Frontenac et ses amis/Deuxième Partie Chapitre III

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Dussault & Proulx, Imprimeurs (p. 110-119).

CHAPITRE III


Madame de Montmort, Henriette-Marie de Buade, sœur de Frontenac. — Prestige littéraire de son salon. — Sécurité de sa demeure pour les proscrits politiques : la Grande Mademoiselle s’y réfugie la nuit du 20 octobre 1652. — Paix religieuse de son foyer : Louis Habert de Montmort, neveu de Frontenac, vint y composer son premier sermon. — Claude de Bourdeille, beau-frère de Frontenac. — Deux copains : le comte de Frontenac et le chevalier de La Rivière.


La troisième des sœurs de Frontenac, Henriette-Marie de Buade, était une des grandes dames du dix-septième siècle, et sa princière demeure une véritable annexe de l’Académie. Les candidats au bel esprit y faisaient stage et antichambre. Son salon, à cette époque on disait couramment alcove et ruelle, son salon était ouvert à tout ce que le grand et beau monde du royaume comptait de plus illustre et de plus raffiné. Les quatre aristocraties sociales : celles de l’esprit, de la politique, de la richesse et de la naissance s’y disputaient les tabourets. Comme à l’hôtel de Rambouillet, on n’y demandait aux gens de lettres d’autre passe-port que l’esprit, esprit que la conversation mettait aux prises avec ce que la Ville et la Cour possédaient de plus fin et de plus recherché.

C’était donc une famille essentiellement lettrée que ces Frontenacs et ces Montmorts, vivant dans un milieu exclusivement intellectuel, jouissant d’une notoriété dans le monde des sciences et des arts, et qui, par ses relations sociales, ses nobles alliances, exerçait un prestige et une influence politique considérables. Déjà, à cette époque, l’hôtel de Rambouillet faisant école, l’échelle des valeurs sociales s’était modifiée, les distances avaient diminué entre le savoir et la naissance, l’homme de lettres et l’homme de qualité. L’autorité de cette fameuse alcôve, où l’on invitait les célébrités contemporaines pour leur seul mérite personnel, sans considérations d’origine ou de fortune, cette autorité, dis-je, pesa tyranniquement sur toutes les ruelles élégantes de l’époque. Les Montmorts la subirent volontiers et l’imposèrent à leur tour. Personne ne songea à se plaindre de ce despotisme éclectique qui proclamait l’égalité sociale des gens de lettres et des gens du monde. On sait les conséquences heureuses qu’entraîna, pour le langage et la littérature, cette révolution pacifique dans les mœurs du dix-septième siècle. Rambouillet, Sévigné, Maintenon, Frontenac et Montmort sont autant de noms illustres dans l’histoire des progrès du parler français. De fait, il est indéniable que de leur temps il sût atteindre une perfection si haute que nous regardons encore aujourd’hui comme une gloire et comme une force le seul mérite de nous y maintenir sans défaillance.

Non seulement la princière maison de Montmort était un asile pour les philosophes suspects, un sanctuaire de lettres sacrées et profanes, un berceau d’académies, mais elle était encore un refuge de proscrits politiques. C’est là que dans la nuit du 20 octobre 1652 la Grande Mademoiselle, Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, vint y chercher un abri, sur le conseil de sa maréchale de camp, Madame la comtesse de Frontenac. La Fronde était vaincue, Condé en fuite, Turenne triomphant, la Cour et le Roi rentrés avec lui à Paris, bref, la déroute était complète. C’était, pour les ennemis de Mazarin, l’heure fatale de l’affolement et de la panique, le moment du sauve-qui-peut général, instant décisif, minute suprême qu’il ne fallait point laisser échapper, au risque de sa propre tête.

— Où voulez-vous donc que j’aille, Monsieur ? demandait à son père la belle Frondeuse, toute frissonnante du péril de la situation.

— Où vous voudrez, avait répondu Gaston d’Orléans.

Mademoiselle de Montpensier s’en alla, à tout hasard, chez la comtesse de Fiesque, sa seconde maréchale de camp.

