Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Temps et modes/Paragraphe 112
a La forme verbale à afformante étant née probablement dans les verbes statifs, nous parlerons d’abord des
A) Verbes statifs. Dans ces verbes, le sens premier est celui du présent, p. ex. כָּבֵד il est lourd, אָהַ֫בְתִּי j’aime, שָׂנֵ֫אתָ tu hais. En effet, le qatal des verbes statifs (types כָּבֵד, קָטֹן) est originairement un « adjectif conjugué ». De même qu’une proposition nominale composée d’un adjectif et d’un pronom est naturellement et de soi au présent, ainsi en est-il de la forme verbale composée de l’adjectif et du pronom suffixé. Ainsi une proposition verbale comme יָדוֹ כָֽבְדָה sa main est lourde est, de soi, au présent comme la proposition nominale יָדוֹ כְבֵדָה sa main (est) lourde[1]. Exemples : אָהַ֫בְתִּי j’aime Gn 27, 4 (et 15 fois) ; אָהַ֫בְתָּ tu aimes Gn 22, 2 ; אָהֵ֑ב, אָהַב il aime Gn 27, 9 ; 44, 20 ; Dt 15, 16 ; 23, 6 etc. ; שָׂנֵ֫אתִי je hais Jér 44, 4 etc. ; שְׂנֵאתַ֫נִי tu me hais Jug 14, 16 ; חָפָ֫צְתִּי je veux Ps 40, 9 ; Is 1, 11 ; — גָּדַ֫לְתָּ tu es grand Ps 104, 1 ; קָטֹ֫נְתִּי je suis petit Gn 32, 11 ; גָּֽבְהוּ ils sont élevés Is 55, 9 ; טֹ֫בוּ ils sont beaux Nb 24, 5 ; זָקַ֫נְתִּי je suis vieux Gn 18, 13 ; שָׂבַ֫עְתִּי je suis rassasié Is 1, 11 ; — Ex 14, 13 רְאִיתֶם vous voyez (cf. 1 R 20, 13 ; Jér 7, 11 ; Ps 35, 22 ; 74, 9 ; Lam 3, 59) ; Ruth 2, 8 שָׁמַ֫עַתְּ tu entends (cf. Jér 4, 31 ; Job 3, 18) ; Jér 48, 11 שַֽׁאֲנַן il est tranquille (cf. Job 3, 18).
Les verbes actifs ayant un sens statif ou quasi statif sont traités comme les verbes statifs[2]. Tels sont notamment certains verbes exprimant un état d’âme, p. ex. espérer : קִוִּ֫יתִי j’espère, j’attends Ps 130, 5 ; הוֹחַ֫לְתִּי j’espère Ps 130, 5 ; חִכְּתָה elle attend Ps 33, 20 ; — בָּטַ֫חְתִּי[3] j’ai confiance Ps 52, 10 ; 56, 5, 12 etc. ; — קַ֫צְתִּי j’ai du dégoût Gn 27, 46 ; מָאַ֫סְתִּי je méprise, je rejette avec mépris Am 5, 21 ; בָּחַ֫רְתִּי je choisis, je préfère Ps 84, 11 ; רִחַם il a pitié Ps 103, 13 (cf. Zach 10, 6) ; Job 3, 26 (trois parfaits à sens analogue : je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos). On remarquera en particulier que le verbe יָדַע au sens de savoir est très souvent traité comme statif. En prose ordinaire pour je sais on a יָדַ֫עְתִּי, pour tu sais יָדַ֫עְתָּ (souvent אַתָּה יָדַ֫עְתָּ), pour il sait יָדַע (mais plus souvent יֹדֵעַ qui, du reste, peut être parfois vocalisation moins bonne), assez rarement יֵדַע. De même le verbe זָכַר est traité comme un statif, p. ex. זָכַ֫רְנוּ nous nous souvenons[4] Nb 11, 5.
Le verbe עָמַד se placer debout, se tenir debout, est traité comme un statif quand le sens est pratiquement statif, p. ex. dans la formule חַי־יְהֹוָה אֲשֶׁר עָמַ֫דְתִּי לְפָנָיו par Jéhovah le Dieu Vivant que je sers ! 1 R 17, 1 ; 18, 15 ; 2 R 3, 14 ; 5, 16 †. Le parfait יָשַׁב s’asseoir, ê. assis a le sens d’un présent statif dans Éz 28, 2 ; Lam 1, 1 ; p.-ê. Ps 47, 9. Au nifal on a p. ex. Éz 26, 19 לֹא־נוֹשָׁ֑בוּ elles ne sont (plus) habitées[5].
