire, les contrôles aux frontières. Pourquoi les touristes, qui acceptent de montrer leur carte d’identité lorsqu’ils réalisent des achats dans des magasins détaxés en zone internationale, le refuseraient-ils pour entrer en France?

Ensuite, il faut s’appuyer sur les pays d’origine pour contrôler les départs. L’aide au développement devra être liée à la capacité des pays à le faire. Il ne faudra plus tolérer que certains d’entre eux refusent de reconnaître leurs ressortissants, empêchant par là même la France d’expulser ses illégaux.

De même, les demandes d’asile doivent être contrôlées en amont, en dehors de l’Union européenne car, une fois entrés, les clandestins sont bien plus difficiles à expulser.

Enfin, il faudra se résoudre à quelques mesures-choc. La suspension du regroupement familial pour cinq ans afin de limiter la pression migratoire et les effets en chaîne de peuplement, l’abolition de l’acquisition automatique de la nationalité française par mariage avant dix ans, la fin des régularisations systématiques au bout de quelques années, le remboursement par les pays d’origine des dépenses sociales des clandestins, l’obligation de déclarer tout changement de domicile comme en Allemagne ou au Portugal.

Pour réussir cette politique, il va de soi que le Parlement devra déterminer chaque année la politique d’immigration à suivre. L’objectif étant clairement de réduire l’immigration de peuplement au profit de celle de travail temporaire, et lorsque celle-ci est utile à la communauté nationale, ceci afin d’assurer une vie décente à tous ceux présents sur notre sol.

Aux belles âmes qui s’émeuvent, je propose de venir vivre chez les marchands de sommeil avec ceux qu’ils défendent en paroles, mais jamais en actes.

Il y a urgence car sont en cause la paix civile, notre prospérité, la qualité de nos relations avec les pays en développement. Au-delà, cette nouvelle politique doit nous aider à donner sa chance à chacun, quelles que soient sa couleur de peau, ses origines, son histoire, sa religion. En un mot, à toujours privilégier ce qui rassemble sur ce qui différencie.