« Je lui demandai si elle n’avait vu personne, et si elle n’avait rien appris depuis que la Cour était arrivée ; elle me dit que les uns disaient que je serais chassée, les autres que l’on me voulait arrêter. Sa belle-mère était présente, qui me dit : « Je vois bien que sur cela vous voulez prendre quelque résolution ; je suis vieille et malsaine (malade) ; je ne veux point me brouiller avec la Cour. Adieu, je m’en vais à ma chambre, afin que, si on me demande de vos nouvelles, je puisse dire en vérité que je n’en sais point. »

« Madame de Frontenac me proposa si je voulais aller chez Madame de Montmort, sa belle-sœur : que c’étaient des gens retirés, qui ne voyaient quasi personne[1], et que c’est une grande maison. Je trouvai que cela était fort à propos. Je m’en allai à ma chambre, et je demandai mon souper, et dis : « Que tout le monde sorte ! je veux écrire ; qu’il ne demeure que Madame de Frontenac, Préfontaine et Pajot, » qui est une de mes femmes de chambre.

« Comme la porte fut fermée, je sortis par une autre et nous montâmes tous quatre dans le carosse de Préfontaine. Nous allâmes droit chez Madame de Montmort qui me témoigna bien de la joie de la confiance que j’avais en elle.

« Madame de Montmort me fit de grandes excuses de quoi elle me donnerait mal à souper ; mais que tout le monde ayant soupé chez elle, si elle envoyait à la ville, l’on s’apercevrait qu’il y aurait quelqu’un d’extraordinaire[2]. »

Le lendemain, sur l’ordre de Gaston d’Orléans, Mademoiselle de Montpensier s’en allait à Bois-le-Vicomte.

Comme on le voit, la maison des Montmorts était bien le suprême refuge des rebelles et des désespérés ; asile discret et sûr où personne ne demandait aux blessés de la vie la raison de leur révolte ou le secret de leur douleur.

De même que Frontenac avait une sœur préférée, Henriette-Marie de Buade, de même il eut un neveu favori. Ce fut le second des enfants de cette femme[3], Louis Habert de Montmort, nommé évêque de Perpignan en 1680. Entré dans les ordres, le fils d’Henriette de Frontenac parut le digne élève de Claude-Joly[4], et lorsqu’il aborda la chaire, l’auditoire n’eut qu’une voix pour acclamer son premier sermon. Madame de Sévigné, la reine des beaux esprits à cette époque — et Dieu sait combien le 17ième siècle en compta — écrivait de Paris, à sa fille, à la date du 1er avril 1671 :

« Nous entendîmes l’autre jour l’abbé de Montmort ; je n’ai jamais ouï un si beau jeune sermon ; je vous en souhaiterais autant à la place de votre minime[5]. Il fit le signe de la croix, il dit son texte ; il ne nous gronda point ; il ne nous dit point d’injures ; il nous pria de ne point craindre la mort puisqu’elle était le seul passage que nous eussions pour ressusciter avec Jésus-Christ. Nous le lui accordâmes ; nous fûmes tous contents. Il n’a rien qui choque, il imite M. d’Agen[6] sans le copier ; il est hardi, il est modeste, il est savant, il est dévôt ; enfin j’en fus contente au dernier point. »

L’enthousiasme de Madame de Sévigné nous garantit l’excellence du sermon de Montmort. Le jeune prédicateur n’avait alors que vingt-sept ans. Neuf ans plus tard, et c’était justice à rendre à son talent et à sa vertu, il montait sur le trône épiscopal de Perpignan.

En 1671, Frontenac était, à Paris, l’hôte adoré de sa sœur Henriette-Marie. Ne me demandez pas si l’oncle Frontenac courut entendre son neveu de Montmort prêcher devant la Cour. Il devait être aux meilleures places. Ce triomphe oratoire de l’enfant qu’il aimait le plus après le sien, François-Louis de Buade avait alors dix-huit ans, fut pour le vaillant officier une fête inoubliable de l’esprit et du cœur. Peut-être — et cette conjecture n’est pas invraisemblable — eut-il la joie superbe de s’entendre dire au sortir de l’église, devant le tout-Paris de Louis XIV : « Je n’ai jamais ouï un si beau jeune sermon ! » Et cela, de la bouche même de Madame de Sévigné. Heureux Frontenac ! il aurait eu la primeur de l’un des mots les plus charmants de l’immortelle marquise.