Remarque. Par contre, le verbe statif יָכֹל § 75 i est traité comme un actif[6], peut-être à cause de l’évolution sémantique (passage du sens ê. capable au sens pouvoir conçu comme actif). Ainsi, pour il peut on dit יוּכַל p. ex. Gn 44, 22.
b Comme le qatal des verbes actifs § c (et peut-être à leur analogie), le qatal des verbes statifs s’emploie aussi pour la sphère du passé. Dans cette sphère le sens premier est celui de notre imparfait (présent du passé), p. ex. כָּבֵד il était lourd ; viennent ensuite tous les sens que peut avoir le qatal actif : il devint lourd, il fut lourd etc. Ainsi אָהֵ֑ב, outre le sens il aime Gn 27, 9, a le sens il aimait v. 14 ; il aima 2 S 12, 24 ; — גָּדַל il était grand Job 2, 13 ; il devint grand Gn 26, 13 ; il était devenu grand 38, 14.
c B) Verbes actifs. Le qatal des verbes d’action s’emploie surtout pour la sphère du passé, dans certains cas spéciaux pour le présent, parfois même pour le futur.
Dans la sphère du passé le qatal s’emploie pour une action unique ou instantanée, laquelle est antérieure de peu (passé récent) ou de beaucoup (passé éloigné) au moment présent ou à un moment passé.
Passé récent : מֶה עָשִׂ֫יתָ qu’as-tu fait ? Gn 4, 10 ; לֹא צָחַ֫קְתִּי je n’ai pas ri Gn 18, 15 ; et très souvent.
Passé éloigné : בָּרָא il créa Gn 1, 1 ; קָרָא il appela v. 5 ; et très souvent dans le récit des événements passés (parfait historique).
Passé antérieur à un moment passé (= plus-que-parfait) : גְּנָבָ֫תַם « Jacob ne savait pas que Rachel les avait dérobés » Gn 31, 32 ; לָֽקְחָה elle avait pris v. 34 ; et souvent. L’hébreu n’a que ce moyen, assez imparfait, pour exprimer une action antérieure à un moment passé (cf. § 118 d).
d Quant à l’aspect, l’action est unique ou instantanée[7]. L’unicité de l’action peut et parfois doit être soulignée dans nos langues. Ainsi לֹא־נִֽהְיְתָה כָּזֹאת Jug 19, 30 signifie : « une pareille chose ne s’est pas faite (même) une fois, ne s’est jamais faite » (Vulg. nunquam) ; מִי שָׁמַע כָּזֹאת Is 66, 8 « qui a jamais entendu ? » (Vulg. unquam) ; לֹא נָשׂוֹג אָחוֹר 2 S 1, 22 « l’arc de Jonathan n’a jamais reculé en arrière » (P. Dhorme)[8]. Ainsi s’explique l’emploi de qatal pour exprimer une vérité constante : לֹא עָזַ֫בְתָּ Ps 9, 11 « tu n’as jamais abandonné ceux qui te recherchent, ô Jéhovah », ce qui équivaut à peu près à tu n’abandonnes pas.
D’autre part, toutes les actions d’une série ou d’une catégorie peuvent être envisagées d’une façon globale (cf. § 111 e)[9] ; ainsi s’explique l’emploi de qatal dans certains cas, notamment dans les vérités d’expérience : שָֽׁמְרוּ Jér 8, 7 elles observent (après יָֽדְעָה elle connaît) ; מָֽצְאָה Ps 84, 4 elle trouve ; כָּלָה Job 7, 9 (le nuage) se dissipe (cf. § 113 c).
Mais certains exemples cités par les grammairiens s’expliquent plutôt en disant que l’auteur a en vue un cas typique, p. ex. אָמַר Pr 26, 13 « Le paresseux a dit : un lion sur le chemin ! », ou un cas particulier et représentatif, p. ex. Is 40, 7, 8.
e Parfois l’action, posée dans le passé, est censée continuer d’une certaine façon jusqu’au moment présent : עָֽזְבוּ « ils ont abandonné Jéhovah » (et continuent dans leur abandon) Is 1, 4 ; נָֽפְלוּ « pourquoi ton visage est-il abattu ? » (littt concidit facies tua, Vulg. ; cf. § a N) Gn 4, 6 ; פֵּרַ֫שְׂתִּי « j’ai étendu mes mains vers toi » (et je continue à les étendre), donc à peu près : « je tiens mes mains étendues » Ps 143, 6 ; 123, 1[10]. Dans quelques cas, p. ex. dans une interrogation, l’action est censée continuer jusqu’à un certain moment de l’avenir : עַד־מָתַי מֵאַ֫נְתָּ « jusques à quand as-tu refusé » (et continueras-tu de refuser ?), donc « refuseras-tu ? » Ex 10, 3 ; de même מֵֽאַנְתֶּם 16, 28[11].