Vingt-quatre ans plus tard, un jour de mai 1695, à Québec, par les vaisseaux venus de France, Frontenac recevait une lettre lui annonçant la mort de Louis Habert de Montmort, son neveu, décédé à Montpellier le 23 janvier précédent.

Et de même qu’un musicien lisant un opéra croit véritablement entendre des voix et des instruments chanter à son oreille les paroles et les airs de la partition, de même Frontenac, lisant sa lettre de faire part, avait-il l’invincible illusion d’entendre, à la distance de vingt-quatre années vécues, et à douze cents lieues de lointain, — grande ævi spatium — trois voix bien connues causer ensemble, chez lui, à Paris, dans sa maison du Quai des Célestins, par une après-midi de mars 1671.

La première voix disait « qu’il ne fallait pas craindre la mort puisqu’elle était le seul passage que nous eussions pour ressusciter avec Jésus-Christ. » C’était la voix même de son neveu Louis Habert de Montmort donnant l’idée-mère de son premier sermon. Defunctus adhuc loquebatur.

La seconde voix était railleuse, Frontenac la reconnut tout de suite : elle appartenait à son beau-frere Bourdeille, Claude de Bourdeille, comte de Montrésor, le confident de Gaston d’Orléans. Elle se moquait agréablement du jeune abbé, disant que Madame de Sévigné avait eu vraiment grand mérite à lui accorder sa proposition, qui ne causait nul embarras pour l’excellente raison qu’elle ne laissait aucune alternative, et qu’elle était rigoureusement à prendre ou a laisser. « Ça, ou la porte ! » comme au collège. Et, quand on choisissait ça, c’était encore et toujours la porte, cette épouvantable porte du cimetière qui s’ouvrait et se fermait sur nous, fatalement, qu’on le voulût ou non.

Et Frontenac écoutant, dans le silence austère du château Saint-Louis mis dans la confidence du deuil du maître cette voix moqueuse et sarcastique, se rappelait avec amertume que les Bourdeilles, ses alliés, étaient des libres-penseurs, des gens qui ne croyaient à la vie future et à la résurrection que dans la mémoire des hommes et bornaient l’éternité du souvenir à la durée, toujours brève, comme à la fortune, également éphémère, d’un dictionnaire ou d’une encyclopédie.

Plus sévère et moins assurée que le ton bravache et frondeur de Montrésor, une troisième voix s’élevait pour donner la réplique à ces deux interlocuteurs. « La mort disait-elle, pour certaine qu’elle soit le seul passage que nous ayons de ressusciter avec Jésus-Christ, n’en est pas moins un terrible passage, et les bruits qui en courent ne laissent pas que d’embarrasser ! »

Et Frontenac, gelé jusqu’aux moelles, frissonnait encore à cette pensée du chevalier de La Rivière, comme si cette conversation, vieille cependant d’un quart de siècle, se fût poursuivie à l’instant même au salon du château Saint-Louis, plutôt que là-bas, en France, à Paris, dans sa maison du Quai des Célestins. Cette scène intime semblait datée d’hier, tant elle se répétait, lucide et vivace, dans la mémoire, étonnamment fidèle, du vieux gouverneur.

Le chevalier de La Rivière ! Oh ! comme il s’arrêtait avec attendrissement au souvenir de cet autre lui-même. Comme ils l’avaient menée ensemble, et surmenée, cette vie mondaine comprise par eux dans un même sens : une mauvaise plaisanterie dont il fallait rire tout de même ; une sale bagarre d’où il se fallait aussi tirer, coûte que coûte. Se battre et s’ébattre, toute l’existence tenait dans cette devise, leur cri de combat. Et comme ils y allèrent ! Mêmes goûts, mêmes aptitudes, mêmes ambitions, mêmes succès, même fougue dans le caractère, même brio dans l’exécution des pires folies. Militaires ou galantes, leurs escapades se ressemblaient au point qu’ils pouvaient se les attribuer réciproquement, car ils partageaient en commun — comme tout le reste d’ailleurs — la passion de la guerre et des femmes. Leurs aventures romanesques ne se comptaient plus ; il y en eut de belles et de pitoyables, de tristes et de gaies, de bonnes et de mauvaises. Au choix ! car la variété en était infinie. Que voulez-vous ? le précepte est impératif : il faut que jeunesse se passe. Eux, l’avaient brûlée !

Ils enrayèrent enfin, assagis par l’excès et rompus de fatigue. Mais, au fond, ils demeurèrent ce qu’ils étaient : des viveurs délicats et raffinés cherchant et demandant toujours aux joies comme aux plaisirs les plus légitimes la saveur du fruit défendu.

Sans doute ils étaient rentrés dans l’ordre, s’étaient rangés, avaient pris femme, mais à leur manière, une manière très leste et très hardie, personnelle aux gens de guerre qui marchent à l’autel comme ils montent à l’assaut. Tous deux avaient amené leurs fiancées à s’insurger contre l’autorité légitime, à les épouser malgré leurs parents. Et, rien que d’y penser, cela pimentait le plaisir de la noce.

Mêmes causes, mêmes effets ! Pareilles alliances, pareils chagrins domestiques ; souvent aussi, pareils malheurs. J’ai raconté en détail l’histoire du mariage de Frontenac ; celui du chevalier de La Rivière est presque identique. Il avait épousé, à l’insu de son père, la fille du comte de Bussi-Rabutin, Françoise-Louise de Rabutin, veuve du marquis de Coligni-Langeac. Frontenac avait un beau-père dont l’influence ne comptait pas, le chevalier de La Rivière en avait un dont l’autorité comptait trop. Autant le sieur de Neuville, Charles de la Grange, était craintif et versatile, autant messire Bussi-Rabutin était irascible et résolu. La Grange s’était consolé de la rébellion de sa fille en convolant lui-même, mais il n’en fut pas de la sorte pour monsieur le comte, qui, furieux contre son voisin — Frontenac l’était aussi de La Grange — mit tout en œuvre pour rompre le mariage. Anne de La Grange avait résisté jusqu’à la fin ; Françoise-Louise de Rabutin céda tout de suite et se déclara elle-même contre son époux. Les tribunaux prononcèrent en faveur de La Rivière qui ne réussit pas cependant à ramener sa femme. En désespoir de cause, il se retira à l’institution de l’Oratoire, à Paris, où il menait une vie fort exemplaire, aux dernières nouvelles.

Et c’est à tout cela que songeait Frontenac tenant à la main cette lettre de faire part, datée le 23 janvier 1695, qui lui annonçait le décès de son neveu, Louis Habert de Montmort, évêque de Perpignan.

Il regardait loin devant lui, fixement, et souriait d’un air moqueur, car il revoyait, d’imagination, la figure contrite de cet autre lui-même, de cet éclopé de la vie conjugale, remisé forcément dans le célibat, de ce grand diable devenu moine, au rebours du proverbe, avant d’être vieux ! Eux qui tant et tant s’étaient raillé des autres, de leurs défauts, de leurs travers, de leurs manies ou de leurs tics, quelle tête ridicule ils faisaient à leur tour ![7]