f Présent. Le qatal s’emploie pour une action instantanée qui, s’accomplissant à l’instant même de la parole, est censée appartenir au passé[12]. Les exemples sont surtout fréquents avec les verba dicendi et leurs équivalents : אָמַ֫רְתִּי je dis, j’ordonne 2 S 19, 30 ; הִגַּ֫דְתִּי je déclare Dt 26, 3 ; יָעַ֫צְתִּי je donne un conseil 2 S 17, 11 ; הַֽעִדֹ֫תִי je déclare solennellement Dt 8, 19 ; נִשְׁבַּ֫עְתִּי je jure Gn 22, 16 etc., et son équivalent pratique הֲרִמֹ֫תִי יָדִי je lève la main (en jurant) Gn 14, 22 ; הִשְׁבַּ֫עְתִּי j’adjure Ct 2, 7 etc. ; — avec d’autres verbes : קָנִ֫יתִי j’acquiers (hic et nunc, par mes paroles) Ruth 4, 9 (opp. v. 4 אֶגְאָ֑ל et non גָּאַ֫לְתִּי qui serait une réponse ferme et définitive) ; הִשְׁתַּֽחֲוֵ֫יתִי je me prosterne 2 S 16, 4 ; רַ֫צְתִּי je cours 2 R 5, 20[13].
Presque tous les exemples sont à la 1re personne ; mais on peut naturellement avoir également la 2e et la 3e p. Dans 2 S 24, 23 Areuna parle de lui-même à la 3e p. : נָתַן (cf. נָתַ֫תִּי dans le parall. 1 Ch 21, 23). À la 2e p. : Gn 4, 14 גֵּרַ֫שְׁתָּ « tu (me) chasses aujourd’hui ».
g Futur. Par une extension de l’usage précédent, qatal s’emploie parfois pour une action qui appartient en réalité au futur, généralement au futur prochain, mais qui est représentée comme s’accomplissant au moment même de la parole. Ainsi נָתַ֫תִּי je donne s’emploie non seulement dans le cas où la donation s’effectue immédiatement (Gn 23, 11) ou presque immédiatement (v. 13, Vulg. : dabo), mais encore après un temps notable (Gn 15, 18 : je donne à ta race ; Vulg. : dabo). Autres exemples : Jér 40, 4 פִתַּחְתִּ֫יךָ « je te délivre aujourd’hui de tes chaînes » ; Jug 1, 2 « Juda montera : voici que je lui livre le pays נָתַ֫תִּי » ; Ruth 2, 9 הֲלוֹא צִוִּ֫יתִי n’ai-je pas ordonné ? (or Booz n’a pas encore ordonné, donc : voici que j’ordonne) ; 1 S 2, 16 « sinon, je le prends de force לָקַ֫חְתִּי » ; 2 Ch 12, 5 « Vous m’avez abandonné ; à mon tour je vous abandonne au pouvoir de Sésac עָזַ֫בְתִּי » (dans une menace divine non suivie d’effet) ; — avec les verbes tels que périr : אָבַ֫דְנוּ nous périssons ! Nb 17, 27 ; נִדְמֵ֫יתִי je suis perdu Is 6, 5 ; נִגְזָ֑רְתִּי je suis retranché = je suis perdu Lam 3, 54 (opp. Ex 12, 33 כֻּלָּ֫נוּ מֵתִים nous allons tous mourir).
Ici aussi les exemples cités sont à la 1re personne.
h Dans les prophéties, un événement futur est parfois représenté comme s’accomplissant immédiatement, d’où l’emploi du qatal. Ce parfait prophétique n’est pas un parfait grammatical spécial, mais relève de la rhétorique. Exemples : Is 9, 1 « le peuple qui marchait dans les ténèbres voit רָאוּ une grande lumière » ; 9, 5 « un enfant naît יֻלַּד pour nous, un fils nous est donné נִתַּן » ; 10, 28[14].
i Futur passé. Le qatal s’emploie aussi, dans la sphère du futur, pour une action antérieure à une autre action. Dans cet emploi, le qatal, de lui-même, n’exprime que l’antériorité de l’action ; la sphère du futur est indiquée par le contexte, généralement par un premier verbe[15]. Exemples : Dt 8, 10 « et tu béniras Jéhovah ton Dieu pour le bon pays qu’il t’aura donné נָתַן »[16] ; Am 9, 15 ; Jér 8, 3 « ils préféreront la mort… dans tous les lieux où je les aurai chassés הִדַּחְתִּים » [de même 29, 14, 18 ; 32, 37 ; 46, 28 †[17]] ; Gn 43, 14 וַֽאֲנִי כַּֽאֲשֶׁר שָׁכֹ֫לְתִּי שָׁכָ֑לְתִּי « et moi, quand j’aurai été privé de mes enfants, j’en serai privé ![18] » ; 1 R 8, 47 ; Éz 29, 13 ; Ps 127, 1. — Les exemples sont assez fréquents dans les propositions conditionnelles, p. ex. Gn 43, 9 ; 2 R 7, 4 ; — avec עַד (surtout avec les composés עַד אֲשֶׁר אִם, עַד אִם) : 1) avec un premier verbe au futur : Dn 11, 36 עַד־כָּלָה « il réussira jusqu’à ce que la colère soit épuisée » ; Éz 39, 15 עַד קָֽבְרוּ ; Gn 24, 33 « je ne mangerai pas, jusqu’à ce que j’aie dit ce que j’ai à dire עַד אִם־דִּבַּ֫רְתִּי » ; encore avec עַד אִם v. 19 ; Is 30, 17 ; Ruth 2, 21 ; avec עַד אֲשֶׁר אִם : Gn 28, 15 ; Nb 32, 17 ; Is 6, 11 (le premier verbe sous-entendu) ; 2) avec un premier verbe au présent : 2 R 7, 3 « pourquoi restons-nous ici, jusqu’à ce que nous soyons morts ? עַד־מָ֑תְנוּ »[19].
j Les divers sens de qatal énumérés ci-dessus suffisent à expliquer les cas usuels. Mais il reste un bon nombre de cas plus ou moins difficiles à expliquer. Nous en énumérons quelques-uns :
Qatal dans une interrogation étonnée. Les exemples, qui ne sont pas très nombreux, semblent pouvoir s’expliquer comme des futurs passés : Gn 18, 12 הָֽיְתָה־לִּי aurai-je eu ? (est-il possible que j’aie eu ?) ; Jug 9, 9, 11, 13 (sera-t-il dit que) j’ai quitté ? (morceau archaïque) ; Nb 17, 28 (sera-t-il dit que) nous avons tous péri ? ; Gn 21, 7 מִי מִלֵּל (⸮) qui aurait dit ? (se peut-il que qn ait dit ? Seul texte de prose où se trouverait la rac. araméenne מלל) ; Nb 23, 10 מִי מָנָה (se peut-il que qn) ait compté ? (morceau poét.) ; 1 S 26, 9 מִי שָׁלַח (⸮) (se peut-il que qn) ait porté la main ? (mais lire probt יִשְׁלַח).
k En poésie (Psaumes, Job) et en prose élevée, qatal semble parfois avoir une nuance optative[20] : 1 Ch 17, 27 הוֹאַ֫לְתָּ « Daigne donc bénir » (fin du discours de David ; dans le parall. 2 S 7, 29 impératif הוֹאֵל)[21] ; Ps 57, 7 נָֽפְלוּ qu’ils y tombent ; Job 22, 18 רָֽחֲקָה procul sit a me (Vulg.)[22].
l Dans quelques textes poétiques célébrant la grandeur de Dieu, l’emploi des temps, et notamment de qatal, est très particulier. Exemples : Amos 5, 8 הֶחְשִׁיךְ (malgré le sens fréquentatif du présent, et au milieu de formes qōtel !) ; Ps 135, 7 עָשָׂה (même remarque) ; Jér 10, 12-13 נָטָה, עָשָׂה. Ces qatal ne sont pas expliqués de façon satisfaisante.
m Sur qatal dans les propositions conditionnelles (אִם קָטַל fréquentatif) cf. § 167 g, dans les propositions optatives cf. § 163 c.
Sur les sens du parfait הָיָה voir le tableau du § 111 i.
- ↑ Cf. Ps 3, 2 רַבּוּ ils sont nombreux suivi de רַבִּים (ils sont) nombreux.
- ↑ Ceci vaut non seulement pour la forme qal, mais pour toutes les formes dérivées, même pour les formes essentiellement actives : piel et hifil.