Le chevalier de La Rivière à l’Oratoire ! Impossible qu’il y fût encore[8], cette farce étant trop bonne pour durer si longtemps. L’ardente ferveur de l’étrange cénobite le laissait froid, incrédule : elle ressemblait trop à ses propres accès de piété, à ses crises d’ascétisme intermittent, alors qu’il s’enfermait pendant des semaines dans le cloître de ses chers franciscains, à Notre-Dame-des-Anges. Tous en étaient édifiés ; même les Jésuites ! Mais au retour, la retraite terminée, la neuvaine finie, gare la mine ! Frontenac rentré chez lui n’était plus le Frontenac rentré en lui-même ; le vieil homme, à l’inverse du précepte, se dépouillait de l’homme nouveau, le faux anachorète jetait le froc avec la prestesse du loup, sa peau de mouton, quand il cessa d’être berger. Les coups d’autorité et les coups de canne, les querelles et les frasques recommençaient de plus belle[9]. Au point, que tous en étaient scandalisés. Les Récollets eux-mêmes admettaient que le converti valait encore moins que le pécheur, qu’il était devenu pire. Plus pire ! disaient les habitants.

Et Frontenac s’éveillant en sursaut, au bruit de son propre éclat de rire, eût oublié la fatale nouvelle sans la lettre de faire part gisant sur la table, une lettre à large bordure noire, si noire qu’elle semblait creuser comme une gaufrure la feuille blanche de papier.


  1. En ce temps de guerre civile.
  2. Cf : Carette, Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, pages 119 et 120.
  3. Henri-Louis Habert de Montmort et Henriette-Marie de Buade eurent cinq enfants, trois fils et deux filles : Henri-Louis Habert de Montmort, seigneur du Mesnil ; Louis-Habert de Montmort, évêque de Perpignan ; Jean-Louis Habert de Montmort ; Anne-Louise Habert de Montmort, épouse de N. de Bortillat, gouverneur de Rocroy, et Marie-Madeleine Habert, Madame de Rieu, maître d’hôtel ordinaire du Roi.
  4. Claude-Joly, prédicateur français, né en 1610 et mort en 1678. Il fut d’abord curé de la paroisse de Notre-Dame-des-Champs, puis nommé à l’évêché de St-Pol-de-Léon en basse Bretagne. Il devint ensuite évêque d’Agen ou il précéda Mascaron.
  5. Il s’agit du minime qui prêchait à Grignan en 1671. Ce n’était pas un foudre d’éloquence, et Madame de Sévigné s’en moque avec M. de la Rochefoucauld pendant toute une grande page de ses Lettres : « Nous vous plaignons bien, disait-elle à Mme de Grignan, de n’entendre parler de Dieu que de cette Sorte. » — Et ailleurs elle s’écrie : « Comment peut-on aimer Dieu quand on n’entend jamais bien parler de lui ? Il vous faut des grâces plus particulières qu’à d’autres. »
  6. C’est-à-dire Claude-Joly.
  7. Mademoiselle de Montpensier n’avait pas attendu si tard pour se moquer de Frontenac. Le portrait qu’elle nous en a laissé dans ses Mémoires est celui d’un vantard, et d’un poseur. Elle raille impitoyablement ce chevalier qui n’avait pas le sou, et qui dessinait des parcs imaginaires dans sa propriété de l’île Savary, aux environs de Blois, parlait à tout propos de sa table, de sa vaisselle, de ses habits, de ses équipages et n’avait que des rosses à l’écurie, etc., etc.
  8. La Rivière y vécut cependant jusqu’en 1734, année qu’il décéda, à l’âge de 94 ans. Ses biographes nous rapportent que la vie qu’il mena à l’Oratoire de Paris fut des plus édifiantes et des plus exemplaires. — Cf : Feller, Dictionnaire Historique, pages 499 et 500, tome 17.
  9. « Ce méridional avait des accès de piété angélique ; il allait s’enfermer pendant des semaines dans le cloître des Récollets, sur les bords de la petite rivière Saint-Charles. Tout le monde était édifié de sa dévotion. Et, au retour de ces retraites de cénobite, suivant que sa fantaisie lui disait, il pouvait gourmander l’évêque, les chanoines ou les jésuites, comme il l’aurait fait du dernier de ses valets. »
    Extrait d’un article, À propos de Frontenac, publié par M. Joseph-Edmond Roy, dans le Courrier du Canada, le 23 octobre 1890.
    Voir à l’Appendice la note relative à la page 118.