- ↑ Le verbe בָּטַח semble originairement statif ; on a båṭọḥ dans la vocalisation babylonienne ; cf. Kahle, Masoreten des Ostens, p. 184, 2.
- ↑ La rencontre de יָדַע, זָכַר avec les parfaits résultatifs οἶδα, novi, μέμνημαι, memini est curieuse ; mais l’origine du sens de présent en hébreu est différente ; cf. Brockelmann, 2, 149.
- ↑ Le verbe נָפַל tomber s’emploie aussi avec le sens statif être (se trouver) tombé, ê. gisant, jacĕre, non seulement au participe (Jug 3, 25 ; 7, 12 etc.), mais parfois même aux temps finis : Nb 14, 32 יִפְּלוּ jacebunt (Vulg.) ; 1 S 19, 24 וַיִּפֹּל et il resta gisant ; Éz 29, 5 ; notamment avec חָלָל blessé à mort, victime : Jér 51, 47 ; Éz 6, 7 ; 28, 23 (l. וְנָפַל) ; cf. § e, Gn 4, 6.
- ↑ Exemple topique Gn 48, 10 : יוּכַל après le parfait statif כָּֽבְדוּ.
- ↑ Autrement, il faut le yiqtol § 113 e.
- ↑ On remarquera qu’entre les deux phrases nunquam fecit et non faciebat (non solebat facere) la différence peut être, dans certains contextes, de médiocre importance, de sorte qu’on peut passer facilement de l’une à l’autre. Ainsi l’on pourrait traduire ici ne reculait pas, d’autant qu’au stique suivant on a le yiqtol לֹא תָשׁוּב ne revenait pas. On a la même alternance du qatal et du yiqtol Éz 18, 6-9 ; Ps 1, 1-2 ; Gn 31, 39 ; Job 22, 9 (Driver-Gray in h. l., le parfait pour la variété). Le qatal a l’avantage de situer l’action dans le passé.
- ↑ Cf. Job 4, 3 יִסַּ֫רְתָּ רַבִּים « docuisti multos » (ce qui implique des actes multiples), parfait global suivi d’un yiqtol fréquentatif ; Éz 27, 12 et sqq. (dans la description du commerce de Tyr) נָֽתְנוּ ils te donnaient (constamment).
- ↑ Dans certains cas le yiqtol serait équivoque ; il pourrait signifier le futur. Dans les deux derniers exemples le qatal peut se traduire par un présent français.
- ↑ Opposer Ex 10, 7 עַד־מָתַי יִֽהְיֶה.
- ↑ Dans ce cas le yiqtol et le qōtel, exprimant une action durative, sont impossibles.
- ↑ Le qatal indique que Giezi se met immédiatement à courir. Ici l’action, bien que durative, est envisagée dans son premier instant. D’après certains auteurs ce serait un perfectum confidentiae (?). Opposer אָרוּץ 2 S 18, 23.
- ↑ Après Is 13 prophétisant la chute de Babylone, vient un mašal (14, 4-21), au passé, sur le roi de Babylone tombé dans le sheol. Après les prophéties contre Tyr, au futur (Éz 26-28, 10), vient une qīnah, au passé, sur le roi de Tyr (28, 12-19), dans laquelle Tyr est censé ruiné.
- ↑ Si l’on veut au contraire exprimer la sphère du futur, il faut employer le yiqtol, et alors l’antériorité de l’action n’est pas marquée. Dans ce conflit, l’écrivain a généralement le choix (cf. § 113 b).
- ↑ Opposer אֶתֵּן Ex 25, 16, 21.
- ↑ Mais 24, 9 yiqtol אַדִּיחֵם †.
- ↑ Le second qatal, choisi probablement pour la paronomase (cf. Reckendorf, Paronomasie, p. 172), représente le futur comme présent.
- ↑ Opp. le yiqtol avec עַד 1 S 1, 22 ; Is 22, 14 etc. ; עַד אֲשֶׁר Gn 27, 44 ; Ex 23, 30 ; Lév 22, 4 ; Nb 11, 20 ; 20, 17 ; Os 5, 15.
- ↑ Une proposition nominale pouvant avoir un sens optatif (§ 163 b), un parfait statif (adjectif conjugué) a pu aussi prendre une nuance optative ; puis, par analogie, un parfait actif.
- ↑ Cf. Kropat, Syntax der Chronik, pag. 16 ; König, Syntax § 173.
- ↑ Le difficile זְכַרְתַּ֫נִי Gn 40, 14 pourrait peut-être s’expliquer d’une façon analogue, mais le texte ne semble pas en bon état.